des Astres , avec les Etoiles fixes , et
avec tout ce qui avoit été formé par Or-
musd. Aussitôt la fumée s’éleva dans
les divers lieux où il y avoit du feu. Le
Peuple' céleste , pendant 90 jours , ou
3 mois ( l’allégorie de trois mille ans
n’est plus ici employée, et l’auteur parle
sans figure ) , combattit. dans le-tnonde
contre Ahriman et contre les Dews :
il les déliât et les précipita dans l’Enfer.
C’est ce combat et cette défaite
qui sont décrits ici (1) -, dans ces deux
chapitres* Nous y voyons la Bête , le
faux Prophète, le Dragon et leurs compagnons
vaincus , jetés- dans l’étang de
soufre et de feu. Est-il une plus grande
ressemblance?
Dans les combats contre lePeuple céleste
(2) , 1e Ciel secourt le Peuple céleste
, de manière qu’Ahriman ne peut plus
se tnéler avec, lui. Le Ciel voulut, comme
un soldat qui a endossé la cuirasse,
se présenter devant Ahriman pour lui
faire la guerre. Ormusd , du Ciel ferme
qu’il habite, secouru t le Ciel qui tourne.
Les Fermiers des guerriers , tenant en
main la lance et la massue , se préparèrent
eu cet état à secourir le Ciel qui
tourne, et le secoururent. Ahriman prit
la fuite (3),
Ahriman précipité alla sur la Terre ,
courut dedans, et bouleversa tout ce
qui étoit dans le Monde. Cet ennemi
du bien se mêla par-tout, chercha à
faire du mal dessus et dessous ; il mit
une eau brûlante sur les arbres et les
fit sécher sur-lec-hamp (4).
MaisAhriman (S),sut, que les Dews,
ou les mauvais Génies ses compagnons
disparoîtroienf., et qu’il seroit lui-même
absolument sans force , parce qu’à la
fin la victoire étoi t réservée à Ormusd.
Lors de la résurrection ^6) , et. pendant
la durée des êtres , les hommes seront 1 2
(1) Apocal. c. 19. v. 20., et c. 20. v. 9.
(2) Zeud. Av,-si. p. 355. p. 358.
■ M p- û?5-
14) Ibid. p. 331.
{5) Ibid, p. 3®,
rendus à la vie, par ce qui viendra dir
Taureau. On sait, que cet animal occn-
poit l’Equinoxe, avant l’Agneau ; mais
c’est toujours la même idée cosmogonique
: il en résulte seulement, que cette
Théologie des Perses, d’où est dérivée
celle des Juifs et des Chrétiens , est
très-ancienne ; et qu’on appliqua autrefois
au Taureau équinoxial les idées de
régénération , qui furent transportées
ensuite à i’Agneau , qui le remplaça à
l’Equinoxe , par l’efiet de la mur’che
lente de la rétrogradation des noeuds
équinoxiaux. Car lesinitiatïonsauxMys-
tères de Bacchus et.d’Osiris aux corses
de boeuf, sont plus anciennes que celles
d’Ammon aux cornes de Bélier , ou de
1 Agneau des Chrétiens.
Le Taureau , dans cette- ancienne
Théologie , fait donc la même fonction
que frit; ic<i l’Agneau, aux noces duquel
sont appelés les Initiés ; et cela au uio-,
meut de la résurrection et du grand
Jugement (7).
En effet, on voit aussi.à ce même
instant de la défaite d’Ahriman , et de
la victoire d’Ormusd, dans la Théologie
des Perses, Sosioch placé sur un lieu
élevé, donner à tous les hommes ressuscités
une récompense proportionnée
à leurs oeuvres. Les morts; ressusciteront;
l’homme reparoîtra sur la Terre
, (8) disent les Perses.
C’est après cette défaite dernière du
mauvais Principe, que les Mages font
passer leshommes à c et état.de félicité,
dont ils doivent jouir dans l’Empire
d’Ü.rmusd (9),, où revêtus de corps
lumineux , ils. ne connoîtront plus de
ténèbres , ni aucune espèce de- besoins
(a) ; comme ici les Elus, après
la défaite du Dragon , et après la résurrection
et le jugement., vont passer dans
la,Cité Sainte, dans la nouvelle Jéru-
(6) Ibid. p. 3B7. et 418.
[7) Apocal. e. ny v. 9. c. '20. v . 5. et 12.
(2) Zend. Avç si. T . 2. p. 387. et 415.
(y) De p É p. 370.
s -lem brillante de clarté. Ne semble-
t-il pas en voyant ce Sosioch ( 1 ), qui,
doit à la fin du monde , dans les derniers
mille ans , se placer sur un trône
Hèl’é > pour donner à tous les hommes
ressuscités une récompense proportionn
e l leurs oeuvres , voir ie même tableau
que nous présente l’Apocalypse
(a) , après l’intervalle des derniers
mille ans, dans ces deux versets du
ch. 20 ? « Alors je vis un grand trône
n blano et quelqu’un qui étoit assis
ü dessus, devant la face duquel la terre
„ et le Ciel s’enfuirent, et jjn’en resta
« pas même la place. Je vis ensuite les
ü morts grands et petits, qui comparu-
» rent devant le trône.... et les morts fument
jugés selon leurs oeuvres
Les idées de résurrection et de jugement,
qui sont exprimées dans l’Apocalypse.,
faisoient partie des opinions religieuses,
de la Perse, comme on peut
le voir, dans M. 1 lydo (3) -, qui expose
la doctrine des Mages.
Ils pen&oient, qu’a près la résurrection-,
ils meneroient une vie tranquille et
délicieuse, sur une terre purifiée par lç
ièu:(4). Quant à la doctrine des;deux
principes et à celle deleurs combats,qui
dévoient;.précéder cette époque , il. est
incontestable qu’elle leur appartient,
et qu’elle fut ensuite adoptée par les
Manichéens , dont la Théologie a tant
d’affinité avec celle des Perses.
On v;pit donc , dans ce précis de la
Théplogie des, anciens Perses , le fond
; des idées Théologiques employées dans
' Apocalypse, et spécialement, dans ces
1 derniers chapitres, , et souvent on y
retrouve les mêmes tableaux. Ony re-,
; parque le choc violent des deux prin-:
®'pes Lumière et Ténèbres dans la qer-;
oiere crise, qui va affranchir l’amversde
l’empire dji niai. On y voit le grand Dra-
[|°d, qui avoit amené'l’hivfer, le froid et
les ténèbres, ou l’Astre Serpent avec
m c. 20. v. 11. et,12.
V) Hyde de vel. Fers, L J* p, 293. et 837.
les, Dews ou Génies malfaisans , qui
forment son cortège, et qui vont spus ses
enseignes combattre le peuple Céleste
et Ormusd , ou le Dieu Lu'Uiière, qui
en est le chef. Tout se termine par le
triomphe de ce dernier , qui conduit
ses sectateurs dans une .Région Lumineuse
où il habite, au sein de la félicité
éternelle , tandis que le mauvais
principe Ahriman, ou le grand Serpent
est précipité, enchaîné et réduit à ne
pouvoir nuire au peuple Céleste. O11
a dû sur-tout remarquer cette captivité,
du mauvais principe .pris, lâcfajé
ensuite et vaincu , comme .dans lç chapitre
20 de l’ Apocalypsè , où Satan
enchaîné pendant 1006 açs est lâché ,
et livre un combat ojj; il éprouve une
dernière défaite, qui .aelieve sa ruine
et celle de ses amis.
En reprenant donc, l’examen de ces
deux chapitres, aussitôt après la con-
damnatioù du monde .d’Ahriman . do
ce monde ténébreux , où nos âmes sont
détenues dans une espèce de captivité,
et livrées any assaüts du mauvais principe
, n©ü? vpyotts que Li trpupe des
Cohîpâgnou'sèd’Qrnîusd ou du’ Dieu de
la Lum.ièfe'&pplàüdit a sadest,miction.
« Apres cela j.dit l’Auteur (Sj, j'èn-
» tendis comme la voix d’une npm-
n bréusé troupe qui étoit dans lé Ciel,
» qui disoit Allchna , saint, gloire,
» puissance a notre. Dieu' , parce que
» scs jûgemens'sont véritables et justes,
» et qu’il a condamné l'a'grande Pros-
k fifliée , qiù a corrompu la terre ».
Louez' Dieù , ditj-on , parce que le
Seigneur notre Dieu (ƒ ) , le tout-puissant,
est entré dans son .règne (6).
Quél est ce Dieu,?,Le Soleil, quel
est son'régné ? L’hémisphère supérieur
où règhçTâ Lumière où l’/Iémisphère
Bûrèijl, dont les’six'pi entier.; signes,
à compter du,point équinoxial , sont
cerises 'former lés 6000 ans du règne
{4) Ticautobra., T. I. p. 2C0.
(5) Ch. 19. V. I. et 2. ;
<6) Ibid. v. 6. .et 7. . 1