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 I.S2S. 
 Juillel. 
 son  du  gouvernement,  agréablement  située  sur  une  
 {letite  île  qu’entourent  deux  bras  du  Manado,  ce  
 11.  ccxm.  qui  en  fait  une  espèce  de  forteresse.  Cet  édifice,  
 comme  tous  ceux  du  pays,  est  entièrement  bâti  en  
 bois,  sur  d’énormes  pieux qui  permettent de circuler  
 ■  au-dessous ;  mais  il  est commode,  bien  tenu, et blanchi  
 à  la  chaux  extérieurement.  Il est confié aux soins  
 d’un  ancien  employé  de  la Compagnie,  pensionnaire  
 du  gouvernement;  cet  homme,  nommé  Constance,  
 s’est marié  à  une  femme  du  pays,  et  passe  paisiblement, 
   avec sa  famille,  ses  jours  à  Tondano  qui  est  
 devenu  sa  patrie. 
 Le gouverneur  m’installa  dans  une des chambres,  
 et  en  prit une autre pour  lui. Mftl. Quoy et  Gaimard  
 curent  la  troisième,  et  la  quatrième  fut  occupée  par  
 MM.  Guilbert  et  Sainson.  MM.  Pietermat  et  Rumboldt  
 allèrent se  loger chez le kapala-balak.  Tous  les  
 chefs  et  les  principaux  habitans de Tondano  accoururent  
 pour  nous  présenter  leurs  devoirs ;  chacun  
 d’eux  venait  tour  à  tour  nous  toucher  la  main  en  
 s'inclinant,  puis  avalait  un  verre d’arak  et se  retirait  
 gravement. 
 Cette importante formalité terminée, nous restâmes  
 enfin maîtres de nous-mêmes. Du reste,  je ne me sentais  
 point  fatigué,  et  je  n’aurais  eu  qu’à me féliciter  
 de ma promenade, si je n’avais échangé,  vers le milieu  
 de la ro u te,  le cheval  que j ’avais  d’abord monté pour  
 en prendre un  plus  vif;  sans  doute celui-ci se mettait  
 plus  volontiers  au  galop,  mais  quand il  n’allait qu’au  
 grand  trot,  son  pas  était  si dur,  qu’il me fit éprouver 
 l’inconvénient  ordinaire  aux  personnes  peu  accoutumées  
 à monter à  cheval. 
 Toutefois,  comme  nous  ne  devions  dîner qu’à  six  
 heures,  et  que  j ’étais  impatient  de  prendre une idée  
 du lac et de sa profondeur, je  proposai une excursion  
 aquatique  au  gouverneur  qui  l’accepta.  Nous  nous  
 embarquâmes dans de petites pirogues,  qui se composaient  
 chacune  d’un  tronc  d’arbre  creusé  intérieurement. 
   Déjà nous étions  en route,  quand la pluie commença  
 à tomber avec violence,  et  nous força de regagner  
 notre gite. Toute la soirée le ciel resta couvert,  et  
 il tomba des grains par intervalles, de sorte qu’il fallut  
 renoncer à toute idée d’excursion.  Au  reste,  toujours  
 aimable  et  empressé  de  nous  être  utile,  M.  Jlerkus  
 avait  donné des  ordres  aux  habitans  pour  qu’on  eût  
 à  nous  apporter  tous  les  objets  d’histoire  naturelle  
 que  nous  pouvions  désirer,  tels  que  poissons,  co quilles, 
   insectes,  oiseaux,  serpens,  etc.,  et  la  nuit  
 n ’était  pas arrivée que MM. Quoy et Gaimard  étaient  
 déjà encombrés de matériaux à étudier et à préparer. 
 A sept heures,  nous  nous  réunîmes  autour  d’une  
 table  copieusement  servie,  et  à  laquelle  nous  fîmes  
 tous  parfaitement  honneur.  J e  distinguai surtout de  
 petits  canards  du  lac  d’une  chair  exquise,  de  bons  
 poissons,  de  belles  chevrettes  d’eau  douce,  et  des  
 choux-palmistes d’un excellent goût. Un sommeil paisible  
 couronna  dignement  celte  agréable  journée,  et  
 fit  disparaître  le  peu de fatigue  qu’elle  avait pu occasioner  
 à quelques-uns d’entre nous. 
 Lorsque je me levai à six heures  du malin,  le iher- 
 1S2S. 
 Juillet. 
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