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Mars.
nous éprouvâmes to u s , en nous voyant délivrés des
récifs de cette île fu n e ste , un sentiment de joie
comparable à celui d’un prisonnier qui échappe
aux horreurs de la plus dure captivité. La douce espérance
vint ranimer notre courage abattu, et nos
regards se tournèrent encore une fois vers les rives
de notre patrie , à travers les cinq ou six mille lieues
qui nous en séparaient.
Mais avant de poursuivre notre aventureuse expédition,
arrêtons-nous encore quelques momens à Vanikoro
, pour offrir un résumé succinct de nos observations
sur cette île, du résultat de nos recherches el
de nos conjectures sur le sort de Lapérouse et de ses
compagnons.
Le groupe des îles Vanikoro ou de Lapérouse,
comme les a nommées M. Dillon, se compose de deux
îles d’inégale étendue; nous avons donné le nom d’île
de la Recherche à la plus grande, et de Tevai à la
plus petite. La première n’a pas moins de trente milles
de circonférence, tandis que l’autre n ’en a pas plus de
neuf. Toutes deux sont hautes et couvertes d’arbres
jusqu’au bord de la mer.
Le mont Kapogo, point culminant de l’île de la Recherche
, a quatre cent soixante-quatorze toises d ’élévation,
et peut facilement s’apercevoir à vingt lieues
de distance.
En outre, on trouve deux îlots dans la baie intérieure,
dont l’u n , médiocrement élevé, porte le nom
de Manevâi, l’autre est très-bas. La petite île Nanounha,
située devant le district d’Arambou, est
DE L’ASÏHOLABE.
aussi basse. Chacun de ces trois îlots a tout au plus
cinq ou six cents toises de circuit.
Toutes ces terres sont environnées par un immense
récif de trente-six milles de circonférence, et dont la
distance aux côtes, varie d’un à deux milles. Sauf
quelques passes étroites, il est continu dans toute
cette étendue, et n ’est interrompu que dans la partie
de l’e s t , l’espace de huit milles environ. Encore dans
cet espace et devant la pointe orientale de Tevai,
règne un brisant isolé qui s’étend à plus d’un mille
au large. Le récif général est formé par des couches
compactes de coraux que la marée laisse en partie
à s e c , et sur lesquelles s’élèvent de distance en distance
des rochers nus, noirâtres, plus ou moins volumineux
, et dont la hauteur varie de quatre à six et
même huit pieds.
En dedans de ce b ris a n t, et dans l'espace compris
entre cette ceinture et le rivage, la profondeur de la
mer est généralement de trente à quarante brasses ;
mais on y trouve de nombreux pâtés de co rau x , qui
s’élèvent jusqu’à deux ou trois brasses de la surface
des eaux, ce qui rendrait la navigation de ces canaux
embarrassante pour des navires d’une certaine dimension.
La côte elle-même est partout bordée par un récif
de corail, qui s’étend à une ou deux encâblures au
large, et rend le plus souvent son accès difficile et
dangereux, même aux petites embarcations. La plage
de Païou et un très-petit espace devant Ocili sont
les seuls points, à notre connaissance, qui en soient
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1828.
Mars.