* 4 R E L I G I O N U N I V E R S E L L E .
même nous entendrons également six
mois par les six jours de-la création y
Ïou de l’énergie bienfaisante du bon irincipe, dans celle des Hébreux. G’est
a même idée rendue sons déiix expressions
allégoriques différentes * et qui se
réduisent en dernière analyse aux six
temps de l’action Féeohdé du Soleil.
: Chardin confirme notre opinion (i),
lorsqu’il dit « que les anciens idolâtres
»> Persans prenoient les mois de l'année
j> ur les six jours de là semaine, que
», Dieu employa à; la création Si. Voilà
donc encore un tràit. de ressemblance
entre la Cosmogonie hébraïque , et-
celle de Zoroastre. Cette dernière , en
nous graduant l’action dirbon principe,
suivant les six tem ps dans lesquels elle se
distribue , et en la déterminant par les
signes, qui président aux six mois , durant
lesquels elle- se développe ,• noué
donne le mot dé l’énigme dés six jours,
pendant lesquels la Divinité ou le bon
principe chez les Juifs et les Chrétiens
produit les biens, que le mauvais principe
doit corrompre au septième signe,
après le repos dii Dieu Soleil, le grand
■ Dèmiourgos de toutes les Théologies, au
moins pour le monde- appelé visible, le
Seul monde qui soit réel.
M, Hyde lui-même reconnoît, que
les Perses, qui ont encore conservé la
distribution de l’action créatrice en six
temps , qu’ils appellent lessix Gliaam-
bars, appeloient allégoriquement jour,
ce qui dans la réalité étoi t une collection
de jours(2).C’est ce qu’ont fai t également
■ les HêbreuX. Il ajoute que le mot Gha-
ambar,dontils seserventpour exprimer
les six époques de la création y signifie
période de temps. Il est vrai que la
simule des jours de#ces six périodes
ferme la période solaire dp 360 jours,
ou les j 2000 ans allégoriques. C’est ce
oui se trouve également répété dans le
Boundesh (3) , où Ormusd dit de lui-
(1) Voyage« en Perse, tome 7. p. 40,
(g) Hyd. 4 ? vet. rel, Pers. p. i65.
même ti qu’il a fait les productions du
») monde en 365 jours, et que c’est pour
55- cela que les six Ghaanibars sont ren-
« fermés dans l’année n. Et ailleurs (4)
on lit la même chose sous Pexpressioa
millésime et: duodécimale des signes
et des mois : «i sçavoir que le temps»
>> établi Ormusd, Roi borné . pendant
i» 12000 ans 55. Dans cette nouvelle manière
d’envisager les opérations de la
nature , on a fait abstraction de la division
en temps de bien et de mal , pour
'considérer l’action du Soleil sur l’n-
nivers dans sà totalité, sans faire attention
aux périodes de génération et
de destruction, qui la divisent dans
chaque hémisphère, suivant qu’il s’approche
ou s’éloigne del’un ou de l’autre
pôle. Encore a-t-on eu soin d’y conserver
là division des six temps , qui a
lieu dans chaque hémisphère.
Nous allons joindre ici une Cosmogonie
, dans laquelle la durée de l’action
du Soleil est considérée et dans
sa totalité et dans ses parties, ou avec
la distinction en périodes de- six temps
affectés à l’action créatrice. On y
retrouvera , d’un- côté la division
millénaire et duodécimale de la Cosmogonie
des Perses-y rapportée aux
signes du Zodiaque , et de l’autre
les divisions de la Genèse , suivant
l’ordre successif des différentes productions
duCréateur, et avec les mêmes expressions,
ensorte qu’elle formera^ pour
aiusi dire, un terme moyen et le lien
intermédiaire des deux Cosmogonies, et
qu’elle nous servira de terme de comparaison,
pour prouver invinciblement l’identité
de l’une, celle des Perses, avec
l’autre -, ou avec celle des Hébreux.
Cette Cosmogonie est rapportée par
Suidas, à l’article Thyrrenia,et semble
appartenir aux anciens Toscans. «Un
55 ahtepr Toscan très-instruit a écrit,
*5 dit Suidas j que le grand Demiourgo-,
(3) Bpunclesh, p. 1460,
(4) Ibid. p. 345, 1
1) OU
55 ou le Dieu architecte de l’univers a
55 employé et consacré 12000 ans aux
55 ouvrages qu’il a produits, et les a
55 partagés èn douze temps, distribués
55 dans les douze maisons du Soleil,
( ce sont les douze signes du Zodiaque).
u Au i er. mille (77) il a fait le ciel et
[ 55 là terre.
55 Au 2e# mille il fit le firmament,
ss qu’il appela aussi ciel.
, 55 Au 3e. il fit la mer et les eaux qui
[ 5) coulent dans la terre.
55 Au 4e. il fit. les deux grands flam-
: ss beaux de la nature.
„ Au 5 *. il fit l’ame des oiseaux, des
si reptiles, des quadrupèdes-, des ani-
55 maux qui vivent dans Pair, sur la
n terre et dans les eaux.
55 Au 6e. mille ilfit l ’homme.
55 II semble, ajoute l’auteur, que les
ss six premiers mille ans ayant pré-
■ n cédé la formation de l’hommp , l’es-
55 pèee humaine doit subsister pendant
51 les six au tres mille ans , de manière
55 què tout le temps de laconsommation
j ss de l’ouvrage.soit renfermé dans la pé-
5 ) riode de 12000 ans 55.
Voilà donc encore une Cosmogonie,
qui, comme celle des Perses , établit
la période de 12000 ans, laquelle com-
prend tous les; effets produits et dér
fruits durant la période ou la révolution
du grand Dieu, ame visible de
la nature, de ce Soleil, dont les prê-
tres Egyptiens (1), suivant Cbèrèmqn , -
faisoieut le Dèmiourgos et l’architecte
du grand édifice du monde. C’est lui
qui engendre l’année divisée en douze
temps » repartis dans les douze signes
du Zodiaque, laquelle comprend le
commencement, le milieu et la fin de
chaque organisation annuelle et périodique
que subit la matière, et durant
laquelle.se consomme le grand ouvrage
(1) Ci-dessus ,■ ']. T.:ç. 2; i
(2) Plutarch.Cur O racola deeierint., n, 416.
(3) Zend» A v e s t ., T . 2. .Bo’undesli., p. 04p.
Zeud. A v e s t .,T .2 ,p ;S ç )2 . ■ fi.W1
(4) % d . ; de V e t. Bers. Relia.', ci 19.
Relig. JJriifi. Tome III. «
26'
des générations sublunaires opérées à
chacune de ses révolutions. En effet ,
comme le remarque très-bien Plutarque.
(2), « l’année contient en elle le
15 commencement et la fin des effets
55 produits par les saisons et des biens
55 que la terre fait éclore de son sein 55.
C’est là ce qu’ont voulu dire les
Perses (3) , en supposant que le temps
sans fin, ou l’éternité engendre de sert
sein nne période bornée et limitée à
12000 ans. Pendant cette période Or-
musd est établi Roi de l’univers : mais
d’autres fois elle se partage entre lui
et Ah riman , ou entre le chefdu mal et
des ténèbres. Elle est occupée par la
guerre des deux principes, et par les
victoires qu’ils x-emportent alternativement
l’un sur l’autre, et terminée
enfin par le triomphe d’Ormusd, après
quoi se fait le rétablissement général
de la nature. Il est bon d’observer ici,
que toutes les traditions Cosmogoniques
fixent à l’équinoxe de printemps
la création et la régénération de la nature.
On en voit la raison , puisqu’il
ne s’agit dans toutes ces fictions , que
de fixer l’époque de l’année où le
.Soleil exerce son énergie, féconde sur
notre hémisphère. La Cosmogonie des
Perses la fait commencer au mois Far-
vardin, à l’équinoxe, où se eélébroit
le Neuroux (4),; eu la nouvelle révolution.
Virgile la fixe aussi là : « I^er
illud erat (5 ) ».
La Chronique d’Alexandrie (6 ) ,
Abulfarage.(7).i le Sy-ncelle , Cedrenus
(8)-, Saint - Cyrille ;(9), tous s’accordent
à fixer à réquinoxa de printemps
la première création, ou à Pâques.
Us attendent aussi à cette époque la
seconde ou le rétablissement de toutes
ciioses.au second avènement, fixé , dit
Cedrenus , à la fête que l’on appelle
(5) Géorg,, i. 2, v. 33$;
(6) ChronÎG. A le x ., p. 473.
(7) Abulf. Dyn., p. 3 -
(8) Cëdren., p. 2.
(9) Cyrill. Cath. 14, p, £4$.