sous le règne desquels ces deux peu-
pies placent un déluge. Il n’y a évidemment
de différent que le nom ;
mais le fond de l’histoire est le même,
et tombe sur le même signe céleste , >
ou sur le même symbole Astronomique.
Voilà donc encore un rapport
entre l’Astronomie Chinoise et celle
des anciens Grecs, Egyptiens et Phéniciens
, etc., qui annonce une filiation
commune. Nous avons vu aussi plus
haut, que leur Fable , sur la Tortue
de mille ans, ne doit s’entendre que
de la Constellation appelée par
les Grecs , et Tèstudo par les Latins;
que la Tortue allégorique est la Tortue
céleste ; nom qu’elle à exactement
dans leur langue. Mais les Chinois ont
une suite dé douze animaux, répondant
àunCÿelbde douzeans, quinesontautre -
chose que nos Constellations extrazpdia-
cales, on les.Paranatellons , qui fixoient
par leur lever ou leur coucher l’entrée du
Soleil dans chacun de nos signes. C’est
ce que je sais faire voir, en parcourant
les levers et les couchers d-Etoiles, qui
répondent aux douze signes, auxquelles
ces animaux correspondent dans le
Cycle , tels qu'ils sont rapportés dans
le P. Gaubil (i). Ce Cycle se retrouve
dans tout l'Orient, au Catay , chez les
Tartares,çhezlesTurcs, les Arabes,les
Perses , les Indiens, chez les Malayens,
les Tonquinois , les Siamois, les Japo-
nois , etc. On prétend même, que c’est
le Zodiaque de ces derniers petiples;
et que c’étoit Je nom des. douze signes
primitivement connus en Orient. Cette
supposition .conjecturale sera détruite
par l’explication suivante et loin d’y
voir un second Zodiaque différent du
nôtre , et plus ancien que lui, on verra
que ce n’est que la succession des
douze Astres Génies inspecteurs des
signes , ou des douze Constellations
(j) G au b il, T . 2. p. 174.
(2) Hyde de vet. Pers; Âelig..p; 225.
(3) Cæs. Ccel. Aslran. p. -ibS,
extrazodiacales , qui étoient en aspect
avec eux ; ce qui formera une nouvelle
preuve de notre hypothèse.
Voici dans quel ordre le P. Gaubil
nomme ces douze îinimaux , et les
signes1 auxquels ils correspondent (2).
Verseau. . . . Rat ou Souris,
Capricorne. Boeuf.
Sagittaire. . . . . Tigre. .
Scorpion . . . Lièvre.
Balance, . , . Dragon.
Vierge. . . . Serpent.
Lion................ Cheval.
Cancer. . . . Brebis.
Gemeaux. . » Singe.
Taureau . . . Poule.
Bélier . . . . Chien,
Poissons . . . Pourceau.
Consultons la suite des levers et des
couchers des Constellatiojisjsous chaque
signé , à l’époque où K Taureau oc-
cupoit l’Equinoxe, sous la latitude de
30 degrés environ.
Le Soleil au Verseau vers le Sols-,
tice d’hiver; coucher du soir de la Lyre.
Parmi les noms que les anciens lui ont
donnés , ceux de Mus , et.de M^sculus
lui sont restés (3)..
Soleil au Capricorne. Lever Héliaqné
d’une partie du Sagittaire , vrai Cen-'
taure. Ces înbnsfrës fùrënf,'dît-on,
originairement moitié homme , moitié
Boeuf, et celni-ci retiefït encore lé aom
de Taurus (4b II répond donc au Boeuf
du Cycle, génie cfu Capricorne.
Soleil au Sagittaire. Le Loup Iffe
leste finit de, se lever Héliaqueiuen
Il s’appellè aussi Panthera et Lco?i!'
Bayer , T ab . 8.
(4) Cæsius, p. 84. .
dûs, espèce de Tigre (1). Kirker (a)
dit, que les Hébreux l’appellent P ardus.
' ' ," l> ' ' . j
Le Soleil au Scorpion. Coucher du
Lièvre.
Le Soleil dans la Balance. Lever du
Serpent. Les Hébreux appellent ce
mois encore Ethanim, et les Egyptiens
Paophi ou Serpent.
Le Soleil dans la Vierge. Coucher de
l’Hydre. ■
Le Soleil au Lion. Lever du soir du
Cheval. 1 ;
Le Soleil répond au Cancer. Lever
de la Constellation de Cephée, dans laquelle
on peignoit autrefois en O-
rient un berger avec ses-moutons (3).
Ce sont les Brebis, qui spnt désignées
dans le dernier, des travaux d’Her-
cule. 1
LeSoleildauslesGemeaux. Coucher
de Procyon.
Dans l’explication des Fables Indien-
nesi;:!nous avons toujours trouvé que
Procyon étoit*le fameux Singe Ha-
mian. Il fixe le lever du Sagittaire,
: avec lequel le Singe est en aspect (4).
Soleil au Taureau. Lever Héliaque
S de la Poule et de ses Poussins ; ce sont
les Pléiades , qu’on a appelées Pous-
sinière. On la trouve également pla-
! cée à la station du Boeuf , dans le
Planisphère Egyptien de Kirker (5 ).. .
Le même Auteur (6) met, dans la
! station des Pléiades, Gallina cum pul-
Us , et Blaeü , Massa Gallinoe (7).
Soleil au Bélier. Lever dePersée. Les
Arabes l’appellent Canîs, ou Caleb et
Chélub, Çbien^8). lia les attributs du
fameux Mercure des anciens , qui prit
! aussi , comme Sirius , le nom de
Chien : Ob vigilandi et cdstffdiendi
ttudium. ■
Soleil aux Poissons. ? Coucher , ou
( 0 Cæsius , p. 286.
(2) Kirker, T. 2. p. 1971' ’
(3f Cæsius , p. 114. et Hyde de vet.Pers.
I Ael.p.xgt.
(4) Kirker, OEdip.T.a. pars 2. p. 201.
passage au méridien inférieur de la
grande Ourse , que les Syriens appe-
loient Porcumferreum ; c’est le Pourceau
, qui accompagne Typhon dans
l’histoire d’Osiris ; c ’est celui qui tue
Adonis ; c’est le Sanglierd’Erymanthe ,
etc., comme nous l’avons fait voir. Kirker
, nous donnant la Sphère des Orientaux
dit, qu’ils mettent le Sanglier dans
les Constellations à la place delà grande
Ourse : Ursoe majoris loco ponunt
Porcum feireum (9).'
Il est donc certain , que les Constellations
qui fixoient alors , par leurs
levers et leurs couchers, le passage du
Soleil dans chaque signe , et qui à ce
titre y présidoient, comme Génies , se
retrouvent dans nos Sphères en aspect
avec ces mêmes signes, à-peu-près sous
les mêmes noms etdans le même ordre.
Peut-on regarder cet accord , comme
l’effet du hazard , sur-tout quand on
sait, que telle étoit la forme de tous les
Calendriers anciens ? Attaquera-t-on
l’authenticité de plusieurs de ces dénominations
. différentes , données aux
Constellations ? Mais il en est plusieurs,
qui ne tiennent rien de la dénomination
, et qui se succèdent visiblement
dans le Ciel, comme les animaux du
Cycle : tels sont le Cheval, les deux
Serpens et le Lièvre , qui se suivent
dans l’ordre des levers, et des couchers
immédiatement, comme ils se suivent
dans le Cycle des Orientaux | et qui
répondent aux mêmes signes du Zodiaque.
Ce même Cheval se trouve placé
sous le signe du Lion , dans la suite
des douze animaux, qui sont sous les
douze signes, | dans le fragment du
Calendrier Egyptien , trouvé à Rome
en xyofi,. et envoyé à l’Académie des
Sciences en 1708, par M. Bianchmi,
(5) Ibid, p* 206.. -,
(6) Ibid, jjjfi 242.
(7) C k s . p. 34.
(#) Ctosvpi'tao.
(9) K i r k e r , OEdip. T . 2. pars 2. p. 2 0 I ,
Z Z 2