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sait vivement piquer leur curiosité ni exciter leur admiration.
Leurs maros et leurs ponchos sont fabriqués avec un tissu
solide et bien travaillé. Leurs pros sont bien fa its, mais leur
manoeuvre est loin d’être remarquable ni pour la simplicité , ni
pour l ’avantage de la marche. Nous n’avons point vu entre
leurs mains d’armes ni de haches en pierre. Seulement j’ai
remarqué deux frondes en bourre de coco dont j’ai fa it l’acquisition.
Nous avons cru remarquer que l ’autorité des chefs sur
leurs inférieurs était assez grande, et ceux-ci ne manquaient
jamais de remettre aux premiers ce qu’ils venaient de se prd-
curer en présent ou par échanges. Quelques-uns sont tatoués ,
d’autres ne le sont point du tout. Déjà indifférens à l ’égard des
clous et même des couteaux, ils ne paraissaient convoiter que des
haches qu’ils appelaient saran. Ils ne se souciaient point de
miroirs, et ne donnaient que des bagatelles pour des hameçons.
Ils portaient aux oreilles des cylindres en bois assez volumineux,
au cou des colliers de diverses grosseurs, faits avec de
petits disques en noix de coco et coquilled entremêlées. Leurs
étoffes étaient teintes en ro u g e , en noir et quelquefois en
blanc. On n’a pu obtenir qu’un petit nombre de mots de leur
langue , que je regarde comme fort douteux quant à leur vraie
signification.
PA G E 2 5 4 .
La mortalité se serait sans doute déclarée d’une manière
effrayante.
En fin , après quarante-cinq jours de traversée et plus de
deux mois de privation de vivres frais, nous trouvant dans les
mêmes circonstances que V Uranie , c’est-à-dire ayant tout un
équipage exténué par lés maladies, comme e lle , nous fûmes
très-contens d’arriver dans un pays civilisé.
{E x tra it du Journal de M. Quoy.)
2.60.
Et firent sur-le-champ voile vers le Pérou, pour aller
se joindre aux indépendans.
Depuis notre départ de Guam sur f Uranie, il s’y est passé
quelques événemens. M. Medinilla obtint de retourner à Ma nille.
M. Ganga le remplaça. Ce fut sous lui qu’eut lie u , dans
la rade d’Oumata, la révolte du vaisseau l ’A sia et des deux
bricks. Cette faible expédition, que l ’Espagne avait armée avec
peine pour combattre les corsaires indépendans de l’Amérique,
lu i fut enlevée dans quelques minutes. I l n’y eut presque pas
de résistance c l par conséquent peu d’hommes tués; le général
fut blessé et se cassa la cuisse ; lu i , ses officiers et une centaine
d’hommes furent déposés à terre ; après quoi les mutins gagneront
1’-Amérique et se joignirent aux indépendans. Le gouverneur
Ganga montra de l ’énergie en allant seul à bord de VAsia
pour tenter de faire rentrer l ’équipage dans le devoir. Scs
remontrances furent vaines.
{E x tra it du Journal de M . Quoy.)
PAGE 270.
Et cette arme était encore inconnue à Gouaham.
Nous n’avions rien à lui offrir en retour. Car il ne faut pas
compter un fusil de l ’expédition qui lui fut donné. Dans de
semblables voyages, il serait tout aussi utile d’avoir de belles
pièces de nos manufactures à offrir que cinq à six mille francs
en caisse. Mais j’oubliais qu’aucune de ces expéditions, celle
de Baudin exceptée, n’avait été faite en grand et généreusement
pourvue de tout; que toutes avaient été arrachées par leur
commandant, à force de sollicitations et de preuves déduites,
dans de longs rapports, du peu qu’elles devaient coûter. C e pendant
, je crois qu’elles ont eu des résultats qui peuvent faire
quelque honneur à la France.
[Ecctrait du Journal de M. Quoy. )
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