Lucien, dans sa Pharsale 1. i , v . 524 et sui-
vans , fait 1*énumération d’une foule de prodiges
et de signes, qui avoient paru au Ciel et sur la
terre, pour annoncer la guerre civile de César et
de Pompée , et le courroux des Dieux qui la permirent
;
«< S u p e r iq u e m in a c t s
»» (1) P r o d ig i i s te r ra s im p ie r u n t , Æ t h e r a , p o n tum u.
On fît également parler les livres effrayans de
la Sybille de Cumes, -
« (2 ) D i r a q u e p e r p o p u lum C um a n a ca rm in a y a t i s u V u lg a n t u r , etc. »
On entend aussi le son de la trompette, et
les cris tumultueux, tels que ceux qu’on pousse
au moment du combat.
* ( } ) In s o n u e r e t u b a , e t q u a n to c lam o r e c o h o r te s
» M t s c e n tu r , ta n tum n c x a tra s i l e n t ib u s a u r i s t
» E d i d i t , etc. »
On consulte encore les Devins Etrusques.
« (4) H etc p r o p t s r p ’a c u i : T u s c o s de m o r e v t iu s to
u A c c i r i v a t e s .... >»
. Le Devin ordonne des processions autour de
la v ille, et une lustration solemneile.
« (5) M o x j u b e t e t to tam p a v i d i s c iv ib u s urbem.
** A m b i r i e t f e s t o p u r g a n te s M a n i a lu s t r a , »
Le Poète, v. 59(3 et suivans, fait la description
de la procession.
Ensuite l’Astrologue Figulus v. 639, consulte
les secrets du C ie l, et les décrets de la fatalité.
(<) Jam q u e i r a p a tu lr e D e um , m a n if t s ta q u e b e l l i .
S ig n a d é d it m u n d u s , leg e s q u e e t fc ed e ra rerum
P r a s c i a m o n s t r if e r o v e r t i t n a tu ra tum u ltu
I n d i x i t q u e n e fa s . C u r h a n c t i b i r e c to r O ly m p i
S o / l i c i t i s v i s um m o r ta l ib u s a d d e r e curam
N o s ceint y e n tu r a s u t_ d ira p e r om in a c la d e s ?
( ƒ ) Dans le livre d’Ènoclf, rapporté par Syn-
celle p. 2.6, les mauvais Génies désolent la terre
jusqu’au jour de la consommation et du jugement,
jour auquel la grande année est révolue.
( g ) On remarque aussi dans Joseph, c. 3,
Luit générations avant le déluge.
fO V-, PS-
V . 564.
il)v » 578. Y. 584.
■ On remarque , que ce nombre trente » six
mille ans, qui est celui de la révolution des
fixes , vaut dix sares , durée précise du premier
règne, de la décade des règnes de Caldée.
Alorus, premier Roi, régna dix sares ou trente-
six mille ans ( 7 ),
(h) Le Syncelie, p. 22, fixe également au
.mois Epiphi des Egyptiens, ou au sixième des
Romains, répondant à Juillet, la grande inondation.
( i ) Kirker ( Chin. 111. p. 162 ) donne à ce
cheval des ailes comme à Pégase, et Vichnou
prend alors le nom de Ar, fort approchant d’ A/ish,
nom du Lion céleste , ou du signe que le Soleil, ou
Vichnou occupe alors,
( a ) Ce but»mystagogique se remarque aisément
dans tous les Prophètes, qui éclatent en
menaces contre le Juif coupable, lui peignent
des châtimens de toute espècej et finissent par
rassurer le pécheur, qui se convertira, par l ’espoir
d’être rétabli dans sa patrie, où il jouira
d’un bonheur inaltérable; tandis que celui qui persévérera
dans le péché, périra sans ressource.
Cesc-là le refrain de toutes les prophéties; ii.n’y
a de different qüe ha fable mystagogique.
( * ) Les Toscans étoient originaires des lieux
où. se fabriqua ensuite l’Apocalypse; c’est-à-dire,
de Lydie. Un y avoir pour principe de conduire
l ’homme par la fiction : témoins les fables a’Ei
sope , écrites en ce pays. Il en fut de même des fictions
sacrées : aussi le manuscrit de l’Apocalypse
lut-il trouvé accole avec les fables d’Esope.
(d ) Sanchoniaton terminant son récit merveilleux
des aventures des Dieux de Phénicie, dont tièlios ou le Soleil est le chef, donne le nom de Prophètes aux chefs d’initiations, qui, dans les
mystères, présentoient aux initiés des tableaux
emp.-untés de l’ôrdie du monde et de la physique.,
nuancés, dit—i l , des bigarrures de l’ allégorie.
( c ) Les mystères d’ Fleusis sont appelés par
Synésius, les révélations de Cérès, Ehevtriç ctryst
Tct Atup.n'lçoç ü.vdH.cLhV'Tr'Inçicc. Synes. Encom. Cal-
vit. p. 70. L .en fut de même de ceux de
Christ , que Jean appelle A'roKcLhv^tç Xçierra.
Dans ces .premiers mystères, c’étoit le Dragon ou
le Serpent et le Taureau , qui fïguroient comme
animaux sacrés et symboliques. Dans ceux-ci,
c’est le Serpent, et l’Agneau, qui succéda au Taureau.
(ƒ ) Les Manichéens, dit Ebed Jtsu, font du
Dimanche un jour de tristesse et de jeûne, par
la raison que ce monde-ci finira un Dimanche,
(O V . 59a.
(tf) L . » , v . 1.
(7) Syncell. p. 18.
N O T E S D U T O M E T R O I S I È M E .
après avoir subsisté neuf mille ans. (. Apud Asse-
snan Biblioth. Orient, t, 3 , p, 22, p. 361 ).
On trouve aussi dans les livres des Parsis
des professions de foi à la résurrection. ( Zend. Av est. t. 2 , p. 39. « Je crois au juste juge Ormusd ;
et que la résurrection des corps arrivera.». Les
dogmes sont donc les mêmes.
(g) Cicéron , dans son traité de la Divination
1. 1 , parle assez au long de ces genres d’extases,
dans lesquelles on prédisoit l’avenir. Ergo ( 1 ) et
l i quorum animi , s p relis corporibus evolant,
aljUe exeurrunl foras , ardore aliquo inf!arrima,
l i atque incita Ci , cernunt ilia profcc là ,
quae vaticinantes pranuntiant; multisque rébus
inflammantur talcs animi-, qui côrporibus
non znketrent, ut ii qui sono quodam vocur/i et PJirygns cantibus incitantur. Il a voit dit
plus haut, en parlant des prédictions sur la fin
du monde (2 ) , qu’elles étoient le fruit des méditations
de ceux qui font une espèce de divorce
avec le corps, pour s’occuper de la connois-
sance des choses divines, avec lesquelles nos
âmes ont , par leur nature , la plus grande
affinité, puisqu’elles sont une émanation de la
raison éternelle et de l’intelligence divine. 11
ajoute ( 3 ) , que notre ame ayant vécu de toute
éternité avec une foule d’ames, voit tout ce qui
est dans la nature, pour peu qu’elle ne surcharge
pas le corps d’alimens , et qu’elle puisse
veiller elle-même , lorsque le sommeil enchaîne
les sens. De-ià naît la divination par les songes,
i l dit enfin plus loin, qu’un esprit chaste et
pur ( 4 ) , dans L’état de veille, rend l’homme
propre à découvrir l’avenir par tous les moyens
qui servent à nous le manifester. iV
Passage de Cicéron.
Ut interdum vctercs i lli , sive vates ,
sive in sac ris , * initiisque tradendis d.vinae
mentis interprètes, qui nos ob àliqua scelera
suscepta in vitâ superiore, poenarum luenda-
runi causa natos esse dixerunt, aliquid vidisse
tideantur.
( h ) Le fameux Persée, placé dans les Ci eux
sur les divisions de l’Agneau et du Taureau, et
qui monte avec eux , passoit pour avoir établi le
culte du feu chez les Perses. Il tient en scs mair.s
(A De Div. 1. x# c, 114.
(1) Ibid. c. 110.
• (3) Ibid. :cî TTji
(4) Ibid. c. an.
3 4 l
le glaive de Mars, il a des talonnières, comme le
Genre du Soie;l, qu’a peint Martianus Capeîla; et il
a beaucoup de traits de ressemblance avec l’homme
ailé , qui monte le Taureau Mit-hri.ique , en sorte
qu’on pourroit presque le regarder comme un symbole
du Soleil Equinoxial. Persée , compagnon
fidèle de l ’Agneau, on; <i’ A r i e s , si fameux dans la
religion des peuples de la haute Egypte, étoic
l’objet d’une Théophanie ( 5 ). Tous les ans les
habitans de-- Ke remis alloient attendre l’apparition
de Persée, suivant Hérodote , et ils en ti-
roient des présages du plus ou moins de fécondité
de l’Egypte.
On trouve dans Kirker ( 6 ) un Talisman
qui représente un Lion, image du Soleil, sur lequel
sont sept Etoiles et le Disque Lunaire ; et
sur le revers le nom d’Iao écrit au-dessous d ’une
figure, dont la tête est surmontée de la ciète du
Coq , oiseau d’EscuIape et du matin , et des pieds
de Serpent. D’une main elle tient un fouet, un Bouclier
de l’autre , et son corps est couvert de la
cuirasse. Un autre Abraxas, gravé à la même page ,
présente la même figure entourée de ces mots : Ophèon ; ce qui donne à croire que ce Talisman
appartient à la secte des Ophionites, adorateurs
de Sérapis ou du Serpent d’EscuIape.
( t ) On remarque ( 7 ) , que ces premières
•Sectes'employèrent aussi la combinaison des sept
voyelles; pour désigner les sept Cieux et l’harmonie
sacrée qui. resultoit de leurs sept sons. Le
premier Ciel, dit Saint lienée, ',( Advers. Lær.
1. 1 , c. io> ad 82 )‘ faisoit'entendre A ; - le
second E ; le troisième H ; le quatrième, qui est
en même temps celui du milieu-, fait enteridre I ;
le cinquième O ; le sixième Y ; le septième, qui
est le quatrième à compter du milieu, fait résonner
ii. Les vertus de ces sept Sphères s’unissant
entre elles, forment un concert, et célèbrent
la gloire de celui qui. les a produites. La gloire
de ce son parvient jusqu’en haut au- Père suprême
et au premier Chefsdu monde1; .et ce même
son, répercuté vers la terre, y engendre les
formes qu’on voit ici bas; c’est-à-dire, que c’est
à l’action combinée des Planètes, qu’ils ont soumis
l’organisation des formes subjühaires. Ces
çept voyelles, suivant .les mêmes sectaires ( ibid.
p. A o .)', étoient affectées à 1 église,' et formoient
son nombre caractéristique.
Dans la Cosmo-graphie latine de Mtrula , on
trouve un talisman, où ces combinaisons des voyelles
(5 ) Herod. Euterp. c. 91.
Çtf) Kùker (Edip. t. t, part. 1, p; 46z: (7) Epiph. Adv, Hæsès. c. 33.
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