0 D E I A S P l f È R E,
DES S IGNES DU ZODIAQUE.
P R E M I E R S I G N E .
B E h I E R o u A G N E A U .
L a Division du Zodiaque, qui cora-
mençoit à l’équinoxe du Printemps,
environ trois cent soixante I ans avant
notre Ère, et qui étoit. le premier des
douze signes, étoit figurée par l’image
d’un Mouton, qui en groupoit les diverses
étoiles. Les Perses y peignoient
un Agneau ( 1 ) ; les autres Peuples un
Belier (2) ; ce qui fit donner à ce signe le
nom de signe de l’Agneau ou du Belier.
C’est ainsi qu’on appelle encore le premier
signe , quoique la constellation ,
ou l’effigie de l ’animal ne réponde plus
à la première Division ; en sorte qu’il
y a deux choses, avons-nous dit, à distinguer
soigneusement, savoir, le signe du
Belier, qui n’est autre chose que la première
Division , et la constellation du
Belier, qui est l’effigie de l’animal Belier
, tracée sur les Etoiles , qui répondaient.
autrefois au premier signe , et
qui n’y répondent plus, depuis plus de
deux mille ans. C’est l’effigie des
Poissons , qui y correspond aujourd’hui.
Celle du Belier occupe la seconde Division
, ou le second signe, appelé autrefois
signe du Taureau.
(1) Zend. Avest. t. 1 , part. 2 , p, 353, Hyd,
vet Pers. Relig.
(2) Aratus. Eratssth. Germ. Cas. Hygin. Manil.
( j l Hygin. 1. 2 , c. a i . Manil. 1. 3 , y. 310 ; 1.4 ,
Les noms différens, qui désignent tn
Mouton et un Belier dans les différente! i
langues',^.ont multiplié la nomenclature
de cette constellation. Nous rapporterons
les principales dénominations qu’elld
a reçues, après avoir donné un précis,
des petites fictions, qu’on y a atta-.J
chées, d’après les anciens Myrthologuàd
et autres Auteurs, qui ont écrit sur la
Sphère.
Ce Belier a toujours passé pour être
celui, sur lequel Phryxus et Hellê traversèrent
l’Hellespont. Phérecyde prétend
que sa Toison étoit d’or (3 ). Hellê |
tomba dans les eaux, et de ses amounj
avec Neptune, elle eut Pæon, suivit!
les uns, et Edon , selon d’autres. Phryx« ;
se sauva, et parvint jusque dans le*;
états d’AEétès, roi de Colchide. Il i®*
mola son Belier à Jupiter ou au Die«
Ammon, et consacra dans le Temp®
sa riche Toison. Jupiter plaça Tanin®
lui-même , ou son image aux Cie®,
dans la partie étoilée, sous laquelle s*
sème le blé.
Eratosthène (4) , après avoir dit qïf
Phryxus avoit dépouillé son Belier desa
v .5 1 5 ; 1. 3, v. 30. Tzetès ad Eycoph. v. rit
Schol. Apoll. 1.1 , v. 236; 1. 2, V- — 1146—Uj0,
(4) Eratosth. c. 19.
E T. -D E S E S P A R T I E S. efy
mère de Phryxus et dTIellè, qui l’avoît
-donnéàses enfans.-Théon s’exprime sur
ce signe à-pou-près dans les mêmes
termes, ainsi qu’Ovidc, Colümelle, Ma-
.nilius/p et une foule d'autres. Auleurs,
qui ont parléude' la fable de Phryxus
et d’Hellê:. (3 )ù n. 9
On ne peut-donG point douter ai que
là fable dn Belier à Toison d’or , qui
-port-a- Hellê et Phryxus, efifâns de la
iNue .et d’Athamas, ne soit faite sur
le .Bel jer , qui est laux d e u x , et qui
occupa .'lông-itempSjréquinoxe de ;Prin-
tempsi -.U.... - al ta , ■
D’autres Auteurs ( 4 ) ont. lié la!, fable
dë ce Bélier à celle de Bacchus, ou à
la fable Solaire , dont cet Astre est le
liérxjs, • sous le nom dé Bacchus. C’est
.ainsi qu ii se. trouve lié à la fahia Sot
laire des Chrétiens , dans laquelle le-So-
■ leil figuré sous le nom deChrht7 il est cet
Agneau qui répare Jes péchés du. monde.
Hermippus disoit, qu’au moment où
Bacchus attaqua ■-l’Afrique , il arriva
avec son arpqéer.dans un certain enr
-droi,t de Libye,, appelé 'Aitunodès-f ■ à
cause de la prodigieuse quantité de
sables, qu’on y trouyoit. G’est pourquoi,
il se vit exposé! aux pluS grands dangers,
dans la nécessité où il étoit de
traverser ces sables arides;, sans espoir
de; trouver aucun rafraîchissement pour
son armée. Dans cette cruelle perplexh
té , le hasard fit appercévoir à ses soldats
un Bélier , qui se mit à fuir devant
eux. Tls le poursuivirent, jusqu’à ce
qu’ils fussent, -arrivés., en un certain
lieu, dans lequel,par la suitfe fut bâti
le temple de, Jupiter ; Ammon- Là le
Belier disparut ; i mais - à sa,-place ils
trouvèrent, contre leur, attente , unè
source, d’eau .ides; plus abondantes. Ils
s’yi désaltérèrent, et ils vinrent racontât
à Bacchus, leur découverte. Le Dieu y
conduisit touteL son armée, qui s’y raid
German. Qss. p.- r it ' .
(a) Eratoith. c. 19.............. . ; .•
' tî), Tiiçon. p •j* ?9..0vidi Fast. 1> 3 , .85 1,-87 5 >
• 4> v. 715, Colwmell. Uûf> y. 1515. ManiLL },
y . ; 1. 4 , v. 74«;>Hygin. JF.ab. i$8v Augnst.; d«
Cir. D e i, 1. 18, c. i 3.
j Ml Hy§uf< 1. sa, txy id^m. Fab» 13a..