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 160 VOYAGE 
 1.H2S.  
 Février.  
 Pi.  C L X Y U . 
 P L 
 C LX  X X I I I . 
 Seul  parmi  ces  sauvages,  Valie,  second  chef  de  
 Vanou,  paraissait  plus  disposé à la  confiance  et  à la  
 sincérité.  Plusieurs fois  il fut sur  le point de  faire des  
 déclarations  plus  satisfaisantes ;  mais  chaque  fois  il  
 fut arrêté par les gestes et les menaces  de  ses  compatriotes  
 qui  l’empêchèrent  de  parler.  On  ne  put  non  
 pins obtenir  d’eux  aucun  renseignement  touchant  le  
 lieu du naufrage.  M.  Gaimard  et Hambilton  descendirent  
 à terre et visitèrent la maison de l’Atoua où rien  
 d’intéressant  ne s’offrit à leurs  recherches. 
 Alors le canot se dirigea  vers Nama, village situé à  
 deux milles plus loin.  Les Français y  furent accueillis  
 d’un  air  plus  ouvert  qu’à  Vanou;  cependant  leurs  
 questions,  leurs  promesses  et  leurs  efforts y  furent  
 long-temps aussi infructueux,  et M. Jacquinot se proposait  
 déjà de continuer sa route vers P a ïo u ,  lorsqu’il  
 s’avisa de déployer aux yeux des sauvages un morceau  
 de  drap  rouge.  La  vue  de  cet  objet  produisit  un  tel  
 effet sur l’esprit d’un  de ces  sauvages, qu’il  sauta sur-  
 le-champ dans le canot et s’offrit à  le conduire  sur  le  
 lieu du naufrage, pourvu qu’on lui  donnât le précieux  
 morceau d’étoffe. Le marché fut ausilôt conclu, et nos  
 compagnons furent enfin conduits sur le lieu que nous  
 cherchions  avec  tant  d’empressernent  depuis  notre  
 arrivée. 
 La chaîne  de récifs  qui forme comme une immense  
 ceinture  autour  de Vanikoro ,  à  la  distance  de  deux  
 ou trois milles au large,  près de Païou et devant un lieu  
 nommé Ambi,  se  rapproche beaucoup de la côte dont  
 elle n’estguère alors éloignée de plus d’un mille. Ce fut 
 DE  L’ASTROLABE. 
 là ,  dans  une  espèce de  coupée an travers des brisans,  iSas.  
 que le sauvage arrêta le canot  et fit signe aux Français  Fév. i«r.  
 de regarder au fond de l’eau.  En effet,  à la profondeur  
 de  douze ou  quinze  pieds,  ils  distinguèrent bientôt,  
 disséminés çà  et là  et empâtés de coraux,  des  ancres,  pi. c c x l   /,h.  
 des canons,  des  boulets et divers  autres  objets,  surtout  
 de nombreuses plaques de plomb. A ce spectacle,  
 tous  leurs  doutes  furent  dissipés ;  ils  restèrent convaincus  
 que les tristes débris qui frappaient leurs yeux  
 étaient les derniers témoins du désastre des navires de  
 Lapérouse. 
 Il  ne restait  plus  que des  objets  en  fer,  cuivre  ou  
 plomb.  Tout  le  bois avait disparu,  détruit sans doute  
 par  le  temps  cl  le  frottement  des  lames. La  disposition  
 des  ancres  faisait présumer  que  quatre  d’entre  
 elles  avaient coulé avec le navire,  tandis que les deux  
 autres  avaient  pu  être  mouillées.  L’aspect  des  lieux  
 donnait enfin  lieu de  croire  que  le  navire  avait  tenté  
 de  s’introduire au  dedans  des  récifs  par  une  espèce  
 de passe ,  qu’il avait échoué,  et n’avait pu  sc  dégager  
 de  cette position qui  lui  était  devenue  filiale.  Suivant  
 le  récit  de  quelques  sauvages,  ce  navire  aurait  été  
 celui  dont l’équipage avait pu  se  sauver  à Païou,  et v  
 construire un petit bâtiment,  tandis que l’autre aurait  
 échoué en dehors du récif,  où  il  se  serait  tout-à-fait  
 englouti. 
 M. Jacquinot fit plonger sur  une de ces ancres ;  on  
 réussit  à  l’élinguer,  et  déjà  on  avait  fortement  agi  
 avec les  palans  pour la soulager,  quand  on  s’aperçut  
 que  cette manoeuvre  allait  compromettre  le  salut  du 
 TOM E  V .