expressément nommées dans ces Cosmogonies,
fixent notre incertitude sur
le sens des douze préfectures, dans lesquelles
l’oeuf symbolique , image du
monde, est'sbui-diviïé.'II résulte delà,
que la même doctrine,quifàit la base de
l ’oeuf énigmatique, fait aiissi celle de là
période de 12600 ans, que le principe dé
la lumière et celui des ténèbres partagent
entre eux. La tradition des Mages
sur l’oeuf nous rappelle aussi , aux
divisions dé la’ sphère- et aux constellations.
Car en nommant l’étoile Sirius
pour chef de ces préfectures,.c’est nous
aire que If s autres chefs doivent être de
rnênie nature que’lui y où des astres
soit bons ou soit mauvais.
Dans ces deux Cosmogonies l’introduction
du mal est désignée par l’ascension
delà Balance , ou du signe , qui
ramène les froids de-l’automne. Dans
la première , que nous avons, rapportée
plus haut ,• oiril est question du jardin
délicieux ; dans lequel l’homme fut
lacé , c’est le Serpent qui ramène les
ivers. Ces deux emblèmes, si diffé-
rens en apparence , se réduisent au
même symbole Cosmique , puisque, si
on voit dans le ciel la Balance à l’équinoxe
^’automne, on trouve aussi à
épté d’ elle un Serpent, et que l’ascension
de celni-ci accompagne toujours
celle du signe, auquel il est joint. Car
le Serpent, dit Theon dans ses Commentaires
sur Aratus ( i ) , porte sa tête
sur la Balancera laquelle il semble ternir,
Or , cpmjjie il n’y a point de serpent
sur la terre qui ramène le froid,
de même qu’il n’y a point de chien qui
produise le chaud ; il s’ensuit que noos
deyonschercher le Serpent, qui produit
le frojd , aux cieux ou l’on trouve le
Chien qui cause les ardeurs de l’été, et
faire du Serpent nn être du même
monde , que Je Chien qui amène les
chaleurs caniculaires.
Ainsi, il n’y a point de doute que les
signes céleste^ du Zodiaque ayant éfé
0 Tl/eo»,p, 117. •
choisis, pour déterminer la marche pro.
gressive de la lumière , du chaud et du
froid, du bien et du mal de la nature,
et eh fixer les limites, l’on n’ait également
choisi les constellations hors du
Zodiaque, qùise lèventet se couc lient eu
même temps, pour fixer les mêmes époques,
puisqu’elles servoient à marquer
la succession des signes et les -saisons
dans les anciens calendriers. Or, puisque
eesastres étoient regardés par les uns,
comme.des causes, et pa'r les autres,
comme des signes des effets produits
dans la nature sous leur aspect , nous
croyons, pouvoir, conclure , que la ré-
volution des astres étant périodique,
celle des effets le sera aussi ; que si le
mal produit est l’hyver, et le ravage
qu’il porte dans la nature sublunaire ,
le mal ne sera pas sans remède , et que
l’homme doit en attendre la réparation,
comme elle lui fut effectivement promise,
au moment de son prétendu péché.'
En suivant toujours notre conséquence,
si le-mal est celui qui se reproduit
tous les ans en automne , la
réparation s’en opérera à l ’équinoxe du
printemps, pii à Pâques, fête qui'est
essentiellement liée ch,e2 les Chrétiens à
cet équinoxe. Si le mal, est le froid , qui
suit la retraite du Soleil yers les régions
Australes , le bien sera.Ia chaleur végétative
que rapportera le -Soleil, lorsqu’il
repassera vers nos ,régions Septentrionales.
Le réparateur sera le
Soleil lui-même ,, çet astre père de la
nature , que Platon appelle le fils de
l’Etre suprême, qu’il a;engendré semblable
à lui , et qui se produit soUsies
formes d’Hammon ou de l’Agneau équinoxial,
auquel il est uni à ce moment,
comme le principe des ténèbres avoit
pris la forme dq Serpent placé sur la
Balance à l’autrcéquinoxe, où,les ténèbres
commencent à reprendre leur
empire dans le monde, et dans les replis
duquel s’entortille Pluton , dieu des
ojnbpe». et des morts.- .
. Ott voit déjà, par, ce.preiaiex appereu
la Religioft -Chrétienne, avec ses principaux
caraetèiesynaître comme une
conséquence nécessaire de la Théologie
ifudaique, et, le réparateur allégorique
prendre les formes sacrées dont il’ est
jevêtu ^lorsqu’il combat'et défait le
.Serpent allégorique qui s’oppose à l'établissement
de l’empire de la lumière,
sous les noms de Python , de chef des
[p-éans et de Serpent d’Eve.
E Revenons sur nos pas : appuyons sur
[tous .les détails." et donnons à chaque
explication en particulier tèutn la force
[de la démonstration la plus rigoureuse,
en écartant jusqu’aux pluspetitsnuages,
[que. pourroit encore laisser le style
[allégorique.
D'abord la division millésimale, employée
danscetteThéologie, n’est qu’une
[fiction allégorique, dont le bu« est de
déguiser la division duodécimale de
l’année et du Zodiaque , eu nous présentant
la subdivision de chaque, signe ,
loon pas en degrés étÿen minutes ;,
[comme nùus faisons, mais en millièmes
[de signes , sous la forme énigmatique
d’années. Le nom de mille désigne
[simplement un intervalle de tempsquel-
Econque ;• et les six’ mille déterminent
des six temps , dans lesquels est distribuée
l’action du principe du bien et de
j,la lumière, tenfps que les uns appellent
«six jours, les ah très six mois, d’autres
six-xnille ans , six ghaambars-, suivant
le génie mystique des auteurs de ces
Casmogonies. Mais la vérité est, qu’on
doit y voir six mois , et rien autre
chose.
En effet), ces mille allégoriques, pris
trois par trois , annoncent bien clairement
la distribution des saisons , qui
marchent trois par trois, et qui répétées
:quatre fois composent l’année , distribuée
en quafre parties , subdivisées en
[trois;-ce qui donne la division duodécimale,
qu’Ormusd et Ahriman par-
j tagent également entre eux. C’est au
commer cement du troisième quart de
la distribution én 12000, que le mal
paraît ; c’èst-à-dire , qu’après que le
Soleil a fourni la carrière , des deux
saisons , printemps et été , et parcouru
les, sixisigues‘supérieurs fil commence
la troisième Saison, pt,entre au septième
signe. Là commence le. mal, çt ja nature
voit flétrir les fleurs et les, feuilles
au x ; a p proches de l’h i ver. «
Enfin, pour se convaincre que par ees
douze temps, appelés allégoriquement
12000 ans, on doit entendre les douze
mois de la révolution solaire, il faut
rapprocher de,ces, passages un autre
passage,de la même Théologie (i) ,,où
la durée; successive de ,1a création périodique
et de l’action du bon principe
est.exprimée sin 1 plement et sans figure.
La création y est dépouillée de l’allégorie
des nombres mille, et distribuée '
en six mois, comme nous le .supposons,
qt. iCpmme on dpit laprendre effectivement.
a L’eau est produite* au qua-
» trième mois , au mois Tyr » , c’est-à-
dire«, sous le signe du Cancer,, où l’Astrologie
plaçoit l’eau , dans la distribution
qu’on faisoit dés élémens entre les
signes du Zodiaque. « Au sixième mois
.» Raroft la terre » , c’est-à-dire , sous
le siigp de la :Vierge ,.où l’Astrologie
plaçoit aussi la terre, dans cette même
distribution des élémens par triangles
dit fieu , de la terre , de l’air et de j ’eau';
ce qui prouve que l'Astrologie entré
pour beaucoup dans ces Cosmogonies.
Ainsiilen résulte cetteconsé-quencç, que
les douze mille représentent en général
douze temps, qui dans la .réalité sont
lesdouzémoisde la période solaire, mais
que la L,ugue. mystique appelle douze
mille ans; et que les six mille temps,
durant, lesquels agit le bon principe [
jusqu’au septième mille où commencé
son repos et le fnal de la nature , sont
sans figure Tes six mois de la belle saison.
Par la même raison, de même que nous
entendrons; six mois par les six mille
ans de la Cosmogonie des Perses de
(1) Zeod Avest, T. 2. p. 82. etxu'v.