la position des points solstifiaux et
équinoxiaux, et celle du pèle, relativement
aux Etoiles à eetle époque, nous
nous croyons en droit de conclure, par
le rapport, frappant qu’aune telIeSphè-
re avec, l’Agriculture Egyptienne et
Ethiopienne , que les rives du Nil ont
vu naître cette science (i) ; que le Zodiaque
est l’ouvrage des peuples de ce
climat, puisqu’il a un sens chez eux,
et qu’il n’en peut, avoir que chez eux;
qu’enfin , il est à eux , puisqu’il n’est
fait que pour eux.. Cela se conclut d’après
l’hypothèse simple , qui suppose
un sens à ce,s emblèmes; hypothèse ,
née de layounoissance que nous avons
du génie hiéroglyphique de ces peuples
, confirmée par le témoignage de
Macrobe , et par celui de Lucien , qui
voyagea dans ces climats , et qui nous
dit expressément , en parlant des
idénominations données aux Astres,
qu’elles n’étoient pas seulement nomi-
lia , sed rerum signa.
Cette conclusion est aussi parfaitement
d’accord avec l’opinion repue chez
les Grecs et chez les Romains , que les
sciences Astronomiques étoient nées en
.’Egypte,
Hérodote (2) dit, que les Egyptiens
sont les premiers inventeurs de la division
de l’année en douze mois , et que
, cette division du temps étoit calquée
sur celle des Astres : E t hçeo e x as-
tris excogitasse ; qu’ils furent aussi
les auteurs des noms, qu’on donnoi taux
douze grands Dieux , ou, suivant nous ,
aux douze Astres Génies protecteurs '
des signes. Macrobe (3) assure , qu’ils
sont les seuls , qui, dès la plus haute
antiquité , aient eu une année bien ré-
glée-
(j) August. de Civ. Dèi. 1.18. c, 39?4©. (z) Herpd. 1. i. ç. 4. c. ,82.
(-3) Macrob. Sat. 1 , 1. 1 . c. 12.
(4) Diod. Sic. L 1. c. 9,1. 19. c, 8.
Slrab. 1. 17. p, 8i6f
;{î>S Syncelle, p. 40.
fén .Mayil Capel^ L 8. p. 274.
Astrôif, ancienne 5 T. 1, p\ i8î,
Diodore de Sicile et Strabon assurent
que les Prêtres Egyptiens (4) étoient
habiles,, non-seulement dans la Gio-
niétrie , mais aussi dans l'Astronomie
et dans l’Astrologie (y ) ; qu’ils avoient
de temps immémorial des tables Astronomiques
, qui marquoient les révolutions'des
Planètes , et leurs mou-
vemens diurnes . stationnaires et rétro-
gades, et qu’on y voyoit leurs inlluemej
sur les êtres sublunaires. Tel étoit le
cercle d’or d’Osymandias , qui avoit
1111e coqdée de large et 365 coudées de
Jour, où chacune des .coudées répou.
doit à un jour de l’année , et où les
levers et les couchers d’Etoiles étaient
marqués : ce qui annonce déjà une Astronomie
bien ancienne. Mais Aehilles
Ta tins (Isagoge ad sdrati Phoenomena,
c. 1.) dit. quelque chose de plus précis,
JEgyptios primos omnium tam coe-
lu.ni, quam terram esse dimensos ,
ejus que rei scientiam ad posteros in-
çisam oolumnis propagasse. En cela
il est R accord avec Macrobe et Lucien.
On attribuoit à Hermès la division du
Zodiaque (S).
Martianus Capella (6) introduit l’As-
troriomie , qui dit d’tlle-même : Per
immensa spatia soeculorum , ne prq-
fanâ loquacitate vulgarer , JËgypùo-
rum c/ausa adytis occullgbar.
Court de Gebelin ( T, 4. p. 11. )
convient, qu’on appercoitencore à présent
, dans les Calendriers des peuples
du Nord, des rapports surprenans avec
le Calendrier Egyptien ; ce qui supposai
dit-il., une origine commune , ante,
rieure au temps des premiers Chai-
déens, dont on cite des Observations
Astronomiques, depuis plus de 1900 ans
avant Alexandre le Grand (7).
yeconnoît, que les Egyptiens avoient pour témoins
de l’ancienneté (le leurs découvertes as:
trônomiques , leurs pyramides parfaitement
bien Orientées, l’année de 366 jours un quart,
connue chez eux dès la plus haute antiquité 1
et la découverte du vrai mouvement de Mercure
et de Vénus, et que l’Astronomie (l e; V
être, établie, au moins 3000 avant l’Ere CWJ
e pourrais citer une foule d’Auteurs,
nui attestent le même fait ; et si leur
suffrage ne prouve pas la vérité que
j’avance , il prouve au moins , qu’elle
n’est point un paradoxe , et que je suis
d’accord avec le plus grand nombre des
Historiens.
Les figures Astronomiques, que nous
avons, viennent donc d’Egypte;etilpa-
roît,que tous les peuples qui ont ces formes
les ont tirées , ou des .inventeurs de
cette science, ou des peuples qui les
avoient reçues del’Egypte. L’universali-
tédesnoms desdouze signes, qui sont les
mêmes en Egypte, dans l’Inde, dans la
Perse, dans la Phénicie , dans la Grèce et
dans l’Italie décèle unesourcecommune.
Les Chinois sembler oient d’abord
faire une exception : néanmoins on
appercoit dans leur Astronomie moderne
les traces de l’ancienne Astro-
[npinie.. La révolution , qu’a subi chez
eux cette science , ne , nous permet
pas de trouver un accord parfait dans
leur Zodiaque, et dans leurs Constellations
avec les nôtres.On sait, qu’ils ont
été obligés de créer un Zodiaque, de
nouvelles . Constellations , après' que
l’Empereur Tsin-Chi-HoaDg eut fait
brûler tous les livres astronomiques , et
qu’il ne restait plus alors , dit le Père
houciet, (1) que des traditions confuses
sur les anciennes Constellations. Ce sont
ces traditions confuses, que nous croions
aujourd’hui appercevoir dans leur nouvelle
Astronomie, quoiqu’elle nous offre
un autre ordre de choses , et une distribution
particulière. Le Capricorne,
dans notre hypothèse , étoit le premier
des douze signes. Chez eux, la première
[Constellation s’appelle Kio , qui signi-
-un.e Corne dans leur langue. Il pa-
Mitroit, que, comme le nom d’Aries si-
jgnifie chez nous le premier signe, quoi-
9l,e la Constellation de ce nom n’y réponde
plus, celui de la corne, symbole
(0 Souciet, T. a. p. *.
W houciet, T. 3. p. 98.
•&%. Unit/. Tome IZL
abrégé du Cnper, pouvoit aussi désigner
la première division. Joignez à cela
, qu’ ils donnent, au Capricorne lui-
même unedénomination assez conforme
à l’idée de priorité, que nous lui attri-:
buons , en l’appelant d’un nom , que le
P. Souciet traduit par Syderum annales
(2). C’étoit-là en effet, que com-
mençoit la première époque Astronomique,
et qu’étoit fixé le point, de départ
del’année astrale, ou de la révolution
des fixes. Dira-t-on que c’est l’effet du
hazard ? Mais cette ressemblance n’est
pas la seule , que leurs Conste llations
aient avec les nôtres. Le Dragon est
chez les Chinois , comme chez nous y
un animal céleste , comme nous l’avons
vu plus haut (3). Ils appellent
Mao , ou l’astre Mao , l’Etoile que
nous appelons Maia. Mao, lucida Pleid-
dum , dit Souciet. Ils retinrent ce
nom par préférence, parce que cet Astre
annonçoit l’Equinoxe du printemps,époque
intéressante chez-tous les peuples.
Ils ont retenu également l’indication
du signe , qui , dans le mêine âge, était
signe solsfitial d’hiver , où ils com-
mençoient leur année ;> ils désignent
en effet par l’eau le signe céleste , où "
nous plaçons le Verseau. On retrouve
chez eux sur ce signe la même tradition
fabuleuse , que celle qui nous a été
transmise par les Grecs-. 1 fies derniers
avoient placé leur Deuealion d-8ns lé
Verseau , et il en porte encore le nom.'
Les Chinois également, ont un Diction-'
naire appelé Eulya (4), où il est dit
expressément, queEiven-Mao , signe’
céleste (que nous appelons nous Mm-
phora et Deuealion) , est le symbole
du règne de Tchauen-Hin , et désigne
cet Empereur , sous lequel il y eut
un grand déluge. Voilà donc le signe
du Verseau , qui chez les Grecs s’appelle
Deuealion, et qui chez les Chinois
désigne Tchouen - Hin, deux Princes ,
(3) Söufiet, T. a. p. 180.
(4; Souciet, T, 3. p.33.
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