qu’on ait faites ; parce qn’elles étoient
les limites naturelles du mouvement
en déclinaison ; et qu’il a été plus simple,
de commencer a diviser par une des
extrémités de ce mouvement, que par
le point du milieu : c’est l’opinion de
M. Gogùet (i). OlaüsRudbeck, dans son
Atlantide, [2) nous apprend, que c’étoit
suivant cette méthode, que les anciens
Suédois régloient leur année. EnfiniStm-
p/icius (3) atteste,que ce fut par des observations
sur ces apparences du coucher
etdulever du soleil, que les premiers
hommes reconnurent son mouvement.
Cette conjecture , née de la nature
même des choses, se trouve confirmée
par l’ordre que mettent plusieurs auteurs
anciens, dans l’énumération qu’ils
font des douze signes (4). C’est presque
toujours du Solstice d’été, qu’ils commencent
à Compter. Plutarque nous
donne une division du Zodiaque, dans
laquelle il met le Cancer à la tête des
autres signes ; ensuite le Lion (S), etc.
le Calendrier de Géminus, qui est une
description du mouvement annuel du
Soleil dans le Zodiaque , déterminé par
deslevers et des couchers d’étoiles, fixe
pareillement le point de départ du Soleil
au Solstice d’été (6). Le Calendrier
de Ptolémée part également du mois
Thot{j), qui répondoit originairement
au Solstice d’été, où commençoit l’année
Egyptienne, au lever de Sirius.
Hipparque (8) commencé aussi sa distribution
du Zodiaque par le Cancer ,
le Lion , etc. ; c’est-à-dire, qu’il l’a fait
■ partir du Solstice d’été. Le commentaire
sur Aratus, attribué aEratosthe-
né - fixe aussi au Solstice d’été le premier
signe du Zodiaque (9). Le premier
des travaux d’Hercule etoit sa victoire
sur le Lion solstitial. Enfin, Achilles
Tatius dit positivement, que c’est au
Solstice d’été, que commence K Zodiaque
(10). En voilà assez pour prouver,
que le Solstice d’été a dû être originairement
le point de départ du Soleil, et
le commencement du Zodiaque (</), et
que conséquemmentonn’a pas pu dire,
que le Soleil, quicommençoil là sa carrière
, eût rétrogradé, ou revînt sur
ses pas. Nous avons insisté sur I3 determination
du lieu, où le Soleil a été cense
commencer à rétrograder, afin de
faire voir, que la place, que nous assignons
au Cancer, est celle qui lui con-
venoit le plus naturellement, De tous
les emblèmes astronomiques , c’est celui
dont le sens se présente le plus à
découvert, et où l ’équivoque est moins
à craindre. Il étoit donc important de
bien fixer sa place , puisqu’elle seule,
bien déterminée, règle nécessairement
celle des autres.
Uu mois après que le Soleil a quitté le
Solstice d’hiver , et qu’il commence à
se rapprocher du peuple Egyptien, il
reprend alors la force qu’il ayoit perdue
; les productions de la terre acquièrent
cette vigueur, qui précède la
maturité; déjà les campagnes jaunissantes
attendent la faulx du moissonneur.
On peignit dans les Cieux un
Lion(n), soiteo'mmele symbole delà
force que la végétation a déjà acquise,
soif, parce que la couleur de' cet animal
est:celle des moissons dorées:
Leones , jlavoe aristee (.r). '
Il ne s’écoule., tout au plus que quatre
mois en Egypte entre lès semailles
et les: moissons ; c’est ce qu’attesten,
Diodore (,12), et tous les autres voyageurs.
Les bleds sont fermés dans
Gogue t, T.i p. 223.
Olatis-Audbeck T . I. c. 5
Simpt, de C ce 1 o , 1. 2. ç. 46*
AratuS. Hygin. 1. 4de. 5. - ‘
Plut, de Plaeit. Phil. 1. 1. c. 6.
Thvori. ad Arat. Phænùna. p. 164,
G enfin. c, 16,
hante Egypte dès le mois de Mars , ou
au commencement d’Avril. Dans notre
système, le signe delà Vierge répondit
alors à la plus grande partie du
m(>ii de Mars, et les moissons-commen-
coient tous les ans sous ce signe, éloigné
précisément de quatre signes du
commencement de l’année rurale , ou
du temps des semailles. On ne crut
pouvoir mieux déterminer cette époque
intéressante de l’agriculture Egyptienne,
qu’en peignant dans le Ciel
trois épis, nombre égal à celui des Dé-
cans, ou en y dessinant une jeune moissonneuse
, qui tient à sa main un épi (r).
Voilà donc encore un des emblèmes les
plus sensibles des opérations agricoles1,
qui trouve ici sa place naturelle. Le défaut
d’accord de la moissonneuse avec
l’état de l’Egypte, dansles derniers âges,
avoit fait refuset.à ce peuple l’honneur
de l’invention du Zodiaque et de l’Astronomie
, quoique la voix presque unanime
de toute l’antiquité lui en eût
attribué la gloire, et qu’il ait, plus
qu’aucun autre peuple , laissé des mo-
mimens de sa grandeur et de ses con-
noissances astronomiques. Dans notre
nouvelle hypothèse , chaque signe reprend
sa place , et le peuple Egyptien
trouve là justification de ses droits,
dans les titres mêmes qu’on lui opposoit.
Le signe de la Balance, qui suit la
Vierge , annonce une époque aussi
importante dans l’année astronomique,
que les épis symboliques dans
l’année rurale ; et il s’accorde encore
de la manière la plus heureuse avec
l’état du Ciel , dans l’époque que
nous assignons à l’origine du Zodiaque.
Légalité des jours et des nuits, la division
égale de la lumière et des ténèbres,
te pnt être désignée par un symbole
plus naturel et plus simple, que par celui
(1) Hvde de vet. Fers. Rfel. p. 391.
Isidor. Origin. 1. 3. c. 47.,
fa) Gentil .V o y a g e aux Indes , T . I. p. S47.
Relig. JJnw. Tome III.
d’une balance (1). On plaça donc cet
emblème dans la division du Zodiaque,
qui répondoit à l’équinoxe de Printemps
, celui des deux équinexes, qui,
dans tous les siècles , a semblé fixer de
préférence l’attention de tous les peuples.
La place , que nous lui assignons
ici, lui convient donc, au moins autant
que celle où l’on avoitsupposé, qu’il fut
mis originairement ; supposition qui devient
chimérique, quand on fait attention
, que l’Astronomie étoit inventée,
long-temps avant que les astérismes de
la Balance pussent répondre à l’équinoxe
d’automne.
Quelques personnes ont cru, que la
figure de la Balance étoit une invention
moderne , et l’ouvrage des flatteurs
d’Auguste ; mais la Balance se
trouve dans les monumens Egyptiens
et Indiens, qui précédent de bien dés
siècles l’âge d’Auguste : on la voit sur
le Zodiaque Indien, qui se trou ve dansles
TransactionsPhilosophiques.Tous ceux
qui ont donné les noms des douze signes
du Zodiaque , chez ces peuples,y nomment
la Balance. Tolam , dit le
Gentil, désigne une Balance Romaine
(2); la même Constellation s’appelle
en Peihvi, Tarazou , qui signifie aussi
Balance , suivant Anquetil. C’est au
lever de la Balance , que la Cosmogonie
des Perses fixe l’introduction du
mal, ou l’approche de la mort de la nature
(3). Ce signe portoiteenom , même
chez les Romains, avant Auguste.Var-
ron, le plus savant des Romains, dit for-«
mellement, que les signes du Zodiaque
étoient des symboles significatifs , et
qu’entre autres , la Balance avoit etc
placée dans les Cieux , pour designer
l’équinoxe (4). Cicéron, qui traduisit
à dix-huit ans le poëme d’Aratus, l’appelle
Juguin , traduction de , Ba-
(3) Zend -Avest. T . 2* p. 4 20 ,
(4) Varro , de ling, la tin-1. 6.
V r