Uu« m lusse , comme un nomme qm
dort, *st dans son lit ; et que de la
même manière que l’on voj-'oit les
draps et la couverture se hausser et,
baisser, à mesure qu’un homme qui
dort , respire ; aussi on voit hausser
et baisser par intervalle la terre de la
fosse où Sl.-Jean étdit enterré. On voit
par-là, queces Asiatiques n’étoient pas
des incrédules ; et néanmoins ils ne
croient pas à la prophétie de Saint-
Jean , faite en particulier pour eux.
St. - Cyrille de Jérusalem fait dans
sa quatrième Catéchèse le dénombre*-
ment des livres sacrés , et dans ce
nombre, l’Apocalypse n’y est pas. On
ne le lisoit donc point èn publie,puisqu’un
Catéchiste n’en parle pas.iSaint-
Grégoire de Nazianze 'donne la même
listé des livres Canoniques , et finissant
à l’Epitre St.-.iude,' sans qu’il
ait fait la moindre mention de l’Apocalypse.
te Ce sont-là , dit-il, les seuls
» livrés authentiques et divins. Tous lés
» autres doivent être mis au rang des lia
» vres apocryphes ». L’Apocalypse s’y
trouve donc rangée.
Amphiloque (i) , Evêque- d’Icone ,
après avoir aussi donné le catalogue
des livres saert s , ajoute : ;« pour ce qui
» est de l’Apocalypse > elle est reçue
» par quelques-uns ; mais elle est re-
» jetée par le plus grand nombre».
Saint-Epiphane réfute assez mal les
Aiogrens, qui rejetoient l’Evangile
selon St.-Jean , et son Apocalypse. Il
donne à entendre, qu’il leur sacrilie-
roit volontiers l’Apocalypse , s’ils ad-
mettoienü au moins 1?Evangile de Jean.
S’ils adirnetttoient, dit-il,,-l'Evangile
et qu’ils ne rejetassent que l’Apocalypse
, eu pourvoit dire qu’ils le fe-
roient par trop d’exaetibuaè , et pour
fie ,pas, vouloir recevoir un livre apocryphe.
ne coniptoil. pas trop sur l’authenticité
de ce second ouvrage de Jean.
Mais si les Orientaux et les Grecs
étoient peu favorables à l’Apocalypse,
les Latins et sur-tout ceux qui étoient
le plus à l’Occident , étoient mieux
disposés à la recevoir. De ce nombre,
étoient les auteurs Espagnols , ou'voi-
sins de la Garonne; ën général, tous,
ceux qui étoient les plus éloignés des
lieux où fut écrite l’Apocalypse, fo
rent aussiceux qui montrèrent plus de
crédulité, parce qu’ils avoient moins
dé Inovens dé se détromper.
Cette .condescendance de la
part d’un homme, qui avoit autant de
roideur qu’Epiphane , prouve qu’il (i)
(i) Amphil. de Seleuc,
Ambroise, qui avoit une espèce de
baguette divinatoire , non pas pour
discerner les véritables écrits , niais
pour découvrir les corps saints et les
reliques des martyrs -, la cite à tout
propos, C’étoit un homme a vision et
à songes , qui lui venoient du Ciel ,
et qui lui apprenoient ce que tout, le
monde ignoroit; et conséquemment il
n’est pas surprenant, qu’ il ait donne de
l’importance aux visions de Jean. ,
Philastre , ami do St.-Ambroise j
traite déjà d’Hérétique» peux qui wi
jetoient l’Apocalypse, Mais Philastre
mettoit aussi au nombre des. Héréti-i
ques ceux qui disoient que le nombre
des années, depuis la création , pesj
pas certain ; céux qui S0iit;ennent,qu’|l’
y a plus de sept Ciçux ; ceux ejui. re-
gaTdéntles tremblement cic f cnc .cor,
me des effets naturels- J. ceux qui
croient les étoiles, fixes , et le firmament
immobiles , au lieu de conoe'Oii
la Divinité , comme les tirant, chaque
soir , de son trésor , et mettant ensuite
,pour ainsi dire , la toilette que»
plie ensuite le lendemain matin. V<M
un des garans de l’authenticité-de -j#îi
pocalypse , et du caractère d’inspirai
lion divine qu’elle porte. ’ ..
Sulp i ce Sevère, en qualité de Jw
lénaire , traite de fous et d'impies ce®
qui rejettent l’Apocalypse. Mais ctî
I fous-là -, de l’aveii -de Sevère lui-mê-
l e étoient le plus grand nombre. Car I ü convient que la plupart la reje-
I ^Cependant le parti de l’Apocalypse
I prévalut bientôt en Occident, sur-tout I depuis que le Concile de Carthage ,
I tenu l’an 397 , l’eut inséré dans le
I Catalogue des iivres sacrés ; et ce que I dit Sevère, que la plupart le reje^ I toit, s’entend des Grecs et des Orien-
I taux principalement, quis’attachoient
■ au Concile de' Laodicé , tenu il y I avoit près de U® a«8- O-n voit qu’à
I mesure qu’on s’éloigne des époques
I des* événemens la' crédulité -plutôt
I que la' vérité y gagne. Il suffisoitaux I Evêques du-Concile de Laodicé, que
I dans les traditions, ou archives d’E- I phèse et des Eglises , parmi lesquelles
■ était Laodicé- , il n’y eût ni trace , ni
■ mémoire de l’Apocalypse , pour n’en
■ faire eux - mêmes aucune mention,
B Ceux du Concile de Carthage n’ont
B pas jugé à propos de nous dire, com-
| nient ils voyo'veut mieux que les Asia-
■ tiques dans des ‘monumens d’Asie. Il
B en est sans doute des Conciles, comme
B des Souverains-, qui ne se croient pas
I obligés" de rendre raison de leur con-
I duite. La grande influence d’Augustin,
■ sur.les'décisions des Concile«. d’A-fri-
! que,. fut, causmque les livres Canoni-
| ques de l’Eglise Latine forent aussi
■ CanoniquesàCarthage. Les Latins eon-
■ -sitléroient Augustin. Il crut devoir don-
J ner à son four de la considération aux
■ -livres qu’ils -avoient adoptés , même
I sans critique. Augustin lui-même n’en
I avoit gu-ères. Car il lisoit en chaire les
B fables connues sous lg nom d’actes de
I martyrs. Il dressoit une, espècé d’in-
■ ventaire des- tuirades, qn’opéroient
I «'uns reliques , et. dont il, iàisoit la
I lecture en public, le jour même du
I Dimanche. Premièrement , un Prêtre
uiri de la grave,lle^pr-lemoyen d’une
e ses chrmiies portées à la chasse du
I •’.i.rtjr. Uu foeiéd-iile ces plus opi-
19S
niât.res , converti par des fleurs mises
sur son chevet, et, qu’on avoit tirées
de dessus l’autel ; tantôt le martyr
étoit apparu à une femme pour la
consoler. Voilà le grand Augustin ,
l’apôtre des visions Apocalyptiques. Il
me semble, qu’il auroit dû se reposer
sur les Grecs d’.Asie du soin .de juger
uu livre évidemment fait dans leur pays.
Mais Carthage alors étoit subjuguée
par l’opinion de Rome:, comme autrefois
elle l’avoit été par ses-armes.
Sti-Jérôme, quoique meilleur critique
, fait l’éloge de l’Apocalypse ;
mais malheureusement ce qu’il en dit
décrédite l’éloge lui-même.Il dit, qu’il
n’y a pas un mot dans ce livre, qui
ne renferme plus de sept sens, si nous
sommes, ajrnte-t-il, assez heureux de
les trouver. Saint-Denys , plus modeste
, se contentoit d’un seul qu’il n’en-
tendoit point. Saint-Jérôme , qui ne
voyoit pas plus clair, en suppose plusieurs
, si toutefois on est assez heureux
pour les deviner ; ce qui doit
mettre la paix entre lies, interprètes d®
l’Apocalypse, puisqu’il y a sept manières
de voir. Chacun pourra avoir
raison , malgré la différence des explications
, pourvu qu’elles ne passent
pas-sept.. Ceci nous console , et nous
fait croire que la nôtre pourront bien
être une des sept bonnes. Au moins
elle, a le mérite de la nouveauté. C’étoit
sans doute pour réparer le peu de
respect et defoi , qu’il avoit témoigné
pourl’histoire de Suzanne, pour le Cantique
des trois enfons-, et pou: le cont®
de Bel et. du Dragon, que StoJérôme
parloit si avantageusement de tous les
sens J que l’on pouvoit: donner à l’Apocalypse.
Il eraignoit d’êtne puni ,
s’il mettoit trop de philosophie dans
. ta. critique » et il se souvenait d’avoir
autrefois éîbfr rudement, -étrillé parles
Anges ,. .pouri s’-être trop attaché aux
auteurs profanes.. Ce n’étoit pas uu
vain songe, dit-il; j’en ai encore les
épaules toutes meurtries.- Mais comme
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