Pexpiioation du premier , nous fournit
celle dû-second, parles mêmes princi-
Pes Physiques et Cosmogoniques.
» C hez les Egyptiens, dit ce savant,(i)
” Apollon ou le Soleil, prend le nom
” d’Orus. Ces peuples voulant, sous ce
» nomconsacrer une statue au Soleil,
m le représentent la tête rasée, à l’ex-
» cep tion d ’un toupetde cheveux, qu’ils
» lui laissent au côté droit. Ils dési-
3» gnent par là le temps où le jour est
» le plus court, et où il a perdu tous les-
3> accroissemens qu’il avoit reçus ,. le
» Soleil étant parvenu au termele plus
3> .étroit de sa carrière diurne-; ce qui
n arrive au Solstice d’hiver. Mais en-
3) suite cet astre, sortant de la prison
si étroite et obscure dans laquelle il
3) avoit été renfermé, s’achemine vers x le Solstice d’été, accj-oît sans cesse
» les jours, et regagne son empire. »
C’est sur - tout dans ce passage à
l ’hémisphère lumineux, que le Dieu
Soleil, Orus, prend le nom d’Apol-
ltjn, (2) ou du vainqueur du Serpent
Python. La victoire du Dieu Orus sur
la Couleuvre r suivant Plutarque , est
absolument la même chose que celle
d’Apollon sur Python , que celle d’O-
siris, .sur Typhon r monstre hérissé de
Serpéns, qiie celle de Jupiter ou d’Am-
mon sur lé.s. Titans et les Géans, de
Bacchus sur les Géans-, qui l’a,voient
démembré;(3) enlinque celle de Christ
sur l’ancien SerpentPlince de la mort
et des ténèbres, cmi avoit introduit le
mal dans le monde. Tous- ces triomphes
étoient fixés à l’équinoxe de printemps.
Dans les Dionysiaques de Nonnus ,(4)
Jupiter reprend, ses foudres , tue le
Géant Typhon au,x pieds.de Serpent ,efc
(1) Macrob. Sàf. I. 1. c. 21. 0:2601
(2) Idem. Sat. 1. r. e.. ici,
(3) Plut, cl(5 Isid. p. 360.-,' ,
(4 ) Nônn. Dioijys, 1. 3, v. I. efc.
<$) .Corsiiji l ’iis t, Atrici. t, 1, p. 2o5.
(6) Biûnÿs. périeg: v. 627. Eusthal. Com'm.
aussitôt le Soleil du printemps vient
rendre à la Nature la lumière et la fécondité.
On celebroit en Grèce, (5 ) au printemps,
la victoire d’Apollon sur le Serpent
Python, parles jeux les plus so-
lemnels.
Denis le voyageur (6) parte (Tes fêtes
du printemps célébrées dans les îles;
de la Grèce , et il les appelle des fêtes
de félicitation,en réjouissance du salut,
dit Eusthate son commentateur. Ce
sont les Hilaries des Romains. On les;
céléhroit par des hymnes et des ch an! s
en honneur dè l’aimable Dieu .du printemps
aux belles formes , qui venoit
de commencer son règne heureux.
C est à la suite de la destruction de
1 ancien monde, par le déluge,ou par
là catastrophe, que l’on imaginoit toujours
terminer chaque période , aux
approches dè l’équinoxe , que vient,.
dans Ovide , (7J Je triomphe du Dieu
Soleil Apollon sur lé Serpent Python,
an moment où le monde se renouvelle,,
et lorsque le Cocher céleste,,
Phaéton., placé sur le point équinoxial
du printemps , prend- en mains,
tes rênes des-chevaux du Soleil. (8)
C’etoit à l’équinoxe de printemps
que tes Hyperboréens, dont Orus 011.
Apollon étoit là grande Divinité j cé-
lebroient le retour de leur Dieu au signe-
de l’Agneau ou du Bélier équinoxial,
et ils prolougeoienticés fêtes jusqu’au
tever des Pléiades,. au rapport de Dio-
dore. (p.) L ’immersion des Pléiades
duroit quarante jours, (10) c’est-à-
dire , autant de temps que Christ reste
sur la terre après sa. résurrection, et
avant de monter au Oie).
D a n ^ P o u v ra g e d e l ’in i t ia t io n ( 1 1 ) a u x
iBicl. et Anonym. parapîiraste.
(7) Ovid.. Métamoriib. 1. 1. fab. 1 '3...
pt). Ovid. Mélâm,.!. 2.. fab. 1. ■ - ,
(9) Dîodor. 1, 2. c. 47. p .à c o é
(10) Hésiod. Op. et Dies £ 2 . v . n .
(11) Ajjocalyp. 1. 19-20-21-22.
mystères du Soleil , sous le symbole
[ de l’Agneau , ce n’est qu’après. que
[ Je grand Serpent a été vaincu et enchaîné
dans, le Tartare , que l’on voit
paroitre la nouvelle terre et le nouveau
Ciel-Au-dessus est placeéla cité sainte,
dont te chef est le premier des douze si- I sues, celui dans lequel le Soleil entre
[vainqueur au, printemps , et , en un I mot, l’Agneau, qui éclaire de sa lumière
[la ville sacrée,aux douze fbndemens et
[aux douze portés , dans-laquelle est
[élevé le trône de l’Agneau , d’où dé-
Icoule 1e fleuve du temps ; sur les rives
[duquel est planté l’arbre de vie , qui
jdonne ses douze fruits , un chaque
|jnois!»fc|
[ Dans la théologie dès Islandois, leur
■ Apollon, Odin, tue Pénorme Serpent.
■ Aussitôt le Soleil s’éteint : la terre se
■ dissout, dans la mer, les étoiles perdent
Reur éclat, toute la Nature se détruit
■ pour se renouveler. Mais- du sein des
■ îlots sort une nouvelle terre habillée
■ de verdure. On voit naître des moissons
■ s’oo n’avoit pas senîéeê : le mal dis*
■ paraît. La propbétesse , comme Saint-
■ Jean, voit une'demeureicouverte d’or,
■ et plus brillante que le Soleil : Là habitent
des peuples vertueux ', et leur
bonheur n’aura point de fin. (1) Tel est
b précis, des dernières stances du Vo-
b usPa , poëme dés Scandinaves composé
-sur les mêmes - principes que l’Apo- falypse.. Comme ce dernier, il Cm-
ninteuises tableaux monstrueux, desr.
O —W — , » . WH
b^ent,, comme l’Apocalypse , le com-
B a t des deux principes, terminé par la
Hwfahe du Serpent, et par le triomphe
b ' 1 Dieu. Lumière au printemps. Ce
:ft;fle s mêmes aventures, que celles
■ Osiris et de Tyjilrori , d’Oromaze et b 1 de Christ et dii Diable;
b .u. es combats et. tes défaites sucGes-
b " es des deux principes-avec la victoire
(D Voluspasi. ■
i4) C i-d e s su s , T , 2: T r a ité des M y s t è r e s .
V3) M a r t, C a p e ll. H ym n , in S o l,
dit Dieu Lumièse ,: et le bonheur de
ceux, qui son t lid èles aux lois de l’ini-
tiàtion à ses mystères.
Ces alternatives de victoires du jour
sur la nuit, Cette succession d’activité
et de repos , dis création et de destruction
dans la nature sublunaire,
décrites souvent sous les formes tragiques
de mort et de résurrection, de
déchirement et de réunion des membres
de la Divinité, étoient exprimées ,
chez les Phrygiens en termes plus
doux, par une succession de veilles et de
sommeil de la part du grand Dieu de la
nature, ou du Seigneur Soleil. Ils célébraient
au printemps les fêtes de son
réveil. Les Faplilagoniens 1e mettaient,
comme Saturne , aux fers pendant l ’hiver,
pour chanter .sa liberté au prin-
tchips; d’autres enfin , dans le: même
pays , supposoient une- mutilation et
une cessation d’énergie féconde. Tels
étoient les dogmes des initiés aux mys-
fèresd’Atys, dontnousavons déjà parlé-.
Nous rappellerons ici en abrégé les principaux
traits de la ii'etibn. sacrée, suir
-Atys , e.t une partie- de ce qué nous
avons dit du cérémonial de cés: fêtes (réj-
Ori adoroiü en Phrygie te Soleil (3);’
sous le nom d’Atys , aimé de Cybèle-
mère de Dieu , ou dès Dieux , ou sous
celui d’Esmuu (4 ) et d’Ësculape, jeune
homme chéri d’Astronoë ,. Reine des
Dieux et des Phéniciens, La maniéré
dont il était représenté rte permet pas
de douter, que ce ne fût le Dieu Soleil
, ame de la nature et Roi de l’Olympe
T qu’on ait voulu honorer sons".
cet emblème, Il avoit,1e sceptre- pastoral
(5 ) et la llûte aux sept tuyaux,,
deux symboles ,, l’ùn de lu puissance
que cet astre exerce suri la nature, et
l’autre de'l’harmonie universelle dont:
il est chef II portoit sur la tête le
bonnet Phrygien, semé d’étoiles- (6),,
symbole de la voûte dans, laquelle il-
(4) Hîimasc. vit. IsiH. Pliot. Godéx 242..
(H) Macrob. Sat,-h t.pap. ir.y. 2S9, ■
(6). J u lian . Oral. S-. in Gybel. p. 30g,, .