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 DE  L’ASTROLABE. 
 sorte  d’obtenir  d’eux  la  position  exacte  d’Ocili,  Vanou, 
   Païou  et  Taumako,  du mouillage  de M.  Dillon  
 el du lieu où les vaisseaux de Lapérouse naufragèrent.  
 Enfin  llambilton  est  chargé  de la  mission  de  porter  
 de ma part un présent au chef Nelo qui m’a été signalé  
 à Tikopia  par Bushart,  comme un  homme possédant  
 une  grande influence dans Vanikoro,  afin  de  gagner  
 ses bonnes grâces.  Pour arriver à ce  b u t ,  llambilton  
 est  même  autorisé  à  rester  à  terre  s’il  le  juge  à  
 propos. 
 Le  canot est  parti à neuf heures  et demie,  et nous  
 sommes restés  en  panne à deux  lieues  de  la pointe S.  
 E.  de  Vanikoro,  attendant  avec  impatience  les  nouvelles  
 que  M.  Lottin  allait  nous  rapporter.  A  trois  
 heures,  nous  avons  tous  été  ravis  de  le  voir  reparaître  
 ,  se dirigeant vers n o u s,  portant  pavillon  blanc  
 en  tête  de  mât.  C’était  le  signal  dont  j ’étais  convenu  
 avec  M.  Lottin,  s’il  avait  trouvé  un mouillage  
 pralicablé. 
 L’embarcation  ne  rallia  la  corvette  qu’à  quatre  
 heures quarante minutes,  et elle fut sur-le-champ hissée. 
   M.  Lottin  avait  trouve  un  mouillage  peu  s û r ,  
 peu  fermé à la  vci’ité ,  puisqu’il n’était abrité  que par  
 un  pâté  de  coraux  contre  les  boules et  les  vents  de  
 l’E.  Pourtant  il  était  praticable;  d’ailleurs  c’était  le  
 même  où M.  Dillon  avait  d’abord conduit  son  navire  
 et  que  Bushart  m’avait  indiqué sous  le  nom  d’Ocili.  
 De son  côté M.  Gaimard  avait constaté  que  Païou et  
 Vanou,  lieux du naufrage,  étaient  situés  du  coté  opposé  
 de  l’ile ;  sur la  partie occidentale ,  et  que les habitans  
 de  Vanou  étaient  fort mal  disposés envers  les  
 blancs,  depuis  que  leur  chef avait  été jadis  tué  par  
 eux.  Taumako  lui  avait  été indiqué  par  les naturels  
 dans  le N.  N.  E.  Enfin  Hambillon  me rapporta  que  
 le lieu même du naufrage, nommé Nama, était fort loin  
 d ’Ocili ; Dillon avait séjourné un mois sur l’île et avait  
 emmené  avec  lui  trois  des quatre Tikopiens établis  à  
 Vanikoro.  Ces  divers  documens avaient été communiqués  
 par  Nelo  lui-même  qui  était  venu  dans sa  pirogue  
 au-devant des Français  et  leur  avait  manifesté  
 des intentions  amicales,  sans  avoir cet air  fran c ,  ouvert  
 el empressé des hommes de la race polynésienne.  
 Il  avait reçu  les  présens  avec  plaisir,  mais  il  n’avait  
 rien offert en  retour. Brini-Warou a lié promptement  
 connaissance avec les babitans de l’île, mais  il  s’est refusé  
 à  la  proposition  d’aller  coucher à teri'e; il  a  re nouvelé  
 ses gestes  touchant sa crainte de la fièvre,  et  
 a mieux  aimé revenir passer la  nuit à  bord. 
 Ces  divers  rapports  commençaient  à  fixer  mes  
 doutes. Bien  que je visse avec  regret que  l’Astrolabe  
 serait  assez  gravement exposée au mouillage  d’Ocili,  
 je ne pouvais être arrêté par une pareille considération ;  
 un devoir sacré m’appelait sur ces lieux,  et je  résolus  
 de  conduire  la  corvette  à  Ocili,  aussitôt  que  le  vent  
 me le permettrait. 
 Nous passâmes la nuit en  panne sans nous éloigner  
 de  te rr e ,  et  tout  prêts  à donner dans la  baie  de  l’Est  
 au  premier  souffle  favorable.  Mais  à  sept  heures  du  
 malin, le vent paraissant fixé dans la partie de l’onesl,  
 il  me parut  utile  de profiler  de ce  eontrc-tcnqis  pour 
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 1828. 
 Février. 
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