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 400  fr.  de pilotage,  autant  de  frais  d’ouvriers  dans  
 ses relâches  au  port,  15  fr.  de  remplacemens  pour  
 l’artillerie,  120  fr.  pour les médicamens ,  et  500  fr.  
 pour les  hommes  à  l’hôpital?  J ’attends  paisiblement  
 la  réponse  des hommes  qui  ont  quelque habitude  de  
 l’administration maritime. 
 Il ne me reste  plus  à  considérer  que  deux  chapitres, 
  celui des approvisionnemens et celui des dépenses  
 diverses. 
 Celui  des  approvisionnemens  monte  à  23,500  fr.  
 environ;  il  en  faut  déduire  à  peu  près  10,000  f r . ,  
 consacrés à  l’achat  de  trois  chaînes-câbles  â  Port-  
 Jackson  el  Hobart-Town,  chaînes  que  nous  avons  
 rapportées  en France.  Reste  15,000  f r . ,  ou  5000 fr.  
 par  an.  Certes,  c’est  une  somme  bien modique  pour  
 les  remplacemens  de  grelins,  anc res,  gréement,  
 peinture , goudron, huile, suif,  etc.  ,  etc.  Il faut  observer  
 que  nous  emportâmes  trois  jeux  de  voiles,  
 deux  confectionnés  et  un  en  pièces.  Les  deux  premiers  
 furent entièrement usés, le dernier  fut rapporté  
 presque neuf.  Combien  de navires  en  feraient-ils  autant  
 après  trois  ans  de  campagne,  dont  vingt-sept  
 mois sous voiles? 
 Enfin ,  dans  la  colonne  des  dépenses  diverses  ont  
 été  compris les  frais  relatifs  à  l’excursion  au  sommet  
 du  pic  de  Ténériffe,  à  l’achat  des  objets  d’industrie  
 sauvage  destinés  pour  le  Musée  naval,  et  à  divers  
 objets d ’histoire naturelle pour la collection du Jardin  
 des  Plantes  :  1,538 fr.  Voilà  donc  le  chiffre  effectif  
 des  dépenses  extraordinaires  de  la mission  de  l’J s - 
 Uclabe!...  Cet  exposé  de  chiffres  ,  je  pense,  doit  
 fermer  la  bouche  à  ceux  qui  se  plaignent  des  frais  
 qu’entraînent ces  sortes  de  voyages. 
 Mais la publication !  dira-t-on.  D ’abord,  ces publications  
 sont  lout-à-fait  facultatives,  et  il  est  permis  
 au ministre  de la  marine  de n’y  consacrer  tout  juste  
 que  ce  qu’il  lui  plaira  d’argent.  Ce  n ’est  pas  que je  
 condamne  en  aucune  façon  ce  qui  a  été  fait pour  la  
 Coqaille et  ’pour l’Astrolabe.  Comme je l’ai déjà écrit  
 quelque  p a rt,  «  ces  publications  sont  des monumens  
 glorieux  qui  témoignent  de  l’esprit  éclairé  des  ministres  
 auxquels  on  les d o it,  et  sous  un petit nombre  
 d’année^ ils  seront peut-être l’unique  trace qui  puisse  
 rappeler avec quelque honneur le passage de ces hommes  
 au  pouvoir. D ’ailleurs ces dépenses,  quelquecon-  
 siderables qu’elles soient, sont peu de chose auprès  de  
 tant  d’autres  qui  n ’eurent  pour  objet  qu’un  caprice  
 ^  d’un moment.  »  Qui pourra calculer ce qu’aura coûté  
 I obélisque  de Luxor  pour  arriver  seulement dans  la  
 capitale !...  Et quand d aura été enfin  planté à grands  
 frais sur une  de nos  places  ,  qu’aurons-nous  de plus  
 qu’un  bloc  de  granit  antique  et  très-vénérable  sans  
 doule, mais  qui n’offrira  rien  de plus aux méditations  
 de  l’archéologue lui-même ,  que  n ’aurait  fait  un  dessin  
 correct et tracé sur une grande échelle, de sa forme,  
 de ses dimensions et des hiéroglyphes qui le couvrent? 
 Je tro u v e ,  pour ma  p a r t ,  que ces  vieux  et  gigantesques  
 témoins  des  siècles  passés  perdent  beaucoup  
 de  leur  valeur  quand  ils  ne  sont  plus  sur  les  lieux  
 011  ils  furent  élevés.  J e   pourrais  aussi  rappeler  ce