tunt\ parce qu’ils sont dans la nature,
ou dans le grand Etre, priocipe de l’intelligence
et de la vie cîe tous les êtres.
Le même Cedrenus rapporte un
échantillon de la doctrine attribuée
à Trismégiste. Ce philosophe Egyptien,
dit^il, (1) distingue dans la Divinité
trois attributs, lesquels composent
une! seqle nature. »Dans un dialogue
adressé à un certain Eiculape , il dit,
qu’an-dessLis de la Lumière intelligente
est encore une Lumière intelligente:
qu’aurdessus de l’intelligence est sa cause
même , laquelle n’est autre chose , que
Funité même,de l’intelligence, ce qui
s’accorde avec ce que nous avons dit
plus haut, que le; premier Dieu, placé
au-dessus de l’intelligence, étoit l’unité
même de l’Etre. Il ajoute, que cette
intelligence, existant toujours en tlle-
m’.ême , contient tout éternellement
par son. intelligence , sa Lumière et
spn souffle ; que.hors d’elle, point de
pieu, point d’Ange , de Génie, enfin
auêime autre substance; c’est-à-dire,
que tout existe én lui , qu’il est le Seiè
gr.eur, le Dieu le Père de toutes choses):
j]ue tout, est de,lui, et tout est en
lÿi §cm.,Verbe, parfait à tous
é.g&fcbc sprtant de son sein avec la fé?
.coadité c t avets,ladorcedcmiourgique -,
descendu dans la matière génératrice,
dans , le fluide capable, d’être fécondé ,
.a fécondé les çaujc, Cette dernière idée
est : bien .Egyptienne!: elle est relative
SurrtQUtà la fécondité du Nil. Hermès
après ça discours finit par Une prière
à Dieu,: « Je te conjure, puissântCréa-
,» leur du Ciel, je te conjure , voix du
» Père , parole première qu’il a pro--
» féré.e, son Verbe unique , de m’être
,> favorabjei), Cedrenus ajoute, que St.
Cyrille lui-même avoue , que dans les
écrits des Trimégistes la Trinité est
claire nient exprimée.
Ce que nous avons rapporté plus
fiaut du Pimandcr et du Dialogue intitulé
Asclepius , cannvnie bien l’as-
(i> Couicu. ibié. p. 30,
sertion de Cedrenus et de St. Cyrille,
Néanmoins1 on révoquera toujours en
doute Fautenticité de ces livres cités pje
les premiers Pères- de l’Eglise, (é/)-Nous
répondrons à et la, que la raison seule
qui les fait rejeter , c'est qu'ils contiennent
une doctrine si conforme aux
principes du Christianisme,, >qu?on a
cru qu’ils avoient été supposés par des
Chrétiens. Mais la conformité des idées
avec celles des Chrétiens n’est, pas une
raison suffisante pour les rejeter, si
on n’a pas d’autres preuves de falsification.
Ceux qui les rejettent suppoi
sent, queladoctrinede-sChrétiénsétant
révélée, il est difficile de croire, que
les Payens l’eussent déjà et d’une ma<
nière aussi claire. Mais nous , qui ex-
cluons toute doctrine révélée , et qui
cherchons l’origine de celle des Chrétiens
, il est tout simple , que nousla
cherchions dans celle des Juifs et dam
■ celle des peuples voisins'de la Judée;
chez ceux dont le Législateur des Juifs
:avoit été le disciple'. Il est possible, que
,cet.Oracle aitété supposé : que ces passages
et des livres mêmes,dé. Trisme1
gistes le-soient eh entier ;?,maïs aussi
■ il esttrès,-oossibleqù’ilsne le,soient) pan
puisque la doctrine qu’ils contiennent
est absolument la méthapbysiqim'aiA
cienne, qu’on retrouve dansTIaton,
dans tous les Platoniciens., {mm) et qu’il
e.-t certain , que Platon «voit été fctBl
dier long-temps enEgypte.il -y a beau1
coup d’apparence, que la doctriDetqnjl
en aapportée, étoit celle de ses maîtrW,
d’autant plusqu’elle olfrela plus gratuit
conformité avec celle qu’Orphée et P_V(•
thagore en avoient apportée avant lui,
et qui faisoit la base des mystères Et
des initiations, conimè nous le "Voyous
dans les Orphiques, et dans le-«beau
morceau deplrilosophiéPythagoricien
du sixième livre del’EnéidevE'nliuinoits
convenons , que si oes der.nièrës.autorités
étoient isolées , elles rie seroiew
pas du plus grand poids , ài cause de «
■ rétention , qu’on a contre ces livrés,
Kn Id'ir-trop grande conformité avec nos
liées; niais elles ne sont, pas-isolées. Elles
tiennent à la suite de celles de Platon ,
«e plotin , de lamblique , de Macrobe,
h,, proclus, de Numevius, d’Amclius,
t)e Philon , etc. , qui tous c mtieünent
Lmême doctrine sur le Bonum ou pre-
ier Dieu, Sur son Logos, et sur 1 a me
jiverselle, et qui renferment lin système
suivi d’abstractions , dans lesquelles
J,tLogos ou la Lumière intellectuelle ,
»nsi que l’ame ou le Spiritus uni-
jteisel , jouent le plus grand rôle.-On
donne11 le imro de Père au premier
Dieu, de Fils à son intellect, ou
Logos, lumière du Père, etc. et l’ortie
et la filiation des principes y sont
1rs mêmes', que ceux qu’expriment les
liti s de 1 Oracle et le passage de Tris-
ïiiégiste. Ainsi, réunis ces ouvrages mêlent
leur lumière à celle des antres
■ dits philosophiques, et leur accord,
loin de surprendre, devient nécessaire.
{"; Le P. Kirlcer (1) a fait un grand cha- litre-sur les trois principes de la Théo-
bg e Egyptienne, que les Pythagoriciens
e t les Platonici ens avoient ad optes
pl. consacrés dans leurs écrits.
Il examine le système Hermétique
|ur la Monade première , principe et
pigine de toutes chosest Herm; s l’ap-
Itelle la Monade paternelle.' Elle en-
fceudrela Dyade qui, unie à la Monade
première , donne la Triade, laquelle
irille par-tout dans la nature.O’est ainsi
lue-chez les Chinois ,'leurs Docteurs
pisent que un a produit deitx , et que
■ tea: unis à un ont produit trois, et.
Ru© cle ce nombre tout résulte!
JilL-appéîle. la Monade leéPère ou le
frtmier principe; Le second principe
P •> l’intelligence du Père, née d’elle-
ttieirie.rll; appelle le troisième principe
Rt seconde intelligence. Il lui donne
Ie floru-, |*itv comparaison à celle qu’il-
Ippelle engendrée d’elle - même. Elle
est leitcrme- du fond paternel;, de manière
cependant à rester dans sa source.
Il l’appéllê l’Intelligence >artiste du
monde igné, intelligence d’intelligence.
Il lui donne le nom de Dieu maître ,
source , vie , force , esprit1 ou souffle ,
qui anime tout. Il établit sa Trinité
clans les termes rapportés ci-dessus,
dans le passage de Cedrenus. ... .-
- Onvoit ensuiteces mots : u Dt' l’intel-
» ligènèe première sort le Verbedumi-
» rreii-x^ fils de Dieu , lemeune avëb son
» père. Car ihs ne sont point séparés l’un
».de l’autre. Leur union est la vie. C’est
» donc Fesprit de vie ». Nous avons déjà
rapporté plushaut une partie de cette
Théologie du Pimander.
Voilà , dit Kirker, les plus anciens
dogmes ihcologiques, enseignés parZo-
roàstre et par Hermès. Proclus- appelle
cette, doctrine , un don et nn présent
de la Divinité. Tous les rPéres dé
l’Eglise ,1’ont crue si autentique et si
semblable-à la nôtre, qu’ils Fout rte-1
gardée , comme l’ouvrage deTinspibi-
tion. On la retrouve dans Orphée , dans1
Platon, dans Aristote, etevsons d’antres-
noms et sous d’autres formes.' C’est de-
cette source, qu’est sortie la doctrine des
trois principes , fameuse chez tous les
Platoniciens , tels que Janiblique; Porphyre
,-Plotin , Proclus., Syrianus, Da-
niasoius, qui, quoique diviàé® entre eux'
sur la nature et sur les noms de ces trois
principes, semblent néanmoinss’accor-
der à y reconnoître les trois substances
créatrices de toutes choses.
Tous les anciens Ph Ilosophes instf ui ts
par les Egyptiens ont regardé ieél te
Triade comme une puissance intelli-’-
gente , incompréhensible,,1« éternèlle-',.
existant partout, infinie , remplissant
tout, etc.
-;Un auteur Chrétien (2), que quelques
Savans croient être Qrigèué’;'(,3) rapporte
que , suivaiat les Brachmanes
Dieu est une lumière , mais différente
) l5el.usoi>£. X, 1. p.
(3) Origen, PhiJosopü. p. i5^1