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ne sommes plus qu’à trois lieues de la partie nord-est
de cette île. Nous serrons le vent bâbord pour nous
soutenir au vent durant la nuit, et le jour suivant, à
huit heures du matin, nous venons nous replacer à
quatre milles de sa partie orientale.
Avant d’engager la corvette dans la baie dont
M. Lottin n ’avait eu que le temps de prendre une notion
superficielle, je renvoyai cet officier avec M. Gres-
sien pour recueillir des données plus exactes sur ses
abords et les précautions à prendre pour y parvenir
sans danger.
A neuf heures ces deux officiers partirent dans le
grand canot, et je manoeuvrai pour maintenir la corvette
a peu de distance de la pointe du sud-est; mais
le calme et le courant m’ont insensiblement porté sur
les brisan s, el il m’a fallu forcer de voiles pour les
dépasser.
Durant quelque temps nous avions suivi des yeux
deux pirogues qui semblaient se diriger vers le grand
canot. L’une d’elles était retournée à terre avec lu i, et
l’autre a courageusement poursuivi sa route vers la 182s,
corvette malgré la distance où elle se trouvait déjà de ^ î«™«-
la côte. A une heure après midi elle était parvenue,
par notre tra v e rs , sous le vent et à trois ou quatre
encâblures de distance ; j ’ai laissé porter de son côté ;
puis j’ai mis en panne, ce qui lui a donné le moyen
d’accoster le long de VAstrolabe. Cette pirogue n’était
composée que d’un tronc creusé intérieurement,
avec une rainure suffisante dans le sens longitudinal,
pour que les naturels pussent y introduire leurs jambes
; elle était pourvue d’un fort grand balancier et
d'une voile triangulaire d’une dimension extraordinaire.
Trois hommes seulement la montaient, et l’un
P l. C L X I ,
C L x n
et C C X L I .
d’eux était le propre fils du chef Nelo ; ces sauvages
avaient fait leur grande toilette, c’est-à-dire qu’ils s é-
taient copieusement oints d’huile ; un morceau de
bambou traversait la cloison de leurs narines, leurs