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xSur la-rive septentrionale, quelques cabanes et une
ou deux maisonnettes indiquent remplacement d’une
ville, nommée P e r th , qui sera un jour fort agréable.
A deux milles au nord de ce passage, sont les fertiles
plaines de Bredalbane, et à quelques milles plus lo in ,
dans un lieu nommé Cocked bat I l i l l , on rencontre
plusieurs petites métairies qui appartiennent à divers
individus d’une réputation fort suspecte sous le rapport
de la probité. De là à Launceston, la route, dans
un espace de six milles, est assez bonne et passe devant
la ferme de M. Smith et la jolie habitation de
M. Walker. A peu de distance, dans l’est de cette
ro u te , le N orlh Esk se précipite avec violence, dans
l’espace d’un mille, sur une chaîne de quinze ou vingt
énormes ro ch e rs, dont chacun a une vingtaine de
pieds de hauteur. Cette série de cascades, entremêlées
d ’arbres qui sont comme suspendus sur leiir
é tendue, offre un coup-d’oeil très-pittoresque.
Launceston, chef-lieu du comté de Cornwall, éloigné
de cent vingt-trois milles de Hobart-Town, fut
fondé en 1804 par les ordres du gouverneur King.
Quoique moins considérable que Hobart-Town, puisqu’elle
ne compte guère que deux milles babitans , sa
position est^ cependant préférable à cause de l’excellente
qualité du sol qui l’environne.
Cette ville est assise au confluent du North Esk et
du Tamar. Quoique éloignée de la mer de près de
quarante-trois milles, la marée y monte de quinze
pieds, et des navires de trois cent cinquante tonneaux
peuvent laisser tomber l’ancre à une encablure de la
jetée. Mais de nombreux bancs rendent la navigation
de cette rivière pénible à de grands bâtimens, et de
petits navires sont continuellement employés aux relations
du commerce entre cette place et Sydney ; la
quantité des exportations en blé seulement s’élève à
cent mille boisseaux. Quelques-uns de ces bâtimens
ont déjà porté du blé de cette partie de la Tasmanie à
Maurice, au cap de Bonne-Espérance et au Brésil,
avec diverses chances de profit.
En édifices publics, on ne peut noter que l’église,
un grand magasin neuf et les casernes qui reçoivent
une compagnie du régiment qui forme la garnison de
l’île ; enfin un collège, fondé en 1826 par souscrip-
lion. Les personnes qui ont souscrit pour cinquante
livres sterling ont le droit d’y placer leurs fils pour y
être nourris et in stru its, moyennant une rétribution
annuelle de trente livres sterling.
Les rues sont régulièrement tracées et se coupent à
angles droits, mais sont presque impraticables en
temps de pluie. Les maisons sont basses, la plupart
construites en bois et n ’ayant que le rez-de-chaussée.
Un petit nombre seulement, plus neuves et construites
en pierre, offrent une apparence plus respectable.
De Launceston à George Town, en suivant le cours
du Tamar, on voit sur ses rives quelques petites métairies
; mais si l’on en excepte les propriétés de
MM. George et Charles Barnard, il n ’y a pas en tout
trois cents acres de terre en culture. Les montagnes
s’approchent beaucoup plus de la rive occidentale du
lleuve que du côté de l’est; de ce dernier c ô té , on
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