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 J u i l l e t . 
 racière  de  grandeur  et  de  simplicité  bizarre  tout-à-  
 fait étrange aux yeux de l’Européen. D ’énormes escaliers  
 en  bois massif,  saiilans en  dehors  de  la maison  
 et  recouverts  par  un  to it,  donnent  accès  dans  les  
 appartemens. 
 La  campagne ne nous  offre  que  très-peu  de terres  
 défrichées  et  cultivées;  mais  la  route,  large  et  commode, 
   bien qu’elle ne soit terminée que depuis quatre  
 ou cinq  ans,  traverse  d’immenses  forêts.  Nous  franchissons  
 de rapides torrens  encaissés  dans  des  ravins  
 très-profonds;  les  ponts en bois jetés sur leur lit sont  
 abrités  par  des  toitures  bien  entretenues,  ce  qui  de  
 loin leur donne  l’aspect  de  ponts  chinois. 
 Souvent  nous  laissons  nos  chevaux  se  livrer  à  
 toute  leur  ardeur,  et  leur galop  léger nous  entraîne  
 rapidement  au  travers  de  cette  nature  riche  et  sauvage. 
   D’autres  fois  M.  xVIerkus  et  moi  nous  les  ramenons  
 à  une  allure plus modérée,  et  nous  causons  
 paisiblement  sur  divers  sujets  de  politique,  de  littérature, 
   d’arts  ou  de  sciences ;  et  je  fais  la  réflexion  
 que  c’est  probablement  la  première  fois  que  de  pareils  
 sujets  ont  été  traités  sur  cette  partie du  globe.  
 La  beauté  du  ciel,  l’air  frais  du matin  et  les  cris  de  
 joie  des  naturels,  semblaient  donner  à  notre  caravane  
 l’aspect  d’une marche  triomphale. 
 Notre  première  halte a lieu  à  huit  beures  et  demie  
 à Tawangan,  beau  village  éloigné  de  cinq milles  de  
 5Ianado,  et  situé  dans  le  district  de  D aris,  dont  le  
 kapala-balak fait partie de notre suite.  Les principaux  
 habitans  viennent  nous  souhaiter  la  bien-venue  aux 
 portes du village. Nous montons chez  le  hokkoum ou  
 chef de  la justice,  où  nous  trouvons  un  fort  bon  déjeuner  
 préparé par les soins du kapala-balak. Stimulés  
 par  la  course  que  nous  venons  de  faire  et  par  l’air  
 frais  et  piquant  du  matin,  nous  y faisons  tous  honneur. 
   Je  me  régale  surtout  avec  des  poissons  délicieux  
 et de superbes chevrettes  de rivière;  cependant  
 il  ne manquait pas  d’autres mets,  entre  autres  de  volailles  
 bouillies  ou  rôties. 
 Nous remontons à  cheval  et nous  galopons  sur  un  
 terrain  inégal,  mais  qui  s’élève  assez  régulièrement;  
 et  le  Klobat,  avec  son  immense  piton,  commence  à  
 fuir derrière nous,  à mesure que nous cheminons vers  
 le  sud.  A  dix  heures,  nous  traversons  Passan-Gou-  
 lang,  petit  village  tout  neuf  sur  la  limite  du  district  
 de Tondano-Touliang. Une lable servie nous  attendait  
 encore  en  cet endroit,  mais  nous  ne  nous  arrêtâmes  
 que deux ou trois minutes pour boire quelques verres  
 d ’eau de coco,  puis  nous  poussâmes jusqu’à un  demi-  
 mille  plus  loin,  au  petit  village  de  Paoun-Nereng,  
 situé  sur  le district  deTondano-Touli-Mambot.  Celte  
 fois  le  repas  était  préparé  dans  un  petit  pavillon  au  
 rez-de-chaussée.  Ce  fut  aussi  le  premier  endroit  où  
 les  n a tu re ls,  au  nombre  de  vingt ou  trente,  habillés  
 de  toile blanche, et rangés  des  deux  côtés de  la route  
 sur une file, nous reçurent en figurant diverses évolutions  
 et  combats  avec  des  sabres  et  des  boucliers en  
 bois  peint. 
 Bien  que  le terrain  avoisinant,  dont une partie est  
 défrichée,  paraisse  susceptible  des  plus  riches  pro- 
 1828. 
 Juillet.