changer à la nature des années, durant
lesquelles la vachemarehe, d’abord sur
quatre pieds , puis:sur trois, sur deux,
enfin sur un, qu’il ne nous l’a été de
changer le nombre et la nature de ces
mêmes pieds.. Tout appartient-à la même
fiction ; et notre niétlrode a an
moins ce carafctère de vérité , que, sans
changer de principe , elle suit scrupuleusement
la marche qu’on lui a tracée
, et qu’elle remplit les e »éditions *
du problème. Tout nous a été également
sacré, et, dpifPêfre. L’arbitraire
e-t la plus sure preuve de la fausseté
d’une méthode.
La bonté de la nôtre va être encore
confirmée par son application à d’autres
nombres , qui expriment la durée
de ces mêmes âges ; et qui, quoique
fort difiérens des quatre premières, que
nous venons de rapporter , forment
pourtant entre eux la.même progression
, et décroissent, comme les nombres
naturels 4, 3 , 2 , 1. L ’abbé Mignot
(1) , dans 1rs Mémoires de l’Académie
des Belles-Lettres, rapporte d’après
l’Ezour-Vedam une tradition Indienne,
qui donne une autre durée à
chaeun de ces âgés. Le premier duré
40(30 ans , le second 3000, le troisième
2000, et le tlernier n’est que de icoo.
Malgré Ja prodigieuse différence , qui
règne entre ces deux traditions, on remarque
toujours la même progression
décroissante, laquelle n’est conservée,
que parce qu’elle étoit un caractère
essentiel de ces périodes fictives ,»qui
renfermoient la durée prétendue de
notre monde, etqui marquoient les époques
principales d’une dégradation hypothétique
entre les quatre parties de la
•grande année.
• EnSfl, ta division des grandes années
divines , dont une vaut 360 des nôtres ,
imaginée par les mêmes Indicijs, et
qui comprend également quatre âges,
plîre le mêtee tableau de dégradation
par un accourcissement de durée entre
les âges , lequel suit encore la progression
descendante des nombres naturels
4 , 3 , 2 et 1. f)n suppose , (2) que 360
années des hommes forment ce.qu’au
appelle une année divine. Donc en réduisant
la grande Période Indienne de
4,320,000, ou lu Période d’années des
hommes en années divines , nous aurons
la Période divine , dont-ehacutie
des années en vaudra 360 des nôtres.
Pour faire cette réduction, il faut diviser
4,320,000 par 360 , et nous aurons
pour quotient 12,000 , durée de la
Période divine , déduite de celle des
années des hommes. Cette Période de,
douze mille ans divins étant à son tour
divisée eu quatre âges , comme la première
, suivant la progression décroissante
, qui règne par-tout, nuusdonuera
pour le premier âge. . 4,800ans,
Pour le second âge . . . . 3,600
Polir le troisième. . . . . 2,400
Enfin pour le quatrième. . 1,20b
Car ces quatre nombres .suivent eti-
tr’eux la progression demandée ou celle
des nombres premiers 1, 2 , 3 , 4 , ou
celle de 12 , 24 , 36, 48, qui est absolument
la mêmes, et leur somme
donne 12,000, ou la Période totale des
annéeé divines. O r , ces quatre nombres
sont encore ceux qui expriment
dans le Bagawadam (d) la durée des
quatre âges divins.
Le premier âge, disent les
Indiens , dure.................. 4i8oq ans,
Leseëdnd . . . . . . . . 3,600
Le troisième......................2,400
Le quatrième durera . . . 1 ,2 0 0
Somme des durées . . . 1 2 ,coq ans.
Nous n examinerons point- ici l’origine
de la -dénomination d’année fj
Dieu , ou d’année Divine-donnée, clu-î
les Egyptiens à la période SothiaqiWi
et chez les Indiens , à un des élément
de la période de 1440 , qui correspi»1"
doient en Perse à la période SotM4'
(1) Acad. Inserip. T , 31. p. Q ) B è g i u v a d ' . 1. 3. p i 4 3 , •
■ eue- II nous suffit d’avoir fait remar-
■ cuer,qne la durée progressive des âges
■ divins va encore ici en décroissant,
■ suivant la progression descendante des
■ nombres.naturels 4 , 3 , 2 , 1, que nous-
■ avons déjà trouvée-dans les périodes
■ précédentes, malgré la différence qu’ei-
Bi-s ont entre elles et avec les années
■ divines. C’est, toujours le mime earac-
■ ti re, qui a été imprimé aux divisions
■ fictives des âges des hommes et des
■ Dieux, O11 appercoit par-tout le but
■ moral déjà indiqué parles quatre mé-
■ taox, et par la vache -symbolique-, qui
■ représente les révolutions dos . siècles
■ clans l’Inde, comme le Phé-nix les repré-
■ sentoit en Egypte.
I Une nous reste plus maintenant, pour
■ hic-ttie dans le plus- grand jour la vérité
■ de notre théorie , que d’appliquer à la
Bécontposition dés o générations Etrus-
■ ques, la même progression que nous
■ avons vu régner dans les quatre âges
■ Indiens , tant, ceux qui î.efifermeni des
■ aimées divines’, que ceux qui -expri-
■ ntenf. des années ordinaires. En effet.,
Bes Indiens ne sont pas les seuls qui
Bayent emprunté la Période Astrologi-
Bjue des Chaldéens , pour en composer
cycle des âgés difiérens du monde;
■ elle a aussi servi aux Etrusques , qui
Bont décomposée en huit, générations
Bnçpessires, de moeurs et. de vie clif-
Bérentes, renfermées dans un grand
■ cycle, auquel ils donnèrent Je. nom de
Bband& Année. C’est Plutarque qui
Bous l’apprend dans la vie’ de Sylla.
B 11 'h'iieri des guerres cruelles , qui
Béchiroient le sein de la République,
■ ft qu’avoient- allumé Marins et Sylla,
JPaisieurs prodiges semblèrent présager
B^s malheurs de l’univers et la ven-
B eace dès Dieux irrités îles crimes des
Bjortels ( e) . Mais un des-plus ailar-
B | ans,ce fut d’entendre au milieu des J»!18? dans tm ciel pur et serein , re-
B entlr le son aigu et lugubre de la
■ « Plut, in Yita Syllæ. p. 455.
trompette , dont, le bruit terrible effraya
t out le monde (1).
Les devins d’Etrurie, ayant été consultés
, déclarèrent que c’étoitje signal
de: la fin des siècles (2) , et du corn,
mencement d’un nouvel ordre de choses.
Qu’il y avoit en tout huit géné-.
rations de moeurs et de vie différentes ;
qu’à chacune d'elles étoit affecté un
certain nombre d’années déterminé , et
renfermé dans le cycle de la grande
année. Que lorsqu’une de ces .grandes
révolutions approbhqit de sa- fin , on
voyoït des signes au Ciçl et sur la
terre {J ),. qui en annonçaient le ternit;
et ejue les hommes instruits dans Part
d’interpréter . ces prodiges s’appierce-
voient aussitôt, qu’il alloit naître -sur
la terre une nouvelle race, d’hommes
pins ou moins vertueuse, que celle qui
finisBoit. Du reste Plutarque ne fixe
point la durée de cette, grande année;
il ne nous fait connoîll-e que le nombre
des générations successives-- qu'elle
renfermoit, et dont les moeurs et la
félicité éprouroit des chaqgemens soit
en bien , soit en mal -, comme dans-
l’année aux quatre âges , qui raménoit
les dégradations et les régénérations
successives de la nature..Mais ce que
nous ne trouvons point dans Plutarque,
nous le trouverons dans Suidas,
qui nous a donné , d’après, un savant
d’Etmrie,la durée du monde actuel,
qui a toujours été regardé par-tout
comme le dernier , ou comme l’âge
du malheur. Car il était difficile de
s’y tromper, l’âge d’or n’ayant, jamais
existé que dans l ’imagination des Poètes.
Avec cet élément donné , et avec
la connoissance du nombre des termes
de la progression , il nous sera aisé
de trouver la grande année, qui résulte
de- leur somme , laquelle sera
encore la Période Chaldaïque. Voici
donc ce que dit Suidas , à ce mot Tyr-
rherria. Nous avons déjà rapporté ce
{2) Censorin. de Bie.Natal, c. 17.