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Mai.
bart-Town, nommé Jack, a demandé à débarquer, cl
je lui ai donné mon consentement.
Flores nous a apporté, de la part de dora José Me-
dmilla,un cochon, une douzaine de volailles, des
oeufs et des fruits. Puis il m’a raconté qu’en 1824 une
ilottille espagnole, partie de Cadix, vint mouiller à
Umata. Elle se composait de la frégate l’A sia , d’une
corvette et de deux bricks, et était destinée à agir contre
les Etats indépendans de l’Amérique méridionale;
mais les équipages se révoltèrent, brûlèrent la corvette
, maltraitèrent le commandant, et le chassèrent
à terre avec les officiers et une centaine d’hommes qui
restèrent fidèles à la cause royale. Le gouverneur
Ganga se rendit à bord; il tenta vainement de ramener
les rebelles dans le devoir; ceux-ci le renvoyèrent
avec mépris, et firent sur-le-champ voile vers le P érou,
pour aller se joindre aux indépendans '.
Ce même gouverneur, Ganga, se permit de faire
assassiner, peu de temps ap rè s, par ses gens, un capitaine
baleinier anglais qui lui avait parlé avec insolence.
Cette action le fit d’abord exiler à Merizo, puis
il fut destitué, conduit à Manille, et enfin remplacé
par Medinilla.
11 est vrai que Ganga faisait vendre à son profit,
aux baleiniers, tout le bétail du gouvernement ; mais
il laissait aussi les habitans libres de trafiquer tout à
leur aise avec les étrangers, ce qui leur était fort
agréable. Medinilla, à son retour, a été obligé de re-
I Voyez note 1 7.
mettre les anciennes lois en vigueur, el d’interdire
toute espèce de commerce. Aussi les habitans, fort
indifférens au fond à l’égard des motifs qui ont pu attirer
sur Ganga la disgrâce de son gouvernement, re grettent
bien sincèrement son administration.
Le grand canot et la baleinière ont été tirés à la
plage et abrités sous deux tentes. A bord ces embarcations
nous étaient inutiles, et elles seront plus en
sûi-eté à terre.
Vers quatre heures après midi, nous avons vu
passer trois pirogues de Carolins qui revenaient d’Agagna
a Umata. Dans l’une d ’elles nous apercevions
un Européen en veste blanche, et je soupçonnai que
ce devait être un envoyé du gouverneur. En effet une
heure après il revenait à bord avec Flores, et il se
trouva que cet individu était le capitaine dom Manoel
ïib u rc io Garrido qui m’apportait, de la part du gouverneur,
dix beaux cochons, soixante-deux poules ou
poulets , soixante-dix oeufs , deux paniers de patates,
une caisse de th é , une caisse de sucre pesant 48 liv .,
une corbeille de dix-sept bouteilles de bierre, et deux
flacons d’anisetle. Je fus pénétré de reconnaissance
pour celte marque d’intérêt de la part du bon gouverneur
, el ces objets furent sur-le-champ distribués
entre les diverses personnes de l’état-major et de l’équipage.
Un certain nombre de cochons fut seulement
réservé pour notre d ép a rt, afin de nous servir de pi o-
visions de campagne quand nous reprendrions la mer.
Les pirogues des Carolins sont très-utiles au gouverneur
pour les messages qu’il veut envoyer à une
Pl. CCIII
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