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IH28.
Mai.
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254 VOYAGE
empiré ; mais si nous eussions été obligés de tenir la
mer quelques jours déplus , la mortalité se serait sans
doute déclarée d’une manière effrayante
Je profitai du beau temps pour mettre tout le monde
à l’ouvrage, dès cinq heures du matin. Nous nous
louâmes sur les grelins, et à midi nous étions amarrés
sur quatre ancres ; savoir : une grosse ancre avec un
câble au milieu du canal par dix brasses , une autre
grosse ancre avec la chaîne moyenne par sept brasses
vers le fort Sant-Angel, l’ancre bâtarde avec la petite
chaîne par neuf brasses vers la pointe Tongouen;
enfin le câble de gomotou était élongé de l’arrière sur
la grosse ancre à jet, mouillée par douze brasses. Les
trois ancres de l’avant devaient soutenir l’Astrolabe
contre les efforts des vents d’E . , tandis que le câble
de l’arrière était destiné à nous empêcher de tourner
sur nos ancres avec la marée. Les malades une fois
débarqués, et le peu d’hommes valides pouvant être
employés en corvée hors du bord , la corvette pouvait
être exposée à n’avoir quelquefois que quatre ou cinq
personnes : il fallait donc aviser à la mettre à l’abri de
tout accident de la part des vents et des courans.
R e l È v e m e n s d u m o u i l l a g e . La roche isolée. — N.
6“ O. — F ort San-Jose. — N. 26“ E. — Fort Sant-
Angel. — N. 45“ E. — Église d’ümata. — N. 70"
E .— Fort de la Soledad. — S. 70“ E.
Sans doute j’aurais p u , comme M. Freycinel, aller
mouiller sur la rade d’Apra, où je n’aurais eu rien à
craindre de la part des élémens ; mais d’abord il était
J Voyez note 16 .
DE L’ASTROLABE. 3 5 5
douteux que cette manoeuvre eût été praticable pour
m o i, dans l’étal déplorable oû se trouvait l’équipage ;
d’ailleurs il aurait fallu envoyer les malades à l’hôpital
d’Agagna, à plus de deux lieues de distance, ce qui
eût entraîné des frais considérables et des inconvéniens
sans nombre pour le service, car mon intention était
de rester à b o rd , comme je l'avais constamment pratiqué
dans tous les mouillages. Enfin, et c’était la raison
la plus décisive, je ne voulais point rester à Gouaham
trois mois entiers comme avait fait M. Freycinet.
Umata seul pouvait m’éviter ces divers inconve-
niens, et j ’y trouvais en outre une aiguade abondante
et facile, et un pays plus agréable et plus tempéré que
celui des environs d’Apra et d’Agagna. Tout me donnait
sujet d’espérer qu’une relâche de vingt ou vingt-
cinq jours suffirait pour remettre sur pied la plus
grande partie des valétudinaires.
Le brave gouverneur ne fil pas attendre sa réponse,
car elle arrivait à bord au moment même oû l’amarrage
de la corvette venait d ’étre terminé. Après les
complimens d’usage, Don José Medinilla mettait à
ma disposition son palais d’Umata et le vieux couvent
pour mon propre usage et celui des malades , et il donnait
a l’alcade d’ümata l’ordre de nous fournir tous les
objets dont nous aurions besoin. En même temps , il
me prévenait que les ressources du pays étaient presque
épuisées, d’une part par les trafics illicites de toute
espèce qu’avait faits son prédécesseur avec les baleiniers
anglais, de l’autre part par quatre mois d ’une
sécheresse épouvantable.
1828.
Mai.