
 
        
         
		j  il  ï 
 i 3 . 
 tacle animé des  navires  qui entrent dans le  port et  en  
 sortent. 
 M.  Singery,  à  q u ije   parlais  du désir que j ’avais  de  
 posséder  un vocabulaire  complet  de  la  langue  made-  
 kass pour  comparer ses  racines  avec  celles  du malais  
 et des  idiomes  polynésiens,  me  cita  un  habitant  respectable  
 de la colonie comme s’étant occupé fort longtemps  
 de  ce genre de travail.  En conséquence, je me  
 présentai  chez  cette  personne  qui  me reçut fort poliment  
 ,  et  s’empressa de remettre à ma  disposition  ses  
 immenses matériaux. J ’ai transcrit sur-le-champ, mais  
 par  extrait seulement,  tout ce qui  est relatif au vocabulaire, 
   et je  compte en faire usage lors  de ma discussion  
 des  langues  de  l’Océanie.  Ici je   me  contenterai  
 de  dire  que  j ’ai  trouvé  dans  le  madekass  beaucoup  
 moins  d’affinité avec  le malais  que  je  n ’en  attendais;  
 mais,  en retour,  j ’ai reconnu que le madekass  se rapprochait  
 beaucoup  du  polynésien. 
 Cette occupation me. confina plusieurs jours à bord.  
 J e   remerciai  plusieurs  personnes  qui  m’adressèrent  
 des  invitations ;  car  ma  dyssenterie  continuant,  ces  
 dîners d’apparat  étaient trop  pénibles  pour moi,  et je  
 préférais  suivre  le  régime  diététique  que  je  m’étais  
 imposé.  Mon  unique  distraction  était  d’aller  le  soir  
 à  la  rivière  des Lataniers. 
 Comme  il  devait  y  avoir  dans  la  soirée  course  de  
 canots  sur  la  r a d e ,  les  marins  de  l’Astrolabe ayant  
 témoigné  le  vif  désir  de  participer  à  cette  joute,  le  
 grand canpt a été remis à leur disposition, et le maître  
 de  l’équipage Collinet  s’est  chargé  de  sa  conduite;  il 
 était armé par  douze  de  nos  hommes.  Bien  qu’il  eût  is^s. 
 à  lutter  contre  des embarcations  bien  plus légères et  Novembre.; 
 mieux  appropriées à ce genre de concours,  nos hommes  
 ont  fait  de  tels efforts  que  leur  canot  est  arrivé  
 le cinquième au but,  et a gagné le dernier prix promis,  
 qui était de vingt piastres. 
 La course était de deux mille cent cinquante toises ;  
 elle  a  été  fournie  en  vingt-six  minutes  par  le  vainqueur  
 ;  notre canot a employé trois ou quatre minutes  
 de  plus.  Le canot  qui  a remporté  le  prix  appartenait  
 au second capitaine du  port.  C’était  une  embarcation  
 à  clin,  fort  légère,  et armée par  les  hommes  les  plus  
 vigoureux  du Sparrowhawk. 
 Depuis  quelques  jo u r s ,  nos  charpentiers  travaillaient  
 à  construire  une  nouvelle  cage  plus  solide  et  
 plus  vaste  pour  nos  babiroussas  qui  se  trouvent  
 très-bien  du  climat  de Maurice,  et reçoivent journellement  
 la  visite  des  curieux  de  la  colonie.  Ces  gens  
 sont  aussi attirés par la manie d’acheter  de  nos matelots  
 des  coquilles,  des  armes,  ou  des  objets  d’industrie  
 provenant des sauvages de la Polynésie.  Je tolère  
 dans  les matelots  et  dans  les  officiers mariniers  celte  
 espèce  de  négoce,  pourvu  qu’il  ne  soit  point  trop  
 patent,  car je crains  que  d’ici  à  long-temps ce ne  soit  
 l’unique  avantage  que  ces malheureux  auront  retiré  
 de  leur pénible  campagne.  Quelques  matelots  même  
 profitent de rempressemenl des habitans  de Maurice,  
 pour leur vendre des coquilles  qu’ils  ont  recueillies  à  
 Maurice  même;  et  ces  amateurs  s'en vont,  glorieux  
 de  posséder  quelque  chose  de VAstrolabe. 
 ÏO M  E  v.  3 4 
 M