. I
VOYAGE
communication avec les Anglais. Les faibles tribus
qui existent encore dans l’ile se sont réfugiées dans
les parties les plus montueuses et les plus inaccessibles
, d’où elles sortent quelquefois pour tomber sur
les troupeaux des colons et sur les colons eux-mêmes.
Toutes les fois que ceux-ci en trouvent l’occasion, ils
tirent une vengeance cruelle de ces agressions. De cet
état de choses, il résulte naturellement que depuis
l’établissement des Anglais dans ce p ay s, le nombre
des indigènes a rapidement d é c ru , et comme ils
sont contenus par les limites de l’île, qui leur interdisent
de fuir le contact des Européens, il est probable
qu’avant quarante ou cinquante a n s , toute cette
race aura complètement disparu. La civilisation est
incompatible avec l’état sauvage, et partout où la première
étend son empire, l’homme de la nature doit se
résigner à suivre ses lois ou à voir périr sa race. Tout
annonce que le Tasmanien, et .plus tard l’Australien
, incapables de jamais être civilisés, finiront par
disparaître tout-à-fait, comme ont fait les Guanches,
les Caraïbes, les Mohawks, et généralement toutes
les peuplades sauvages dont les Européens ont envahi
le territoire.
DE L’ASTROLABE. 97
CHAPITRE XXXIII.
TRAVER.SÉF. DE IIOBAR T-TOWN A VANIK
Toute la nuit nous gouvernâmes au sucl pour 182s.
nous élever au large, et, quand le jo u r revint, nous ® janvier,
serrâmes successivement le vent à l’E. S. E. et à l’E.
Mais l’atmosphère resta si embrumée, que nous ne
pûmes prendre aucune connaissance des terres de
l’île Tasman, malgré la petite distance oû nous nous
en trouvions.
A neuf heures et demie du matin, la brise sauta subitement
duN. E. au S. O . , oû elle souffla avec assez
de force, accompagnée d’une pluie abondante et continuelle.
Nous gouvernâmes au N. E. N. ; mais cela
dura peu; dans la soirée le vent mollit et varia, et à
minuit il faisait déjà calme.
De cinq heures et demie du matin à neuf heures ,
les terres de la côte orientale de Van-Diemen’s-Land
se montraient confusément à l’O. N. O. et dans un
grand éloignement. Le vent s’est rétabli au S. O . , et
nous avons cheminé au N . E. Des troupes innombraii
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