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sur la terre. Alors ilsort. de son caveau en,
criant : « le feuduciel est descendu ; la
» sainte bougie est allumée ». Tout le
peuple crédule acheté aussitôt de ces
beugies sacrées {ff)-
Qu’on rapproche cette cérémonie de
celle, qu’on voit représentée sur un monument
qui existe encore en Egypte ,
et que l ’on trouve gravé dans Mont-
faucon (i). On y voit un bûcher composé
de trois piles de bois de dix pièces
chacune, nombre en tout égal à celui
des dégrés du premier signe, et partagé
comme lui en trois parties , ou Décans.
Sureha quepile on vcritl’Agneau ou le Bélier
équinoxial, et au-dessus un immense
Soleil , dont les ravons touchent à terre.
Tes Prêtres les touchent, du bout-du
doigt, pour en tirer le feu sacre, qui va
allumer le bûcher de l’Agneau et embraser
l’univers. On voit que cette idée
est absolument la même,qui se retrouve
par-tout, et qu’elle nous présente le tableau
de la fête équinoxiale du printemps
, si fameuse eh Egypte et par
toute la terre , comme nous l’avons vu
plus haut.
Saint Jérôme rend raison du Pervi-
gilium Paschce (2),ou delà veiller de la
iniitdePâques(gg). C’était,dit ce Père,
une tradition chez les Juifs,qui latraîis-
mirentaux Chrétiens,que le Christ vien-
droit à minait ce jour-là. Voila pourquoi
on ne se couchent pas- Or on sait,
que les Juifs attendoient l’arrivée du
Christ, comme celle d’un libérateur:,
qui devoit les affranchir de l’oppression,
et établir son règne sur l’universi Tel
étoit le Soleil' du printemps destiné à
réparer le mal de l’automne , a.affrau—
c-hir l’ homme de la tyrannie du mauvais
Principe , et à reprendre par sa
victoire sur le Prince des ténèbres l’empire
de l’univers-
On voit donc par ces difféiens passages
, que le retour du Soleil au point
où étoit fixé le renouvellement annuel
(1) Antiq. expliq. SuppTéiii.Après.pi, 5l,.
(2} H’veroii. L 4. c, 2.5, ih Matb-
I V E R S E L L E.
le la nature , l’entrée de ce Dieu dans
’empire du jour,etsasortiedu tombeau
et des enfers ayant été fixés par les
calendriers au 8 suit, kal. april. , ou
au 25 mars, au moment même où
commence le jour, ou a miuuit, dans,
les allégories mystiques du Soleil, on
a dû fixer à minuit ce même jour
la sortie de Christ de son tombeau , sou
avènement à son empire, etc.
II nous resteà examiner la f orme symbolique
sous laquelle il triomphe. Le
triomphe du Soleil est son euti've au
Bélier céleste, ou à l’Agneau , suivant '
les Perses. 11 y a équinoxe , disent ces
peuples , au retour du Soleil 4 l’Agneau.
L ’Agneau est dono la forme
symbolique à laquelle s’unit le Soleil ,
lorsqu’il reprend son empire sur les ténèbres.
L’usage étant établi chez les
adorateurs du So le il, comme nous le
lisons dans Jaroblique, de peindre le
Soleil avec les attributs des signes aux?
quels il s’unissoit durant sa révolution,
il s’ensuit, que le Soleil de Péquinoxe
du printemps dut être peint avec les
attributs du Bélier ou de l’Agneau.
Tantôt on peignoit un jeune homme
qui conduisait un Bélier, ou qui avoit
à ses côtés le Bélierptantôt on le eoéf-
foit des cornes du Bélier, (3) comme le
Die.11 Amman des Libyens- qui pla-
çoient le siège de leur Dieu, dans le
Bélier équinoxial r tantôt on représen-
ioit un agneau égorgé , comme auparavant
011 avoit peint le boeuf Mithria-
que également égorgé et fécondant la
terre par son sang- Ce ne àmt que. differentes
manières de rendre la même
idée ,. en employant diversement 1*
même animal symbolique destine s
peindre le Soleil équinoxial.
Nousavonsvu d’ailleurs plus haut»
Çc.».> que fe Dieu des. ténèbres', 0*
le mauvais principe étant figuré par»
Serpent, qui occupe l’équinoxe d’a«-
tourne , au moment de la. retraite a®
(2^ cirdess-1.3. c. %
R E L I G I O N U
Soleil et du retour des longues nuits
et dps froids de l’hiver, il résultait ,>
par une suite du même génie allégorique
, que le Dieu de la lumière , qui
ramenoit les longs jours'et la chaleur
du printemps, devoit aussi être désigné
par le symbole Astronomique , qui se
trouve trace dans lescieux , aux limites
équinoxiales de printemps , lorsque le
jour reprend son empire sur la nuit.
Or ce signe symbolique est le Bélier j
que les Perses appellent l’Agneau. Donc
le principe de la Lumière , le réparateur
doit être désigné par l’Agneau des
Constellations , comme le principe des
ténèbres et du mal l’a été'par le Serpent
des Constellations , et ctla par les
mêmes raisons mystiques et allégoriques.
Ainsi le Soleil de printemps az dû
être marqué par un Bé lier, où par l’Agneau,
commeleGénie d’automne l’a été
par le Serpent. Aussi l’a - t - il été.
Pour peindre la chaleur vivifiante, qui
échauffe l’univers (7r/z) , suivant Ab-
neph (1), les anciens peignoient le Bélier.
Donc le Dieu Egyptien , ou le Jupiter
à cornes de bélier, Ammon, n’est
que le Soleil du printemps ; ce qui s’ac-
corde avec le témoignage de Martianus
Capella , dans son Hymne au Soleil,
lequel prétend, que le Dieu Agneau ou
Bélier n’est que le Soleil. Donc si Christ
est, comme nous l’avons prouvé , le
Dieu Soleil, Christ, au moment.de son
triomphe et de la réparation, dut être,
comme le Soleil, désigné par l’Agneau
symbolique. Cette forme mystique est
essentielle et nécessaire à son triomphe
sur le Prince des ténèbres et sur les
oeuvres du Serpent. Or cette forme, il
■l’a effectivement. Il n’est désigné dans
les écritures, que par ce nom mystique
d’Agneau réparateur. Ses mystères
sont les mystères de l’Agneau sans tache
; la nature est réparée par le sang
de l’Agneau. Par-tout on nous présente
le sang de l’Agneau, qui répare les péchés'
aji monde. Quand on présente
(1) Kirker OEdip.
N I V E R S E L L E. £9
au peuple le pain, mystique , qu’on
dit contenir Christ, on dit à l’initié:
« voilà l’Agneau de Dieu , qui répare
» les péchés du monde ». ; ecce Agnus
D e l qui tollit peccata mundi. On
l’appelle l’Agueau , qui a été immolé
depuis l’origine du monde : Agnus
occisus ab origine mundi,. Les fidèles
sont appelés , dans l’Apocalypse , les
compagnons de l’Agneau.
Dans l’Apocalypse on nous présente
l’Agneau égorgé entre les quatre animaux
Lion, Boeuf, Homme et Aigle, qui
■ forment son cortège , et qui sont places
dans le firmament, sur la même Voûte,
aux quatre points cardinaux de la
sphère. C’est devant l’Agneau que se
prosternent les 2.4 vieillards. .
I C’est l’Âgneau égorgé , qu i est digne
de recevoir toute-puissance, divinité ,
sagesse, force , honneur , gloire et bénédiction.
Toutes les, créatures se réunissent
pour bénir celui qui est. assis sur le
trône de l’Agneau, à qui est due bénédiction
, honneur, gloire et puissance
dans les siècles. ■
C’est l’Agneau, qui ouvre le livre de
la fatalité, ou des sept sceaux.
Toutes les nations de l’univers font
représentées devant le trône ( il ) et devant
l’Agneau , vêtues de robes blanches
, et ayant des palmes à la main ;
et elles chantent à haute voix : « gloire
» à notre Dieu, qui est assis sur le trône
» et à l’Agneau ».
Tous ceux qui ont lavé leurs ro,bes
dans le sang de l’Agneau sont devant
le trône de Dieu, et seront jour et
nuit' dans son temple ; ils n’auront aucuns
besoins désormais. L’Agneau, qui
est au milieu du, trône , sera leur pasteur
et les conduira aux fontaines et
aux eaux vivantes.
On nous présente le spectacle de-
l’Agneaù debout sur la montagne do
' Sion , et 12. fois 12 mille personnes, qui
ont son noui et le nom de son père
H à