iSiîÿ. lamonlagne, à chaque instant nous en faisions lever
J an v ie r, gous nos plcds dcs bandcs nombreuses.
On nous montra aussi trois endroits où les Anglais
Pl. recueillent soigneusement dans des futailles l’eau qui
ccxxxvi. fjhj,g goutte à goutte au travers des rochers. L’air
que l’on respire sur cette montagne est très-vif; aussi,
vers trois h eu re s, nous fîmes de grand appétit un
repas joyeux, dont la chair de tortue fit presque tous
les honneurs. Le potage, le bouilli, les ragoûts, le
rôti, tout était chair de tortue; et malgré la bonté de
ces mets, c’était à peu près pour nous l’histoire des
langues d’Ésope. Nous quittâmes la montagne à cinq
heures, et à six heures et demie nous fûmes de retour
à l’établissement du rivage.
27. Pour répondre de notre mieux aux politesses des
officiers de l’Ascension, je me réunis aux officiers de
l’Astrolabe pour offrir à bord un repas à nos généreux
hôtes. Us se rendirent au nombre de huit à
notre invitation; le dîner fut très-joyeux et très-
animé, et l’on porta de nombreux toasts. Nos hôtes
prirent congé de nous à dix heures et demie, après
nous avoir fait leurs adieux de la manière la plus
affectueuse.
2S. Le grand canot est allé prendre à terre, en deux
voyages, onze belles tortues données par le capitaine
Bate. Bon gré mal gré, il a fallu me rendre encore au
dîner des officiers anglais à deux heures; mais à
quatre, je me suis soustrait à leurs instances pour
me retenir, et à cinq heures l’Astrolabe? çXaSX. sous
voiles, faisant route au nord. 11 est digne de re marque
que nous quittions cette île précisément au
même jour de l’année que la Coquille le faisait quatre
ans auparavant.
Le résultat des observations de M. Jacquinot a
donné, pour la situation de l’établissement de Sandy-
Bay, 16° 46' 33" long. O. par la moyenne des marches
de départ et d’arrivée de la montre n° 38. Sur
la Coquille on avait eu 16» 44' 26" long. O. Nous
avons adopté une moyenne entre ces deux résultats,
savoir ; 16» 46' 30" long. O i.
Plusieurs pirates parcourent en ce moment l’O-
céan-Atlantique, et les journaux ont donné les noms
de divers bâtimens qui sont tombés entre leurs
mains. En outre, le blocus d’Alger pourrait avoir
déterminé quelque Barbaresque à tenter la fortune
hors de la Méditerranée. Pour n ’étre pas exposé à
une surprise désagréable, je donne des ordres pour
que nos armes de toute espèce soient préparées, et
pour que nous soyons en étal de répondre convenablement
a tout navire de cette espèce qui serait tenté
de nous approcher. J e fais faire de l’apprêté pour le
cas de combat. Enfin, je prends sur moi de faire donner
le fil aux sabres et aux haches d’abordage, malgré
l’ordre singulier qui défend cette mesure aux
capitaines, et les condamne pour ainsi dire à n’avoir
que des sabres d’un bois dur au lieu d’armes d’un
acier tranchant. Les exercices du canon et du fusil
sont aussi repris chaque jour par l’équipage.
1 Voyez note i 5.
18 2 g .
Janvier,