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 246 VOYAGE 
 A  neuf  heures  quarante-cinq  minutes  du  ma tin,  
 une seconde station eut lieu à deux  milles  et  demi  du  
 brisant. Alors les quatre  îles  hautes que  nous  avons  
 désignées  commençaient à  fuir dans le nord-ouest,  et  
 sur un  plan  plus  éloigné  dans  l’ouest-nord-ouest,  se  
 montraient déjà les îles  hautes  de O u d o t,  Chazal,  et  
 surtout  la  masse  plus  élevée  et  plus  étendue de Toi.  
 Tout  près  de nous ,  et  semées çà  et là  sur le bord du  
 b risant,  une  dizaine  d’îles  basses  déployaient  leur  
 riante verdure.  Parmi ces dernières,  deux seulement,  
 savoir :  les  îles  Givry et  Cerisy,  avaient  été  vues par  
 la  Coquille;  les  autres  étaient  restées  inconnues.  
 Quatre-vingt-dix  brasses  de  ligne  n’ont  pas  encore  
 trouvé  le fond. 
 A  midi nous  observions  la latitude  à quatre milles  
 seulement au  nord de la partie méridionale du groupe  
 entier. A une heure quarante-cinq minutes, nous doublions  
 à deux milles  et  demi  de  distance  la  petite île  
 basse qui termine  l’archipel  au su d -e st,  et qui  a  reçu  
 le nom  de l’île  du Sud.  Elle  est  située sur  le bord du  
 récif,  et  celui-ci  se  dirige  ensuite  brusquement  au  
 nord-ouest. Au moment où nous  dépassions cette espèce  
 de  co rn e,  non-seulement  nous  fûmes  certains  
 que là finissaient  les  îles  Hogoleu,  mais  la  vigie  des  
 barres  n ’apercevait même  aucune  terre  à  la  distance  
 de  plus  de  quinze milles  au  large. 
 L ’île du Sud  une fois dépassée,  nous  gouvernâmes  
 au  N. O ., afin  de  reconnaître  la  portion méridionale  
 du groupe. Nous  suivions  toujours  à  deux  milles  de  
 distance le brisant ;  mais désormais il nous  protégeait 
 DE  L’ASTROLABE.  247 
 contre les lames du large,  et,  quoique la corvette cinglât  
 avec une extrême rapidité,  elle était  si  tranquille  
 que  ceux  qui  se  promenaient  sur  le  pont  eussent  
 volontiers  imaginé que  nous  étions  à l’an c re ,  dans  le  
 bassin le mieux  fermé. 
 Une troisième station  a  eu  lieu  à  trois heures  quarante  
 minutes  du  soir,  à  quatre milles  et  demi  au S.  
 O.  de  l’île Givry.  Près  de  ces  île s ,  le  récif prend  la  
 direction du nord et semble laisser une ouverture conduisant  
 vers les hautes  îles  du centre. Combien je regrettai  
 alors que l’équipage de F Astrolabe fût dans un  
 SI pitoyable état ! J ’aurais conduit la corvette au mouillage  
 et j ’aurais consacré une  quinzaine  de jours  à étudier  
 les moeurs de cette peuplade et les productions de  
 son territoire. Mais c’est à peine si nous eussions été en  
 état de relever une ancre à je t. Je ne pouvais  songer à  
 m’arrêter. Mes compagnons voyaient déjà d’un oeil peu  
 satisfait qu’au lieu de gagner immédiatement Gouaham,  
 je m’occupais encore de travaux géographiques  i. 
 Je  forçai de voiles pour me rapprocher de deux îles  
 basses  queje supposai être les îles Bory et Roland de  
 M.  Duperrey.  A  six  heures  et  demie,  nous étions à  
 six milles au  S.  S.  E.  de  l’île Bory,  et à douze milles  
 au sud du sommet de Toi. Quatre îles basses,  qui doivent  
 se rapporter aux îles Bernard, Torrès et deBlois  
 de  M.  Duperrey,  se  montraient  à  toute  vue sur  la  
 gauche  de  Toi.  La  lacune  laissée  par  ce  navigateur  
 dans l’exploration  du  groupe  de  Hogoleu  était  donc  
 remplie. Ainsi je remis  le  cap à l’ouest, pour me  diri- 
 '  Voyez  noie  i5. 
 18 28 . 
 Avril. 
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