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 100 VOYAGE 
 1828. 
 Janvier, 
 iiiaiiilcnant maîtres  de notre  manoeuvre  pour  la  suite  
 de notre route. 
 Les  albatros  ont  disparu,  et  l’on  a  déjà  vu  nu  
 pliaclon. 
 Les observations de midi m’apprennent  que le couran 
 t,  dans  les vingt-quatre beurcs  précédentes,  nous  
 a entraînés  d’environ  dix-buil milles  à l’E.  JN.  E.  ;  je  
 mets  le  cap  au N.  N.  O . ,  pour  ne  pas manquer l’île  
 Norlblk,  dont je désire prendre connaissance  chemin  
 faisant. 
 A  six  heures viiigt-ciiiq minutes du malin,  du haut  
 des  mâts,  l’on  aperçoit  le  sommet  de  l’île  Phillip,  
 dans  le  N.  42° O.  Une  faible  brise  d’O.  rend  notre  
 marche  Ircs-lcnte,  et  ne me permet  pas  d’approcher  
 de  ces  îlots  aussi  près  que je  l’aurais  souhaité,  'foute  
 l’après-midi,  nous  eu  restâmes  à dix  ou douze milles  
 de distance  environ ,  et  nous  ne  trouvâmes  point  le  
 fond  par  quatre-vingts  brasses.  Quoique  beaucoup  
 plus  petite  que  l’a u tre ,  l’ile  Phillip  est  plus  élevée ;  
 sur  la  jtarlie  méridionale  de Norfolk,  on  distinguait  
 un massif de ces beaux arbres  qui ont reçu le  nom  de  
 Araucaria  excelsa. 
 La longitude  obtenue  jiar  la  marche  moyenne  do  
 nos deux montres,  n°“ 38 el 83,  s’est trouvée de  l (!5°  
 42’  E.  pour  l’île  Norlblk,  c’est-à-dire  conforme  à  
 celle  qu’ont  adoptée  Horsburg  cl  Kruscnstcrn,  je  
 ne sais d’après quelle autorité. 
 Au  point  du jour nous  revîmes  les îles  Norfolk  et  
 Phillip  dans  l’ouest,  el  elles  ue  cessèrent  d’etre visibles  
 de  dessus  le pont qu’à  huit  h eu re s,  quand  nous 
 DE  L’ASTllOEABE. ICI 
 devions  en  être  éloignés  de  trente  ou  trente-six  
 milles. 
 La  brise  est  très-faible,  el  par  intervalles la mer,  
 d’ailleurs  Irès-calrne,  offre d’immenses  espaces  entièrement  
 couverts  d’une poussière  épaisse,'jaunâtre el  
 visqueuse,  qui ressemble  à  de là  sciure  de  bois. Observée  
 à la loupe,  elle  offre une  iniinilé de petits corpuscules  
 égaux,  homogènes,  linéaires, presque cylindriques  
 cl atténués aux deux  extrémités,  sans  aucun  
 mouvement  propre.  Dans  plusieurs  de  ces  corjius-  
 culcs ,  une  des  extrémités semble divisée  en barbulcs  
 tres-déliécs  qui  se  détachent  jjarfois  S])onlanément.  
 M. Quoy  a  rajiporté ces animalcules  au genre Bacillaire  
 ;  le  nombre en est si  prodigieux,  qu’il aurait  de  
 <|uoi  efl'rayer  l’imagination  qui  essaierait de  s’en  former  
 une idée  '. 
 Durant  trois  jours  nous  eûmes  encore  des  brises  
 faibles cl  incertaines  de  l’E.  N.  E.  à  l’E.  S.  E.  Enfin  
 le 24  le  veut  souffla  jtlus régulièrement de  cette  dernière  
 p artie,  et nous cheminâmes plus  rapidement au  
 N.  E.  N.  * 
 .le me rappelais  qu’en  suivant  une  direction  à peu  
 près  semblable,  M.  Duperrey  avait manqué Pile Ma-  
 ibew,  dont  il  lui  était recommandé  de  prendre  connaissance. 
   Il y avait lieu  de croire  que ce navigateur,  
 se fiant trop à la position  qui avait été assignée à celte  
 île  par  Gilbert,  avait  dû  la  laisser  sur  bâbord.  En  
 eonsécpience,  pour éviter une pareille mésaventure, je 
 '  ¡'o'iez  note  0. 
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