l ’hiver commence. Leur- lever du soir
ramène le froid, comme celui du matin
ramène les temps chauds (i). Elles sont
placées , ajoute Théon (2) , sur la partie
postérieure du Taureau, et elles se lèvent
avec le Belier, lorsque le Soleil est
à. la fin de ce signe, au commencement
ues chaleurs, lorsque l’on moissonne les
orges. . ,
Aratus (3 ) , Cicéron son Commentateur
, Isidore de Séville, Festus Avie-
nus, etc. parlent, dans les mêmes termes,
des Pléiades, ou Vergilies, comme
d’astres indicateurs des saisons , des travaux
agricoles , et de la navigation (4).
Aussi Pindare les appelle Ovins. Elles
tiennent le premier rang , dit Germani-
cus(5 ) , parmi les Astres., qui concourent
aux progrès de la végétation, et
aux récoltes des fruits. Elles renferment,
dans l’intervalle de six mois que mesurent
leurs dilîérehs levers, les moissons,
les vendanges et la maturité de toutes les
récoltes elles mesurent également les
périodes successives de chaud et de
froid , qui partagent en deux la durée
de l’année.
Voila à-peu-près les titres, qui ont ac-.
quis aux Pleïades une aussi grande célébrité
chez les anciens. G est donc sur
ce groupe d'Etoilés, qu’il faut le plus
souvent porter ses yèux^ dans l’explication
de la Mythologie. On y trouvera le
plus grand nombre des Nymphes, qui
figurent, sous différens noms, dans ies
fables sacrées. Nous allons rapporter les
noms les plus connus , qui nous ayent
été conservés, et qui doivent nous servir
de guides , dans l’analyse des fables, où
ces noms-là sont employés.
On nomme (6), Electre, Main, Tay-
getê, Alcyone, Céloeno, Stéropè, ou
(x) Idem. p. 417. '
(2) Idem. p. 1*1.
(3) AratHs, v. 264.
(4) Isidor. Orig. 1. .3 , c. 47.
(3) German. c. 41.
(6) Eratesth. e. 23. Diod.Sic. I. 3 , c. 60 , p. 224.
(7) Hygin. 1. 3 , c. 223 1. 3 , c. 2Q. Germon,
c. 12. Hygin. Fab. 19t.
(fi) Hygin. Fab, 1.
Astéropê, et Mérope. Ces sept Etoiles
dit Hygin (7), appelées Pléiades, ont
été placées par-les anciens Astrologues
sur la division du Taureau et du Belier'
C’est ce qui les a fait appeler par quelques
uns , la queue du Taureau. Elles
sont connues chez nos Latins, sous le
nom de Vergilies.
Hygin nomme Calypso, parmi les
filles d’Atlas et de Pleionê (8). Plutarque
en appelle une Pasiphaë (p).
Gerrnanicus César les fait aussi nour-
rices de Bacchus, comme les Hyades.
11 en fait, d’après l’autorité de Phéré-
cyde , sept soeurs , filles de Lycurgue,
venues de l’île de Naxe.
La Cosmogonie des Atlantes les
fait filles d’Hespérie et d’Atlas , et leur
donne indistinctement les noms d’Hes-
pèride s et d’Atlantide's'lyo). Elespérie,
leur mère, étoit fille d’Hespems, frère
d’Atlas. Ce sont ces sept jeunes filles,
que Bousiris, roi d’Egypte, avoir chargé
des Pirates d’enlever. Mais Hercule tui
ces Brigands, et rendit les sept filles à
leur père , comme nous l'avons vu, dans
notre explication des travaux d’Her-
cule(i 1)..
Leur groupe eut encore différens
noms chez différens Peuples.
Hesychius, nomme le groupe des
Pleïades, Satilla (12).
Chez lès Chaldéens, et les Hébreux,
on les appela Athorage ( i3 ) , Athoraye.
Chez les Arabes (14), °n les nomme
Althoraia, Atauria, Benath-At’gnasch,
Altorich, Aldagageh. Sous leur a-spect,
il étoit bon de se marier, de labourer
la terre, et d’entreprendre des voyages
de mer.
On les nomme aussi B enat-el-Naiis-
ehi. (i5 )> les filles de la réunion.
N (9) Plut. vit. Cleom. et Agid. p. 799.
( toj Diod. Sic. 1. 4, c 27 , p. 27a.
(t 1) Ci-dess. t. 1 , I. 3 , c. 1.
( 1 .) Hesyth. v. Sati.l.
(13) Tabl. Alpb. p. 207. Haly Bcn-Rîtgcl.
(14) Rabbi Ben-Joseph. Astr.Arab.Kir4.fEEp'
t. 1 , p. 33 I. Bayer tab. 23,
(15) Ricçiyl. p. 12).
Ulug - Beigh (1), Prince Tartare et
I Astr°norae> donne à l’extrémité boréale
I ides -Pléiades le nom de M'asat - al-
I .fhuraitt, et à l’extrémité australe ce-
I [lui d’Al- Tkurajâ.
Hyde r dans son Commentaire sur
I l'Iug-Beigh (2), confirmant et expliquant
■ la dénomination donnée aux Pleïades ipar ce Prince Astronome, nous dit-que
les Coptes les appellent iéS s ix Astres -,
les Arabes , l’Astre par excellence, Al-
bfegjim., les Syriens, Chiino , les Perses,
I Werv- et Pervinz , les Turcs- JJIgher.
I [D'Herbelot (3 ) prétend, que le nom que
I leur donnoient les Perses, P e iv iz , signifie
un poisson. Kirker assure, que
tes ffébreux les désignent par un mot,
qui signifie , appui des temps et des périodes
séculaires (4). La raison de cette
dénomination est aisée à saisir. Ils leur
jkranoient aussi le nom de Succolh-Be-
froth, bu de Poule avec ses Poussins.
C'est aussi, sous ces traits , que les peignent
les Indiens, qui les nomment Pf/-
ïalou Codi [S) j ils les appellent aussi Car-
fgitey, et ils donnent ce même nom à
pn de leurs mois. : *
- Cette dénomination de Poussin ière,
louçle Poule avec .ses Poussins, étoit familière
aux Hébreux,--si on- en croit
leurs Rabbins (6), Ils prétendent, que
K est cette Constellation, qui est désignée
dans l’Ecriture, sous les noms de-
■ tACza (7)',' et de Siiccoth-Benoth. ; que
|«e même qu’ils appeloieiïtle Coq Schevi,
■ Ç‘ sjipeloient kP.oule:«SWc<M/iy et ruïe:
B r mot Benoth désigne ses petits. Nous
■ sommes entrés, à cet égard , dans quelques
détails à notre article des divinités
I , yucnnes (8). D’autres Rabbins ont cru
trouver dans les Pleïades , appelées Al-
t-oraia par les Arabes, la Constellation
désignée dans Job, sous le nom à’Aisch,
et de ses petits. Mais nous croyons, qu’on
doit plutôt la rapporter à la Chèvre et
à ses Chevreaux) dont nous parlerons
ailleurs. Les Italiens la connoissent aussi,
sous le nom de GalLineta (9). Les An-
glois la désignent sous un nom à peu-près
semblable dans leur langue (10). Dans le
Planisphère Egyptien de Kirker, c’est
une. Poule avec ses Poussins qui la représenta.
: a (ri
Elle i pofte encore- : d’autres noms ,
tels (lue ceux de Bn'hcan. (11)1, Buthrio,
Massa , Septistêllium, Vestis Insti~
toris (12), Gallicium, Lamina Signa-
tricin (1*1), Atlantides.
Les habitans des bords de la rivière
des. Amazones ont aussi observé cette
Constellation, et ils la nomment Ta-
püraRayouba, la mâchoire du Boeuf (14).
C’est à cette Constellation, Althuraija,
qu’on fixe la station de la Lune au Taureau
céleste, ou sa troisième station (i5).
Columelle marque au neuf, avant les
Calendes de Novembre, un coucher
des Vergilies (16)7 au six des Ides de
Novembre-(17) , un coucher du matin de
cettaiGonstellaUiOto!. Ce coucher annonce-
la tempete prie froid. An cinq des Ides,
il marqué lë- souffle des vents Auster
et Eurus : .de petites pluies et le ccm-
m en cément dés-froids, de l’hiver.
• Il’met an coucher des Pleïades, qua-
rante-un jours après l’EquinoXe d’au-
t,omne: ( 18 ). Il fixé 1 aîusqi , au douze’
et au treize des Calendes de N"ovem—
bre (19), un coucher du matin des Vergilies
, lequel annonce la tempête. Il
; i U ■ , o » r- V*—U7.
[ y) Pyd- Comm. p.
I "jblicth. Orient, p. 997. tV D‘‘rker ^ P : t- 2, p. 356. r
^Tail,y Astr.’ Ànc. Disc. Prel. p. 30.
[r 33®Hyde Comm" P- 3°—31- Kii k. (Edip. t. 1
f j y j o b . c. 38.
■ Br*.” «-1- 2 , 1 . 3, c. 18.
G) Riccioli b. îi8. ’
H Hyde/ibid p. 3 1 - 3 3 .
(1 0 Ricc. p. 126. Stoffler. p. 34. Cæslus, p. , 4
(12) Blin. I 2, c- 42, c i 40. P 34
(13) Bayer, tab, £3.
• ( 14). Condamine , Mée». de TAcad. des Sc. amu
1745 , p. 447.
C>5) Alfrag. c. 22,p. locjpbt Comment, sut Alfiag.
(16) Columelle, 1. 9 , c. 8.
(17) ïdem.l. ia , c. a , p. 433.
(18) Idem. 1. 11 , c. », p. 414.
(19) Idem. p. 432.