est dans une espèce d’enfance. C’est la
réalité physique oubliée « qui a donné
lieu à l’erreur sur la fable Mystique ,
dont les chrétiens n’avoient plus la clef,
lorsqu'ils distinguoient leur Christ de
lui-même , ou du Soleil personifié sous
le nom de Christ. Si Saint Augustin
eût entendu sa religion, il n’eût pas dit :
« Nous célébrons la naissance de Notre
» Seigneur avec raison en ce jour, non
» pas parce que le Soleil est alors né,
» mais parce que le Seigneur a créé le
» Soleil».
Il résulte au moinsde son témoignage
et de celui des autres la même vérité,
que le 2 5 décembre , on se célèbre la .
fête de la naissance du Christ, on célébrait
dans les anciennes Religions la
naissance du Soleil , qu’on supposoit
naître ce jour là. Cetle fête semble
avoir été répandue pat toute la terre,
par une suite de la joie qu’iuspiroit le
retour du Père de la lumière et du
jour. On la retrouve chez les peuples
du nord , et cette nuit mystérieuse étoit
une des plus fameuses dans leur Religion.
. Les Juifs célébraient le 2 5 du mois
Cbesleu,premier décembre, une grande
fête , qu’ils appelaient «pas , qu la fête
«le la lumière , comme on peut le voir
dans Joseph,qui en attribue Rétablissement
à Judas Maehabée (i).
L ’origine de toutes ces fêtes est prise
dans la nature , et doit être rapportée
aux peuples des contrées boréales du
monde , qui sentirent mieux qu’aucun
au tre peu pie le b esoin d u re tour d u Solei 1,
et le mal auquel nous expose son absence.
Achilles Tatius (2) attribue aux Egyptiens
l’idée de ces fêtes, quoiqu’ils fussent
moins dans le cas que lesautres de
sentir eette alternative de lumière et
de ténèbres dans la nature., <0 Les
}> Egyptiens , dit cet auteur , voyant le
s> Soleil descendre du Cancer vers le
(ij ADtîa. .Tué. 1. t2. c. n . p. 415.
(2) Achiil. Tat. C.2JV '
» Capricorne et resserrer la duree du
» jour , pleuraient son départ , crai-
» gnant que peu-à-peu cet Astre ne les
.» abandonnât. Ce qui arrivpit environ
» vers les fêtes d’Isis. Mais aussitôt
» que le Soleil leur paroissoit remonter,
» et. prolonger un peù'la.durée des jours,
» alors ils prenoient l’habit blanc et
» couronnoient leur tête »... On sait,
par ce que nous avons vu plus haut, que
la Constellation de la Vierge céleste ,
sous l’ascendant de laquelle le Soleil
recommence à monter , porte Je nom
d’fsis, mère du Soleil, dont on célébrait
alors les couches , et dont on exposoît
le fruit nouveau-né à l’adoration des.
peuples, sous l’emblème d’un enfant
couché dans une crèche.
Maniiius, (3) dans son poëme sur
l’Astronomie , donne la même raison
de ces institutions chez les différent,
peuples du monde, qui pleuraient le départ
du Soleil, et qui célébraient par des
transports de joie le moment heureux
où ils s’appcrcevoient de son retour (z).
Ainsi l ’origine des fêtes Solstitiales ,
l’époque de la révolution annuelle où
elles f urent fixées chez tous les peuples,
l’universalité de ces fêtes dans toutes
les parties du inonde connu sont donc
bien déterminées, de mêmeqite leur rapport
avec la naissance du Êïls du Père
des lumières chez, les Chrétiens „ de ee
verbe Lumière ,. première production
de laDivinité.Leur coïncidence est aussi
bien démontrée avec les signes Astronomiques,
qui fixoient cette époque importante
, avec la ligure symbolique de
l’enfant nouveau-né, qui y a été tracée.
Ony trouvelennm même de. l’enfant qui
a été conservé; lenombre des Géniesqui
forment son.cortège, et sur-tout l’attribut
de leur chef ou la barque du Janus
réunis, et qu’il est impossibleau hazard
de rassembler, ne nous permettent donc
plus de douter que Christ ne soit le
Soleil , c’est-à-dire , le vrai et le seul
réparateur que la Cosmogonie Hébraïque
des Romains., lequel ouvrait la marche
da- Dieu Soleil,. qui dans son cours
engendre le douze mois. Tant de traits
(3) Maail. 1. y v. 64. il
‘ 1
pût promettre à l’homme , d’apres
l’explication que nous avons donnée
plus haut de la nature du mal introduit
par le Serpent symbolique. Ainsi, l’incarnation
de Christ * ou sa naissance au
sein d’une vierge n’est plus un mystère.
Elle résulte des lois de l’ordre Cosmique,
dont le mal qui doit être réparé , et
l’influence du Serpent des ténèbres
déeouloient nécessairement. Ces deux
Théologies , celle des Hébreux et celle
des Juifs se lient done entr’elles, et ont
la libation nécessaire qu’on leur a toujours
supposée. Il serait difficile qu’elles
s’engendiâssent ainsi l’une de l ’autre
et formassent un accord aussi parfait,
si elles, n’étoient l’une et l’autre qu’un
assemblage, d’idées absurdes, incohérentes
, imaginées par quelques mystiques
dans leur délire , ou qü’un tissu de
contes populaires et merveilleux, que
nos ancêtres auraient ainsi associés.
Après avoir donné la clef de ce mystère
, nous allons passer à celui qui en
est la suite, et pour lequel le premier
! a été imaginé, c’est-à-dire , à la réparation
du mal opérée par la résurrcc-
; .tion d,e Christ , et. par son triomphe
sur les puissances de l ’enfer et des té-
| nèbres.
Mort et Résurrection.
Le Soleil, réparateur dés maux que
produitf’hiver, étaAt censé naître dans
les fictions des Mystagognes, au marient
du . Solstice , doit rester, encore
! trois mois dans les signes inférieurs et
et dans la région alièctée au Prince des
1 ténèbres et à la mort, avant de franchir
le faineuxpassàge de l’équinoxe-,
I qui doit, assurer, son /triomphe sur la
f unit', et réparer !a< face, de-la terre.
On va donc pendant tout ce-temps le
faire vivreexposé âux infirmitésdelâ vie
mortelle, jusqu’à ce qu’il ait repris tous
les droits de la Divinité dans son triomphe.
Le Génie allégorique des Mysta-
gogues va lui composer une vie , on
imaginer une histoire de sa vie, comme
les Hiérophantes d’Egypte en avoient
fait, une d’Osiris et de Typhon , dont
Plutarque et Diodore nous ont conservé
quelques débris. C’est ainsi, comme
nous l’avons vu dans notre1 chapitre
sur Osiris , que l’Evêque Synésius nous
a tracé d’imagination la tableau de la
vie, des moeurs et des aventures diverses,
des deux principes de la Théologie
Egyptienne , qui [sont ce qu’O-
romaze et Ahriman étoient dans celle
des Perses, et qu’il en a adapté tous ’
les traits au caractère supposé de chacun
d’eux. De même les Poètes Grecs
avoient chanté les travaux du Dieu Soleil
sous le nom d’Hercule , et ses conquêtes
sous celui de Baçchus , etc.
L ’histoire,qu’on imagina pour Christ,
fut plutôt une triste légende qu’un
poëme ingénieux ; on chercha moins à
y peindre le héros, que l’homme doux,
patient, bienfaisant, venu sur la terre
pour prêcher par sou exemple les vertus
, que l’on vouloit inculquer aux initiés
à ses mystères. On le fit agir ,
prêcher et annoncer les austérités que
les Brames, et les autres dévots de l’or
rient pratiquent, encore. Il eut ses disciples
, comme le Sonnuonacodon des
Siamois ; et en général sa légende est
plus 'merveilleuse , qu’amusante à lire.
Elle se ressent un peu du caractère des
sectes- austères de la Judée, ,qt ne brille
pas sur.-tp.ut pgr l’esprit. L ’oreille du
juif SÏyi, mput-re-uirpeii.
L ’ayant fait naître parmi les Juifs ,
on l’asservit lui et sa mère aux pratiques
juives, On imagina une circoncision
, le huitième j,Qttr, telle que la sti-
;biss.oient (pus les entans. Au bout de
six semaines sa mère va au temple pour
■ ÿp purifier , comme toutes les autres
femmes juives- On-seqt que tout ce
J