qu’ils croyent encore aujourd’hui et
ce qu’ils croiront encore long-temps ,
quoique jamais Christ n’ait existé que
dans le Soleil. La crédulité n’a point
de bprnes..
Theosebius, Philosophe Payen, conjurant
un démon dont, sa:femme éfoit
possédée , le conjure an nom du Dieu
des Hébreux * e,n prenant à témoin les;
rayons du Soleil (ij. Et par le Dieu
des Hébreuxil entendoit le Christ, parce
qu’il confondoit les Chrétiens avec les
Juifs.
La Religion du Soleil, ou de Mithra
et celle de Christ présentaient une foule
de traits de ressemblance , qui ame-
noient naturellement des comparaisons.
Aussi JuliusËirmicus suit la comparaison
des 'deux Religibns dans les pages
40, 4 3 et 4 4 , afin.de faire yoir combien
le Démon avoit.(abusé des choses: les
plus saintes , et s’étoit approprié les
idées mystérieuses contenues dans les
Prophètes. Nous imiterons son exemple,
et nous ferons voir où , nous 11e dirons
pas le Démon , mais les Chrétiens ont
puisé léùrs mystères et leurs pratiques
religieuses.. Car ce 11e sont pas là des
seuls caractères de ressemblance, qu’il
y a entre ' l’initiation Mifhriaqüe et
celle de Christ. Ce seront les Auteurs
ecclesiastiques eox-mêra es et les Saints-
Pères, quinous fourniront ces traits, qui
décèlent la filiation des ,deu,x religions
par les pratiqùes qui leur sont communes.
i|
Tertullien assure, çjue la religion Mi-
thrîaque avoit ses épreuves.préparatoi-
res, même (2 ) plus rigoureuses qne
celles des .Chrétiens ; qu’elle avoit ses
croyans , ses" fidèles, défenseurs et. ses
martyrs. Il prétend que les Sacre men?
du Baptême , de dp Jrçijitence. eta^e,
l’Eucharistie se frouvojent. aussi dans
eette religion. Lës Sectateurs de Mi-
(i\ Phoi. 006^242^^.41538. •
(2) TertiJI.de Prpscrqùjadv.tSçéresi.' c, 40.
p. 216.
Suidas Hàziànz j.Orat. 4.
thra marq.uoient leurs fronts d’un signe
sacré, coin me les Chrétiens ; ils avoient
la doctrine et limage de la résurrection.
On leur présentait la couronne
qui orne le front des martyrs ,(3). Leur
souverain Pontife ne, pourvoit avoir
été marié plusieurs fois, Ils avoient
leurs Vierges et la loi de la continence.
Enfin on,y retrouve tout ce qui se pra-
tiquoit'chez les Chrétiens. Il est vrai,
que Tertullien a,recburs au Diable,
imitateur et copiste , pour expliquer
cette, ressemblance aussi parfaite. Mais,
nous savons,. que les Mithriaques sont
cqhnupjs,. avant la-.secte de Christ.
Donc;, s,i. Pune de cés religions ressemble
à l’autre , ç’est qu’elle l’a copiée,
ou qu’elle est.une branche de la .même
initiation : or les copistes incoritesta-
bleipept sont les derniers’venus.
Il reconnoîtdansuil autre endroit (4),
que les Payens ne voyaient dans tous;
céà mystère?-» que les, ■ mystères, de h
nature. II dit, que c’étoit par elle et par
le? phénomènes qu’elle offre dans la
végétation , dans l’action des élémens
et dan? les révolutions du temps ou de
l’année, que les.Anciens expliquaient
la morf et la résurrection d’Osiris. Que
la. sdcte philosophique dq Mithra avoit.
retracé dans ses syinbolçs et ses cérémonies
religieuses (ddd) les aventures
mystiques de l’élément du l'eu , la
grande Divinité des Perses. Cela est,
exaqt* comiflG nous Pavons, prouvé. 11.
est vrai, et. il en convient, que les mystères
de Christ sont absolument semblables;
donc c’est la même religion.
Julius Firmicusvoit aussi, dans le
culte, mystérieux,de Mithra, un hom-
magéfrqndu à la substance pure qui
bfilip.dansire. Saleif, sans les symboles-
d'es àncîqns signes équinoxiaux, le Boeuf
èt Je Serpent (. 5 ). ,
St. Justin établit la ressemblance de
C3) TertuTî. de Coronâ t c i i 5.. 211., Xdib^de
Prasscrîp. adv- Heeresesk c. 40*.;. , ; j ;
(4). TevtivU.. a<k. Marciop. w m , , , , 1
JHvlius Pirmicy dé Hepp. ro>
la Religion de Mithra avec celle de
[ Christ sur-tout pour le Sacrement de I l’Eucharistie , ou de la consécration du
I paihet de l’eau ( i ) ; car l’eau fut sou-
I vent employée au lieu du vin, même I par des sectes Chrétiennes ( 2 )._
I Nous avons déjà vu, qu’il s’étoit atta-
■ elié 'à faire remarquer les rapports qui I se trouvent entre Christ et Mithra au I moment de leur naissance , lorsqu’il
K dit ; '<f Que l’iin, né à Bethléem , éfoit
I » venu au monde dans uu antre voi- . I » sin de la ville , parce que Jdseph
I „ ne trouvoit pas de place dans les hô-
I » telleries (3) ; qu’y étant enfermé avec
I s o n épouse Marie-', elle avoit mis au
■ »jour le jeune Christ, et Pavait posé
■ »dans une crèche; que c’étoit là que
I x des1 Mages , venus d’Arabie, étoient
■ » allé lui rendre des hommages ; qu’on
■ » disoit de l’autre, qu’il était né du sein I» des rochers , et qu’il initiait ses fidèles
j, » dans une caverne, connue sous le nom
i » d’àntre de Mithra ». Tertullien nous
I a parlé plus haut de ce même antre
où l’on initioit. St. Jean Clirysostome
[ en parle aussi comme d’un lieu agréable
, où les initiés , après s’être purifiés,
alloient prier en silence pendant trois
I jours. TV
| S . Jérôme nous dit, (4) que Gracchus,
I [devenu Préfet de Rome , avoit fait
I [abattre la grotte de Mithra et toutes
I Iles ligures monstrueuses qu’elle ren-
[fèrmoit. Ces figures étoient toutes re-
jlatives à l’ordre du monde, aux astres,
I faux élémens , comme ôn peut le voir
I [ dans la description que Porphyre (S) et
I iCeJse. en ont donné. Effectivement ,
I tel devait être l’antre ou le temple sou-
I [terrain du Soleil , Roi et Maître de-
I [toute la nature; laquelle était retracée
I par mille symboles dans cet antre sacré.
Là devoit naître lé Dieu du jour, qui
au moment de sa naissance , comme
dit Macrobe , était resserré dans, üii
réduit obscur (6) , jusqu’à ce qu’il rentrât
dans son empire lumineux. C’est
pourquoi Christ et Mithra (7) , ou a
Soleil d’hiver , à sa naissance reçoit
les hommages des hommes dans un
souterrain ténébreux, image de la partie
inférieure de l’univers , qu’habité
alors le Soleil.
Quant à la consécration du pain, qui
est dans la Praligioo Chrétienne un des
grands mystères , elle se retrouve aussi
dans la Religion de Mithra avec des paroles
mystiques qui l’opèrent. S.-Justm,
( 8 ) après avoir rapporté les paroles
de Christ dans -l'institution de l’Eucharistie,
hoc e s t , etc. reconnoît, que
cette oblation Eucharistique faisoit
aussi partie des mystères de Mithra ,
et qu'on y proaonçoit également des
paroles mystiques gur le pain et l’eau ,
qui y étoient offerts, ( e e e ) Il est vrai,
qu’il explique cette ressemblance comme
les autres, par la fureur qu’à toujours
eu le diable d’imiter dans ses institutions
tout ce qui devoit un jour être
pratiqué chez les Chrétiens. Cette
raison-là pourroit bien ne pas paraître
excellente à! ceux pour qui nous écrivons.
Quant aux autres,’qui pourraient
s’en contenter, nous ne chercherons pas
à les combattre ; nous leur dirons seulement,
qu’ils sont forcés de reconnoître
une vérité, avouée par leurs propres
docteurs , scavoir que toutes ces ressemblances
existaient effectivement
entre ces deux religions, comme elles
ont dû exister, d’après la théorie que
nous avons jusqu’ici établie.
Nous avons dans Hyde(8) un exemple
de 1 institution de la consécration
0 ) Juslin. Apolog. 1. 2. p. 98.
(2) Beüusob. T . 2. p. 723.
(3) Justin. Dial, cùm T ry pli. p, 305.
v4j ffi'i'onyirt. Epist. ad Lætaui. Hvd. de
E e iig .p . 113 etc.
v. ) -toi phyr. de antr.Nymp. Origeji» cor/ir.
Cels. I. 7.
(6) Macrob. Sat. ï. r. c. 21. p. 25g.
(7 ) J u s tin , ibid.Dialog.- cùm T r y p h . p. 296-
3 °5(8- } .Justin. Apol. 1.2. 99.
(9)- Hyde de V e f. Pers. c. 19. p. 237.