iqS R E L I G I O N U N I V E R'S e l l e .
d’or, et sons l'emblème des sept étoiles,
que Christ beat eu sa main.
On peut voir dans Phil.m les idées
qn’avoieut les Hébreux sur cette Lundi
re uni\ e:selle, appelée Panaugeia,
image du Logos divin, et source île la
lumière des sept corps planétaires, (i)
En passant du monde intellectuel au
monde visible , et. en se revêtant d’un
corps , son éclat s’anéantissoit, et elle
sembloit. alors participer à la foiblesse
de la matière et aux affections corporelles
du monde sensible , tandis qu’elle
étoit au contraire pure et impassible
dans sa source originelle.
La -théologie Egyptienne consignée
dans le Pi mander (2 ) place pareillement.
dans la substance lumineuse le
Logos, le Verbe, ou l’intelligence et la
sagesse universelle de la Divinité. L’auteur
de cet ouvrage nous met sous les
veux la formation de l’univers , et le
premier spectacle, qu’il nous présente,
est celui de la Lumière universelle, dans
laquelle tout nage , et. semble être absorbé.
Il nous peint de l’antre côté le
contraste affreux des ténèbres, qui circulent
en sens opposé à la Lumière.
On entend un bruit violent ; c’est la
voix même de la Lumière, qu’il appelle
le Verbe. «Je suis la Lumière, dit cette
» voix , l’intelligence , votr% Dieu ,
jj beaucoup plusancienne que la nature
jj humide sortie du sein de l’ombre,
>j ce germe brillant d'intelligence , fils
1» de Dieu. Ce Dieu intelligence, réu-
») nissant en lui la fécondité des deux
jj sexes,vie et lumière, a engendré par
jj son Verbe ou par sa paroknme autre
sj intelligence artiste, Dieu du feu et
» du souffle, Deus ignis atque Spiri-
sj tus numen ; et ensuite il a fabriqué
sj les sept intelligences des sept sphères
jj du monde sensible. Le père de tontes
>j choses résulte de fa vie et de la hi-
(1) Philor. apud Euseb. præpar. Evang.
1. 11. e. 24.
(2) Piroander,.c. T.
(3} Augast. act. cum E'eèL 1.1. c. 18.
jj mière : Dieu est. vie et lumière #
Dieu , dit ret. auteur , étant une in.
telligence qui a les deux sexes, parce
qu’il est la vie et la lumière , engendra
le Verbe, autre intelligence, savoir je
Créateur; lequel étant Dieu du feu et
de l’esprit forma certains gouverneurs
qui environnent de leurs sept ceicles le
monde sensible , et dont l’administra,
tion estappeléeledestin. Les deux sexes
de la Divinité sont la L'ie et la Lumière.
Les mêmes sexes se rencontrent
dans l’homme; la vie et la lumière, ajoute
le même auteur, ont concouru à la production
de l’homme. L ’atre est née de
la vie , et l’esprit'pur de la lumière.
Dans S. Augustin, (3) hélix suppose
que'' Dieu le père , les êtres , ou les intelligences,
qui émanent de lui, la terre
lumineuse où ils habitent, que tout cela
est de la même substance éCe qui donne]
à entendre, quela Divinité et ses émanations
, ainsi que le lieu de leur séjouîj
ne sont autre chose, que la substance
lumineuse , soit corporelle , soit intellectuelle.
La même doctrine se retrouve dnr.d
un autre ouvrage de Mercure tris-
mégiste , intitulé Aselepins. (4) L ’aw
teur y peint le Spirtlus ou l’arne nni-j
verselle, qui vivifie toute lu nature , qui
se mêle à tout et ajoute les sens à l’io-
telligence humaine, émanée elle-méiSI
du feu principe intelligent qui circuit
dans l’Ethèr.
Masadek, ou ZendiR, [S) docteur Pu-
san,reeo:inoïSSoil deuxpriucipescoraut
Manès , et ne donnoit, comme lui,®]
l'entendement et de fa raison qu’à W
lumière, ne laissant aux ténèbres,.qu’un*
aetion brute, »violente, telle qu’em
convient aux animaux : ici les téiK'brfS
sont la matière, et l’è-prit de la 111**
ticre.. 1
Jamblique (6) regarde aussi la N
(4) A s.clep, c. 3.
(3) Hyd. de ver.. Pers. B clip.-p. 289.
(6) J umLlic.de Aïvster. Æi.yp. c.14?
uiière, comme la partie inteHigeute ou
l’intellect de i’ame universelle et du
SpiHlus, qui imprime le mouvement
circulaire au Ciel.
Les oracles Chaldéens (1) et. les axiomes
téléologiques de Zoroastre rapportés
par Pscllus et par Pletlion parlent
souvent du feu intelligent., principe de
notre intelligence , et placent au-dessus
le Dieu père du feu intelligent.
Les Guèbres encore aujourd’hui rêvèrent
dans lu lumière le plus bel attribut
de la Divinité (2).'« Le feu , di-
» sent ces anciens disciples de Zoroas-
,, tre, produit la lumière, et la Lumière
„ est Dieu (i). C’est, ainsi que Jean
» nous enseigne, que la Lumière est le
»Logos, et que le Logos est Dieu,
jj et Lux craL Perbum , et Deus erat
jj Verbum jj.
Les Manichéens (3) et les Maguséens
croyaient, que la m atière a la perception
et le sentiment, et que ce qui lui
manque, c’est l’esprit mens , ns , cette
perfection, qui est propre à la lumière.
« Torts les anciens Mages, (4) aurap-
uport de Poock , établissoient un Dieu
» premier ou éternel, qui est la -Lu-
" mière, et qui est le Principe de toutes
’> choses ; à quoi ils ajoutaient un Dieu
» formé , qui est les Ténèbres , ou qui
» tire son origine desténi bres, et auquel
» ils donnoient le nom d’Ahreman u.
Tout le chapitre I. du 3e. livre de
LBeansobre (S) roule sur l’universalité
fde l’opinion , qui plaqoit la Divinité
dans la substance lumineuse.
41 a nés, définissant la nature de Dieu,
d't : « que c’est une Lumière Lter-
» nelle, Intelligente , très-pure , cpii
’> Q est mêlée d’aucunes féni bres : il ap-
I ^ ’ rk. CEdip. T . 2 .pars 1. p. 48. axiom.
I 1--J Cbsrdin.
I rio 5 eauf ob- T > T-1- 2 - c> 2 - P- i ? 9<.
[ i oocki p. 146.
[ W B.ausobr. T . r. p. 466.
| Q) Epipl,. Uaires. 33. Fabric. B ib lii Grec. | ' J. p. iW-.
Gtcm. Alex.-sub fin.
jj pelle Christ? le fils delà Lumièie éter-
jj celle. Ainsi Platou appeloit le So-
jj leil „.
Ce fut aussi l’opinion des Valentiniens
(6). Les hommes , continue Beau-
sobre (7) , ne pouvant rien concevoir
de plus beau ni de plus pur , ni de pins
incorruptible que la Lumière, imaginèrent
facilement, que la plus excellente
natqre n’est qu’une Lumière très-
parfaite. On trouve cette idée chez
toutes les nations, qui ont passé pour
savantes. Il cite Porphyre dans la vie
de Pyfbagore, sur la doctrine de Zoroastre.
Eifeetivement Dieu est appelé perpétuellement
lumière , clarté, éclat,
feu intellectuel dans les vers Grecs,
qu’on appelle Oracles de Zoroastre (8).
L’Ecriture - Sainte ne combat pas
cette opinion (g). Dans les apparitions
de la Divinité, on voit toujours un
feu (10).
A.l’égard des Pères, les plus habiles
et les orthodoxes disent constamment,
« que Dieu est une Lumière , et une
jj Lumière tris-sublime(i i);que tout ce
jj que nous voyons de clartés , quelques
» brillantes qu’elles soient , ne sont
jj qu’un petit écoulement, qu’un rayon
jj de cette Lumière (12). Que It ji/s est
jj une Lumière sans commencement :
jj que Dieu est une Lumière inuccessi-
jj Me , qui éclaire toujours et ne dispa-
jj roît, jamais. Que tiiuîes les vertus, qui
jj environnent la Divinité, sont des L11-
» rnières d’un second ordre , des rayons
« de la première Lumière mi
CVst-Jà en général le style des Pères,
avant et depuis le'Concile de Nieée (13)»
tj Le Verbe, disent-ils , est la Lumière
tp) IîrausoT r. p. 184.
(R) Stanleh. I’iiib .Chai. b. 1122.
■ :(9) Beaiisobr. ifiâ. p. 468.
(loyExati. c. 3. v . 1. c. 33. v. 18. e. 24. v. 10,
Eséchiel ^c. 1. v, 10.,
(11) (ireg. èNa% Orat. -ta. p. 451.
(12) lèeir.i Orà't. 4. p. 64p.
(13) Beaasulr.r iijid. 469.
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