l’homme à l’ordre du monde et aux
Dieux. Proplus , dans son Commentaire
sur laRépublique dePlaton (i), annonce
à-peu-près la même chose. Qui ne con-
noît pas, dit-il, que les mystères et les
initiations ont pour but de retirer
notre ame de cette vie matérielle (n) et
mortelle , de l’unir aux Dieux, et de
dissiper les ténèbres, qui l’offusquent,
en.y répandant la Lumière divine.
Cette Lumière, qui éclaire l’initié , est
celle que nous avons vu briller dans
son foyer primitif, et delà se répandre
dans les sept grands corps, qui éclairent
le monde , et par lesquels passe
notre ame, soit en descendant sur la
terre, soit en remontant vers 1S région
Lumineuse , ou l’Ether sa patrie ,
et le lieu d’où elle tire son origine. Ce
tableau doit donc par-tout nous être retracé
dans cet ouvrage ; par-tout on
doit trouver des allusions à la distribution
du monde et à ses divisions, puisque
c’est du sommet du monde au point
Jeplus bas,et réciproquement,que se fait
(i) Procl. in Tim. p. 369. Si
ce voyage de l’ame et ce fameux retour
vers la Divinité, qui étoit le grand vcm
et la grande promesse de l’imtiation
D’après tout ce que nous venons de
dire, on conclura aisément, que l’A.
pocalypse n’est point, je ne dirai pas un
ouvrage révélé , car qui peut croire eu.
core aux révélations? mais qu’il n’est
point un ouvrage composé de parties bizarres,
sans plan, sans marche certaine
sans dessin et sans but ; enfin l’assemblage
confusdes rêves d’un maladeen délire,
comme l’ontjugéles Philosophes.il
a des rapports marqués aveclanature.
une suite d’idées, qui tiennent à la Métaphysique
et à l’Astrologie des anciens
, noyées, je l’avoue, dans un fatras
d’idées exagérées et de figures mystiques
, monstrueuses , dont il seroit difficile
de rendre toujours raison, et qui
peut-être n’ont eu d’autre but, que d’étonner
et d’effrayer l’univers. Mais
l’ouvrage, considéré en masse, a un plan
suivi et un but décidé. L'examen suivant
achèvera de le prouver.
C H A P I T R E II e t I I I .
S i le chapitre premier de cet ouvrage
décèle évidemment des rapports marqués
avec la nature, avec l’ordre Cosmique
, et avec le système planétaire,
dans lequel se partage la Lumière
Ethérée, le second chapitre n’en a point
de moins sensibles avec l’exactitude
Géographique. Les sept villes, désignées
danscetouvrage, n’y sont pas nommées
sans choix et sans ordre, mais elles se
suivent, dans un ordre continu et circulaire
, qui embrasse tout le contour de
l’ancienne Lydie, comme on peut s’en
assurer par l’inspection de la carte de
l’ancienne Asie mineure, par Danville,
A partir d’Ephèse, en s’avançant au nord
on rencontre successivement Sniyr-
ne, Pergame, et en se repliant circu-
lairement,versle midi, on trouve Tliya-
tire , Sarde , Philadelphie et Laodicée,
où se termine le Cercle commence »
Ephèse. Les villesse suivent danscehvre
de l’Apocalypse, absolument commexur
les cartes. Ephèse est la première)
non-seulement parce qu’elle est plus
voisine de Pathmos, mais encore,pare®
qu’elle étoit sous la tutèle de la P®"
mière Planète , la Lune , la grand»
Diane d’Ephèse.
En considérant l’initiation corn®»
une
,,tie véritable franmaçonnerie,qui sou- phyre (4) , qui en fait mention à l’oc-
ut avoit plusieurs loges , il est à pré- casion de. l’antre Mithriaque où ces
simier que le nombre sept, si familier distributions étoient tracées , et où les
dans la mysticité ancienne, en aura routes des âmes à travers la Sphère
nhese avoit été désignée sous ta denoini- ques, et qui, suivant lui, expr
nation de Diane ou delà Lune , etc. Le tionde l’ame vers les objets divins,
nombre sept, dit Isidore (1) de Seviile, D’après les principes de cett distri-
est pris souvent pour l’expression de bution ', la première-porte et la pre-
Pumvers , et par conséquent affecté à mière planète, qui est rencon.trée-par.
l’universalité de l’Eglise (a) , comme l’ame qui remonte à sa source , est
a fait Jean dans l’Apocalypse , où 1E- donc la Lune , la grande Diane d’E-
gliseuniverselle est représentée par les phèse,leGénietutélairedecet.te ville,et
septEglisesdauslesquellessatotalité pa- de lasociétédes Initiés, qui y résidoienS
roît distribuée. Et l’Eglise elle-mêpie et à qui l’Hiérophante donne une petite
est souvent désignée par la Lune. Ce.s leçon , au nom du principe lumineux,
allusions aux planètes et aux Sphères qui préside à tout le système céleste, et
n’ont rien qui ne paroisse fort vraisem- auxsociétésreligieuses, quiluisont sub-
blable à quiconque commît tout le génie ordonnées.
de la mysticité astrologique. Si onexa- Le Soleil, dans cette distributioiyde
ruine le caractère du Génie tutélaire ou domiciles, domine sur le Lion ; Mer-
deH
est (
les Nicolaïtes , qui avoient consacré la Eglise, ou de Thyatire.
débauche. Voyons dans l’Apocalypse (5 ) quel
Pourl’ariie, qui s’élevoità la contem- est le caractère distinctif de cette qua-
plationdes D ie u x e t qui s’efl’orçoit de trième église. C’est l’étoile du matin ,
remonter à la Sphère Ethérée et à la ou la belle Planète de Vénus; Je lui
région des Dieux , le CanCer étoit la donnerai, dit-il , l’étoile du matin ,
première porte la plus voisine de la - stellam maluiinam, çoryopor ; véritable
terre ; on l’appeloit, Porte des Hommes.
Le Capricorne, qui lui est opposé,
! eioit la plus voisine de l’Empyrée; on
l’appeloit celle des Dieux. Il résulte de
cette idée une distribution des sept
Planètes dans les signes. La Lune, la
plusvoisine delà Terre,se trouva domiciliée
au Cancer; et Saturne, la plus
éloignée , fut casée sous le Capricorne.
, bette théorie des domiciles est développée
dans Macrobe (3) et daus Por-
D Jsid. Orïg. I. 6. c. 16.
)a) Apocalyps. c. 2. v. 6.
(3) Som. Scip. 1. 1. c. 21.
Ç4) Porphyr de ant. Nyvnph. p. 1214
Relig. Univ. Tome ITL
nom de Vénus Planète. Quel reproche
fait-on à cette église ? de t o l é rer
la fornication d’une certaine Jé-
zabel (6) , dont le caractère est bien
opposé à celui de la chaste Diane d’Ephèse.
Voilà donc déjà -deux points ,
qui lient le caractère des Eglises avec
celui des Planètes i et 4. Si nous passons
à la dernière église ( 7 ) , et à son
Génie tutélaire , nous y recomioîtrons
presque , tous les traits , que l’Astrolo-
(5) Apocalyps. c. 2. v. 28.
(6) Ibid. c. 20.,
(7) Ibid. c. 3. v. iS . .
F f