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Voilà ce qu'annoncent les intelligences,
qni volent au milieu du Ciel.
Deux autres Constellations brillantes
sont dans le même instant, placées
aux extrémités du Ciel ; l’une
à l’orient, l’autre à l’occident. Chacune
représente un Génie armé
ou d’une. Faulx , ou d’une serpette.
L ’un est. Persée , qui tient en main
son Harpe , (• 1 ) ou F a u lx , avec laquelle
ou d;t qu’il coupa la tête à
Méduse.
C’est ce qui lui fait donner par
Nonnus "épithète de Drépanephore,
ou Porte:fardx (ayStoffler (3) appelle
cette arme Ensis falcatus. Cette faulx
lui avoit été donnée parVuleain, qui
l’avoit composée du métal le plus dur.
Persée est placé dans la voie lactée, formée
de l’assemblage d’une foule de
nébuleuses et qui elle-même ressemble
à un nuage blanc , répandu sur
l’azur des Cieux. Tel se présente
Persée aux yeux de l’observateur. A
la partie opposée du Ciel, est la belle
Constellation du Boctés , Icare , le
Vendangeur , qui le premier apprit
de Bacchus à cultiver le vin , et l’enseigna
aux autres.
Il tient aussi une espèce de faucille,
ou serpette, que les Astronomes appellent
Faix Italica, media seu brevior.
Ces deux Constellations armées ,
l ’une d’une fa u lx , l ’autre d’une serpette
, les seules , qui ayent de tels
instrumens , sont nommées dans, le
calendrier d’Eratosthène , parmi les
principaux Astres, qui se trouvent liés
dans leur aspect avec le Bélier,, et
dont le lever et le coucher coïncident
avec le lever à’Hries, L’inspection
seule d’une Sphère suffit pour prouver,
qu’au moment où monte yiries , Persée
avec sâ faulx est à l’Orient, appuyant
ses pieds sur l'Horizon, et le
Bootés, avec la sienne, appuyé aussi sej
pieds sur l’Horizon occidental, tousdeuj
avec la même amplitude nord , ouà éga.
le distance, vers le nord, des points d’orient
et d’occident. Il y a grande vrai,
semblance, que ce sont ces deux belles
Constellations, qui fixoient l’équinota
du printemps, avec celles ci-dessus nommées
, que l’auteur de l’Apocalypse
a voulu désigner par les deux Génies
armés de faulx , qu’il nous présente
dans les Cieux (4). Le premier parait
sur une nue blanche, comme Persée
au milieu de la voie lactée. Il ressemble
au fils de l’homme, et il a sur»
tête une couronne d’or. C’est le beau
Persée, l’amant d’Andromède, le fils
de Jupiter et de Danaé , le Mithra
des Perses , l'intelligence du Soleil et
de la Lumière, celui qui préside à l’aurore
du printemps. L'autre est le Bootés
, le vendangeur Icf.re, dont les pieds
touchent la terre à l’occidcnt vers lé
nord, au moment où au midi l’autel
se coucbe.Eratosthènemarque cette épo.
que de l'ascension d'Hries ($) par ces
mots : « coucher de l’autel et du Bon-
» vier Arctophylax ». Nous avons projeté
ces deux Constellations.
L’Apocalypse dit, qu’un Ange sorti
de l’autel cria à ce second Ange, qui
est dans le Ciel armé de la faulx tranchante
, jetez votre faulx, et coupez
les grappes de la Vigne , parce que les
raisins sont mûrs (a); comme un Ange
avoit crié au premier , jetez votre
faulx et moissonnez, parce que iainois-
son est mûre.
Il paroît, (me l’auteur mystique 4
tiré de ces deux instrumens , mis dans
la main des deux belles Constellations,
qui étoient aux portes de l’orient et de
l’occident à cette époque, un fonder
mentd’allusiousau grand jngexnent,désigné
par l’emblème d’une moisson et
(1) P rod . e. 16.
Hygjn, Q- 3 - c- U - et Ge man. Cm s.
{») StonniR , T. 47. v . 624.
(3) c> A V- ®3.
Ricriol. Almagest. p. 4c5,
Bâycr* .Töfc» 5^
(4) Ibid. c'. 14. v. 14-17.
(6) Ui'uuolu^ie Petav. T. 3. p. 143.
d’ttM
R E L I G I O N U N I V E R S E L L E .
d’une vendange. C’étoit en quelque
sorte l’induction naturelle , que l’Astrologue,
qui consultait les signes célestes,
seinbloit devoir tirer de l’aspect
des Cieux. Une serpette et. une faulx,
deux instrumens tranchais« | disoit-il
en son langage., .Résignent mystiquement
la dévastation par le tranchant
du glaive vengeur du Seigneur , qui
va moissonner le champ de l'univers.
C’est là le double tableau allégorique
de la destruction des profanes ,.dont
le Ciel lui fournit l’idée , et qiii’marque
assez bien le ‘ravage qui va s’opérer
parmi les générations coupables.
Quanta l’autel, d’où sort l’Ange qui
avoit pouyoir sur le feu, on ne peut
(r) Cfarm. Ca*s. c. 37. ■
Hygin. 1. a.
2 6 5
s’empêcher de reconnoîfre nrie allusion
à la Constella tion, dont le coucher coïncide
avec celui du Bootés, et qui s’appelle
Thurilulum in quo prunæ fuisse
dicuntiir (1).
C’étoit l’ouvrage ded. Cyclopes ;• où
des forgerons de Vulcàin,, Dieu du feti
cliez lès G&cà'èt chez lés Orientaux ,
dont les Grées prirent leur Théologie.
Les Perses avoient aussi leur Ange
du feu (2)', ou qui .»voit pouvoir sur
lé feu; et ce Génie présidait u la Planète
de Mars , qui a -on domicile au Scorpion
, dans la division duquel se trouve
l’autel , placé près de la queue du.
Scorpion.
(a) ITyde, p. 64.
S 'ém a c ie , e. 37. Tbeo.11. 147.
CH A P I T R E Q U I N Z I ÈME .
S u r l’extrémité A 'H r i e s , au-dessous
dés pieds,de.Persée , sur la . division
même qui fixe la séparation de l’an-
B née ancienne et de la nouvelle ,-sont
■ les sept.Pléiades,(a)i, dont la conjone»
■ tion aveetle SoLeil-j et quelques siècles
■ auparavant , dont le lever Héliaque an-
■ nonqoit l’ouverture de l’année et du
I printemps ; ce qui leur fit même don-
■ ner.Ie nom VergiVuz , ou Astres du
I printemps. Tous les Poètes et les Ca-
I lendriers anciens (1) attestent cette vé-
K rité Astronomique.
I L’auteur de t l’Apocalypse ouvre ce
I chapitre par leur apparition, désignée
I par celle de sept Anges , qui pa,roïssenfc
1 ensemble dans le Ciel,et qui avoient
■ en main les sept dernières plaies , par
[ I1) Hy-in. 1, 2. et 1. a, c. 20..
I G) ïbid.v. i. 1
Relig Unw. Tome I II.
lesquelles la colère de Dieu alloit être
consommée. Remarquons, que c’est.toujours
dans le Ciel qu’ il nous les montre,
et conséquemment, que c’est là qu’il les
faut chercher, à la suite de l’Agneau,
qui est sur la montagne, et de l’homme
à la' faulx; placé sur un nuage blanc,
a u Je vis dans le Ciel, dit Fauteur de
n l’Apocalypse (2) , un autre prodige
jj grand et admirable. C’étoit sept An-
jjges qui a voient les. sept, dernières
uplaies ,i par lesquelles la-'colère de
u Dieu esti consOmiriéejj.
L’auteur fait sortir du tabernacle
du témoignage, qui s’ouvrit Bans le
Ciei, ces sept Anges qui portaient les
sept plaies (^3). .
Ce tabernacle, d’où sortent ccs sept
L 1
{3) ïb id .v . 5.