étoit en elle, et ce Aoyt? étoit Aoyov rov &&ov. Dieu : Tcv ev avril aviné S'iip.usçyei rT eax ,rao<vr ryat.ep ouïra atS'tov S'ta orçtfn? C ’est ce que dit Jean.
In mundo erat verbum, et mundus per ipsum factus
est t et Dtus erat verbum.
(.îæ) Comme le verbe exiatoit dans l’unité,, ce
inonde intellectuel étoit aussi un, et l’unité étoit
bsoilnis prhianbcitpnas l ncaatruarcatèmr e u(n 1i ta) .t.i s Musintedsu s ini ntdcilvliignio- verko.
( bb ) C ’est le sentiment de Platon , que Dieu
n’a pas fait immédiatement et par lui-même, l ’arrangement
de l’univers ( a ) . 11 s’est servi du ministère
de la première intelligence, qui est émanée
de lui. C ’est ce second principe , qui est appelé
dans les oracles , avlvçyoç. Ce fut aussi le sentiment
des Hébreux;, que Dieu produisit avant
toutes choses une personne divine, qui est appelée
la Sagesse, et par le moyen de laquelle il
f£otr msain lee ipmsoo nfadcet.u Dme -elàst cne iqhuile dit Jean du Logos. sunt omnia qua facta sunt. , et per ipsum facta Tout ceci est Platonicien.
Le célèbre Méthodius(apud Phot. Codex 235 )
s’est imaginé, que l’ouvrage du Père fut de tirer
la matière du néant, et celui du Fils d’en former
le monde, suivant le plan q'ie le Père lui mon-
tra ( 3 ). Cela , remarque judicieusement Beau-
sobre, sent bien le Platonisme.
Origène, Comra. in Johan. p. 19, dit la même
chose sur le Logos, ou la sagesse éternelle, qui
Organise la matière d’après les idées Archétypes.
(ce) Beausobre remarque, que le nom du Verbe a été donné en général aux intelligences ou émanations
divines, qui résident dans le Ciel et dans
les Astres ( 4 ). On l’a donné aux Anges, ( le
Dieu-Soleil l’eut par excellence, comme étant la
f>r.emière intelligence, l’image du Père, etc. ). On
a donnoit aux Eons , ou à ces intelligences éternelles,
subordonnées à Dieu. Clément d’Alexandrie
et Synesius donnent aussi à Christ le nom d ’Eon infini,
i’Eon qui ne vieillit point. Méthcdius l’appelle
le premier des Lions. On peut voir dans les
deux derniers chapitres du premier tome de Beau-
sobre, toute cette théorie mystique des Eons,
bien développée. {dd) Les Valentiniens ( 5 ) , pour dire que Dieu
le Père est invisible et incompréhensible à l’homme,
et qu’il habite , relativement à nous, un lieu iiriDé-
nétrabie, et pour ainsi dire un silence éternel,
disent que le Père ou Buthos, profondeur, a
épousé Sigê, ou le silence, et que pour se manifester
aux esprits ou aux intelligences qu’on appelle
les Eons, il ht sortir de lui même l’entendement,
Ktr , son fils unique ; ils dormoicm à ce fils pour
(1) Philon, p.
(2; Beausob. t. s , p. 558.
(31) Ibid. p. 36e.
Ibid. t. p. JT 1 tt 57é
épouse la Vérité, qui est l’objet de ^entendement.
ra Car bvla les anciens n’appelloient véritablement Etres, , que les objets intellectuels, pour les d iffé-
rreenntcéise.r dOens Etres corporels, qu’ils appelloient appa
assimiloit également Dieu, Ormusd, à
la lumière et à la vérité. Les Valentiniens (6) appe-
loient Verbe cette sagesse divine, considérée comme
sortant au dehors, et se communiquant aux hommes.
Le Verbe de Dieu , qui n’étoit autre chose que la
raison ou la sagesse de Dieu, avoit pour épouse la vit. ( Lux èrat vit s et vita erat lux ). C ’étoit
en lui un attribut actif et fécond. ( C ’est le spiritus de Macrobe, condtns et creans omnia ).
(ee) On trouve, chez plusieurs Philosophes Juifs
et Arabes ( 7 ) , les mêmes idées et la même progression
de causes. Un Rabbin ( Menass. Befi-.
Isra , de Créât, probl. 13 , p. $2, etc. ) nous dit
qu’Avicène et plusieurs autres Philosophes, considérant
que Dieu est un Etre simple et une parfaite
unité, ont conclu : « Q u’il ne peut émaner
» de Dieu , qu’un Etre simple , et un comme lui * » c’est la première intelligence, substance pure et
» dégagée. D’elle émane une seconde intelligence \
» ensuite la Sphère suprême et l’ame de cette
» Sphère. Ensuite une troisième intelligence, avec
» Pâme et la Sphère du second Ciel. De la troi-
» sième intelligence il en émane une quatrième,
» avec l’ame et la Sphèré du quatrième Ciel.
» C’est ainsi qu’il y a eu successivement unepro- duction d’intelligences, d’ames et de Sphères,
» jusqu’à celle de la Lune avec sa Sphère et son
» ame. Cette dernière intelligence, qui est dans
» la Lune , est appellée par Avicène, Ÿtnttnde-
» ment actif. C ’est lui qui produit tous les Etres
» sublunaires». Il y a des Philosophes Hébreux,
poursuit le Rabbin, qui ont embrassé le même;
sentiment.
Je remarque que cette chaîne d’intelligences at-*
tachées aux Sphères, placée au-dessus de notre
monde sublunaire, rentre dans l’idée' de la théogonie
d’Hésiode, qui, avant de parler de l’organisation
de notre terre avec ses mers et ses montagnes,
nous donne d’abord la génération de*
Muses, ou des intelligences attachées aux Sphères
célestes, suivant-Macrobe. (ff) Saint Athanase reproche aux Ariens d'avoir
emprunté des Païens l’expression équiroqu»
de ( Aytvnla ) Jngeniti , pour exprimer la h-,
cliiattidio nv odcaub uVlei rabde ,i setat mil iamjopuroteb i:t aqteumod dselià p br terea iti unrs ,- eojpUosr tedbiactt ioeonsi sa bc oigisn ouscne dree . illu mi uetnuiàtn acect tpmeenntntetm, vienxt bonov é(v dxueu Pèerxe, ) et ex mente animam, en r* tiya- quamvis tarum voai ig^ivnytjsn vv i,d toarniutn, datman iednic uinntr t,n iteat
((65)) Ibid. t. i,.p. 551, Ibid. p. 5j2.
(7) Ibid«-1. 1, p. 7«
asseverant
asseverant, neque se eâ de causa majestatem primé , dttinmdièn umereen as rebti tarannimtuar . o.riginem desumunt carpere aut
(gg) On peut voir dans Beausobre, t. i ,
p. 561 -, combien les anciens auteurs Chrétiens
étoient partagés sur l’égalité des personnes. Les
Manichéens ne l’admetroient pas. Origène enseigne
par-tout que le fils est inférieur au Père.
C ’étoit l’opinioft commune de l’église. Ainsi Manès
assignoit aux trois personnes divines des séjours
proportionnés à leurs dignités. 11 mettoir le Père
dans le Ciel suprême, le Fils dans le Soleil, et
le Saint Esprit dans P a r , au-dessous du Fils.
A i ’égard'du Père, continue Beausobre, il n’y
a rien à reprendre dans la doctrine de Manès.
Il suivoit la notion de tous les peuples, qui,
croyant le monde borné par une grande voûte,
logeoient la Divinité au plus haut étage de ce
superbe palais. Manès se figuroit le Père retiré
dama une lumière inaccessible, d’où il gouvernoit
le monde par le ministère du Fils, du Saint-Esprit,
et par celui de ses Anges.
Quant au séjour du Fils dans le Soleil, il
emprunta cette idée des Mages, qui enseignoient
que Dieu avoit établi son trône dans le Soleil. Les
Pyoyyth ,a g&oiroiçciens l’appeloient Aiocqv^axnv, Imoç nrvp- 0fovov. Là étoit Mithra, lequel, suivant
Plutarque', est le Mesites, ou Médiateur, e t , suivant
Psellus , le Na? de la Divinité. Ainsi le
nom de Mithra étoit commun, au Soleil, et au
Nar , ou à la première intelligence qui émane
du Père; l’un étoit le corps, et l’autre l’intelligence,
ou la substance intelligente qui y habi-
toit.^ C’est là, suivant moi, l’origine de l’union du Logos intellectuel au corps visible , et à la
substance lumineuse , ou enfin de son incarnation
sub signo Virginis ( i ). Delà l ’opinion de
quelques-uns, que le Soleil étoit- lè séjour du
corps de. J. G. et des bienheureux.
Le Saint-Esprit étant la troisième majesté, les
Manichéens le plaçoient dans l’air ( a ) . La théologie
des Hébreux , suivant Eusèbe, avoit beaucoup,
de rapport avec celle des Manichéens que
nous développons ici. Voyez ces rapports dans
Beausobre. Le Saint-Esprit avoit la 'charge des
âmes humaines, qui, suivant Manès, tiroient leur
substance, ainsi que celles des animaux, de
l ’air, où du spiritus.
{hh) Les Platoniciens, dit Beausobre, t. a, p. 12,
posoient trois principes, qui au fonds se réunissoient
à un seul. Le premier qu’ils nommoient !e bien,
l ’unité. C’est proprement l ’essence divine. Le second
est Ventendement , qui conçoit et forme les
desseins. Le troisième est l'ame , qui exécute, et
<1) Ibid. p. 5^4. 'j.'
(2) Ibid, p. 566. * 1
<|) Chai ci d. in Timaeum , §. 186.
Ralig. Univ. Tome III.
qui donne le mouvement et la vig a fout. U cite
Plotin ( contra Gnostic. Enneacl. 2 , 1. 9.) (ii) Un savant Platonicien du quatrième siècle,
Chalcidius (3) qui commenta le Timée , nous dit que
Platon concevoit, premièrement, « un Dieu su-
» prême et ineffable,qui e*t la cause de tous les êtres.
» Ensuite un second dieu, qui est la- providence du
v père , et qui a donné les loix de la vis éternelle
» et de la vie temporelle. Et enfin un troisième
» Dieu et une troisième substance, qui esà appelée
» seconde, intelligence, qui est comme là ccnser-
33 vation des lois éternelles. La providence est cet
» esprit, N ïf, qui tient le second rang et la ss-
33 conde autorité après le Dieu suprême. Comme
» elle est incessamment tournée vers cet incom-
33 parable modèle , et appliquée à le contempler ,
» elle en est aussi la pas faite image. Elle tire de la
33 bonté souveraine celle dont elle est ornée elle -
33 même, et celle dont elle embellit les créatures.
33 La troisième substance est intelligenceJNaÿ’,comme
33 la seconde, maE elle est proprement Y ame de l'uni-
» vers (spiritus, anima mundi ) , répandue dans ses
33 trois parties, dans la région suprême, dans celle
33 des planètes, et dans la région sublunaire , celle
» où est notre terre ». Le Dieu souverain commande : Le second ordonne le plan, le troisième
grave.
(kk\ Le Pi mander donne le nom de lumière à 1*«- prit pur ; et l’ame.. est ce qn*il appelle la vie.
L ’homme, dit cet auteur , reçoit Y ame de la vie et
l ’esprit pur de la lumière.
{Il) Le Pimander eut la plus.grande autorité
parmi les Chrétiens (4) : il ne l’a pas même encoie
perdue en Orient. Fauste Manichéen met Hermès
au Nombre des Prophètes des Gentils. Les Syriens
ont encore aujourd’hui des entretiens d’Hermès avec
Tatien son disciple , écrits en langue Babylonienne.
Ces sortes de livres, dont les Chrétiens se sont servis
dans leurs disputes contre les Ge itils, sont remplis
d’idées Platoniciennes ota semblables à ceits
que Platon emprunta de la théologie Egyptienne et
Chaldéenne. {mm. On attribue aux Chaldéens, dit Beausobre
(5) , d’avoir connu une espèce de Trinité, composée
de Dieu le Père, qui a seul l’existence par lui-
même , de Y esprit pur, N«?, et de L’ame. C’ est ce que
l ’on vo t dans les oracles attribués à Zoroastre. Quoique
ce poème ne soit pas de Zoroastre , on convient
néanmoins qu’il contient^une très-ancienne philosophie.
Il est cité souvent par Synéaus, sous les nom*
de y^çiurpoi et de hoyiec. Synes. de Insom. p.140,
et les schol. de Niceph, Greg. p. 383.
(«n) Un certain Aristocrite (6) avoit composé un
ouvrage, sous le nom de Théosophie, dans lequel il
(4) Beausobre , t. 1, p. $ 26.
(O Ibid. t. 2 , p. 34S.
(b) Ibid, t* I , p. 435.
V v J