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 séjour  à  Célèbes. 
 A notre entrée dans  le village de Lota,  nous lûmes  
 encore  reçus  avec la pompe  ordinaire; mais je remarquai  
 qu’outre  les  figures  jusqu’alors  exécutées  dans  
 les  autres  lieux,  à  certains  re fra in s,  les  acteurs  se  
 divisaient  en  quadrilles  et  formaient  des  espèces  de  
 contre-danses très-courtes.  Je demandai à M. Merkus  
 s’il ne pensait pas,  comme moi,  que ces naturels pouvaient  
 avoir  emprunté  ces  dernières  figures  aux  Européens, 
   mais il me répondit qu’il les  croyait propres  
 au pays. 
 On  nous  servit  encore  un  copieux  repas  chez  le  
 kapala-balak.  Sa  vaste maison  est  soutenue  sur  une  
 immense charpente, et élevée à douze ou quinze pieds  
 au-dessus  du  sol. J ’admirai  la  grosseur et  le  nombre  
 des  poutres  qui  entraient  dans  ces  constructions;  il  
 était  facile  de  voir qu'en ce  pays  le bois  de charpente  
 ne  coûtait que la peine de le couper,  de le tailler et  de  
 le  mettre  en  place.  Quelquefois  les  pieux  qui  soutiennent  
 les  maisons  sont  ornées  de  sculptures  fort  
 curieuses,  représentant  diverses  effigies  d’hommes,  
 d’animaux ou de reptiles.  A Tondano, j ’en  remarquai  
 quelques-unes  qui portaient  des  figures européennes,  
 coiffées les unes d’un  bonnet,  les autres  d’un chapeau  
 monté.  Quelques-unes  de  ces  sculptures  accusaient  
 dans leurs auteurs un certain  degré  de goût et d’habileté  
 déjà  bien  supérieur  à  celui  des  nations  polynésiennes  
 ,  où  cet  art  ne  se  montre  que  dans  son  
 enfance. 
 1823. 
 J u i l l e t . 
 Lota se trouve sur le district deKarkassen, et n ’est  
 qu’à  six milles  de Manado.  Une  fois remontés à  cheval, 
   nous  franchîmes  lestement  et  presque toujours  
 au  galop  ce  trajet,  qui  a lieu en grande  partie sur un  
 terrain uni, agréable à  la vue,  et  souvent  occupé par  
 de riantes plantations de café.  Enfin, à deux heures et  
 demie  environ,  nous nous vîmes  de  retour  à  la  résidence. 
   Bien qu’un  peu fatigué, j ’étais  charmé de mon  
 voyage,  et  des  observations  que  j ’avais  pu  faire  sur  
 une contrée dont je n’avais pas  la moindre  idée. 
 Un  babiroussa  très-jeune  encore,  sans  cornes,  et  
 pris vivant,  nous  attendait à Manado,  et  je  le fis sur-  
 le-champ  porter  à  bord,  ainsi  que tous les bagages.  
 Je fus bien  aise  de  pouvoir me reposer de ma course,  
 mais  je  trouvai  une  bien  grande  différence  entre  la 
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