doit être, suivant les Mages, le sort, du
monde et des âmes qui l’habitent, lorsqu’à
près plusieurs.com bats entreles d eux
principes opposés, apres bien des fléaux
répandus dans le monde par l’action du
mauvais principe , ce Génie destructeur
sera enfin enchaîné , et par sa défaite
aura assuré à son rival fin empire
éternel sur les âmes,, qui se-seront atta-
ebéesà la Lumière, et qui n’auront point
oublié leur origine, cette Lumière pure,
d’où elles sont émanées , et où elles
doivent toujours tenter de retourner
promptement.
C’çst une prophétie , c’est-à-dire, le
sermon d’un Prophète, qui développe les
grands principes de sa Cosmogonie, et,
comme le dit Sanclioniaton en parlant
de l’auteur de la Cosmogonie Phénicienne
(i), quicmpruntei’appareilimposant
du merveilleux , et les fictions co.-mi-
ques et physiques,pour étonner davantage
la multitude.
Tel étoit le génie des Hiérophantes
de l’ Orient. C’étoit sur-tout, à l’époque
annuelle du triomphe périodique du
principe Lumière sur celui des ténèbres
, du jour sur la nuit, qui avoit lieu
tous les ans, lorsque le Soleil , foyer
de la Lumière divine , arrivoit. à l’Agneau
ou au signe de son Exaltation ,
qu’on leur rappeloit le grand triomphe
, qui devoit avoir lieu à la fin des
siècles , lorsque le mauvais principe
et le monde qu’il habite étant détruits
feroient place au monde d’ür-
musd , qui seul devoit s’élever sur les
ruines de l’ancien monde. C’est à ce
grand passage au séjour de la Lumière
Ethérée , que l’on préparait les ames,
durant tou te la vie, et sur-tout à Pâques,
par la célébration de ce triomphe momentané,
foibleimagede l’autre ,etdans
lequel déjà le Dieu Soleil, par la force
active de ses rayons, attiroit à lui les
âmes épurées de la matière. Alorsil leur
procuroit une élévation assez grande ,
pour pouvoir appercevoir déjà'd’avànct
un échantillon de la demeure Luni
neuse, où elles, seroient transportées,»
jour, par l’efficacité de sa lumière,j
laquelle les fidèles avoieut clé initiés
,' et dont les mystères augustes
avoieut consacré leur vertu. Tel est
en dernière analyse le résultat de la
doctrine consignée dans. cet. ouvrage,
que nous regardons comme l’unique
monument ae la science sacrée des
Orientaux, et comme un sermon de
la fête paschale de l’Agneau..
Aussi apprend-on par un Concile d’Espagne
, qu’on avoit coutume de lire eu
public l’Apocalypse , pendant tout le
temps que le Soleil parcourait le signe
d’^4ries, ou le premier signe, autrement
depuis Pâques jusques à la Pentecôte.
Le premier Concile de Tolède, terni
l’an 633, c’est-à-dire leIer.Coucilequise
soit, tenu en Europe, pour ré primer lané-
gligence. de certains Prêtres, qui, su
grand seandale des bonnes'anies , mé-
prisoient ce livre, et ne vouloient point
le lire en public , crut devoir rédiger le
Canon suivant. .<< L ’autorité de plu1
» sieurs Conciles , dit.ee Canon, et la
» Décrets Synodaux des Saints Eve-
» ques de Rouie , portant que 1'Ap> cu-
» lypse est de Jean l’Evangeliste , et
»' qu’il faut la recevoir parmi les livres
ardivins , si quelqu’un à l’avenir refuse
» de la recevoir ou de la prêcher dans
» l’Eglise, au temps des messes. depuis
» Pâques jusques à la Pentecôte,“
» encourera la sentence d’excomuiiiui'
» cation »,
Pourquoi recommander cette lecture
précisément à celte époque paschale.
Ce que nous avons dit en commençant
cet ouvrage , et ce que nous avons répété
plusieurs fois, dans le cours de®*
explications sur son obje t , en marque
évidemment la cause et confirme n®
conjectures sur ce sermon ÇÿP.fl
fait aux initiés à la Lumière soin11'8
(1) Euseb. Pra*p. Ev. 1. i, c. 9.
sous l’Agneau, premier des signes. Ce
11’est pas par hazard, que les Eglises, qui
• avaient reçu cet ouvrage mystique, en
firent usage à la seule époque de l’annee,
pour laquelle il fut primitivement ima-
leiné. C’éioit alors qu’étoit censé se faire
j" renouvellement de- toutes choses. L Aussi le Dieu Soleil, ou la Dieu assis L sur le trône de l’Agneau , s’écrie-t-il, L je m’en vais faire toutes choses nou-
L yelies (1) ».. Ce qui rentre absolument
dans l’idée des My tholognes anciens,;qui
(ont parlé du premier signe ou d’Arles,
aiitrcment.dél'Agneau.signedei’Exal-
tation du Soleil. Jupiter, ditHygm,plar
ca ce Bélier dansles Cieux, afin que lors-
[queleSoleilseroit dans ce signe, toutee
(1) Apocal. c. 21. v. 5.
qui naît se renouvellât, dans la n a tu r e
par une génération nouvelle ; ce qui arrive
au printemps. Delà sans doute PopinionThéologique
sur l’origine du monde
ancien, et sur celledu nouveau qu’on
a' tendoit, opinion qui enseign'oif, quele
printemps en avoitéfé eten seroif encore
l’époque. L’Agneau fut donc le signe de
la régénération dans lesystsraeMysti-
que , comme il l’étoit- dans le système
Physique, et ceux qui s’ajtrndoient à
cire régénérés se préparoient à cette époque
à subir la grande métamorphose,
et la nouvelle' Paîingénésie, dont la végétation
leur olfroit tous les ans l’image
, à l’époque équinoxiale du printemps.