et dans l’époque unique où il convient
à’8é climat.
On voit, qu’en partant de la supposition
la plus simple , c’est-à-dire , qu’en
imaginant que les figures d’animaux ,
tracées dans le Zodiaque , ne sont pas
des peintures bizarres, ni des figurés
dessinées au hazard, et sans but, nous
sommes arrivés à une époque, ,où le Zodiaque
est l’emblème le plus nature! du
•Cieletdela terre, chez le peupleEgyp-
tien. Cette supposition n’a rien que de
vraisemblable, puisqu’on sait, quesi ce
peuple n’est pas l’inventeur de l’écriture
hiéroglyphique , au moins il en a
fait usage plus qu’aucun autre peuple,
l’a conservé plus long-temps , et nous
a transmis plus de monumens de ces
isavans emblèmes. Nous le répétons encore
; il séroit bien étonnant, que chez
les Egyptiens tout fut hiéroglyphique ,
et que les emblèmes des Constellations,
qui se trouvent tracées sur presque tous
leursmonuinens, et qu’ils appeloient les
caractères de leur écriture sacrée, fussent
les seules figures , dans lesquelles
il n’entrât aucun dessein, Macrobe
nous assure, qu’elles avoient un sens,;
et la connoissance que nous avons du génie
Egyptien, plus encore que le témoi-
fgnagedeMacrobe,nous en est un sûr garant;
de manière que j’aimerois mieux
reconnoître , qué je n’ai pu en deviner
le sens , que de supposer qu’ils n’y en
attachèrent aucun. Les symboles tracés
élans le Zodiaque. se sont conservés
pendant trop de siècles, sans altération,
et retrouvent chez trop de
peuples, avec les mêmes traits , pour
croire qu’ils fussent des signes arbitraires,
Aussi Court de Gcblin
pense-t-il, comme moi, que les ripms
que portent les signes du Zodiaque,
ne furent certainement pas inventés au
hazard (r). On ne sauroit nier, qu’il
»’y ait h; plus grand -rapport entre ces
ïj) Ménüe p rim itif, T . 4'. p. 60.
fp) H»'., de l’Asir. T. i,p. ƒ dp,...
noms et les phénomènes qu’offre le
cours de l’année; et en conséquence ils
doivent remonter à une antiquité très-
reculée.
Bailly ( 2 ) observe , que les Sphères
des Chaldéens et des Perses reu-
fermoieut des figures d’hommes sans
nom. J e pense, comme lui ; mais voici
la conclusion que j’en tire : i°. ce ne
sont point des hommes, ou des héros
apothéoses qu’on y avoit placés ; puis,
que sur-le-champ la figure eût eu un
nom , celui du héros apotbéosé; 2°. les
figures primitives étdient allégoriques,
et purement hiéroglyphiques, des ■ §-
gui es parlantes ., soit par leurs attitudes
, soit par leurs attributs ; 30. enfin
les noms qu’on leur a donnés , dans les
Poèmes allégoriques, où on les persoa-
nifioit, exprimoient leur fonction ou
leur position , tels que l’épithète de
Phaéton ou Brillant,’ donnée au Co,
cher ; le nom de Cadmus, ou l’Oriental,
donné au Serpentaire; celuideSei-
gneur et de Roi donné à d’autres Génies
en langue orientale, et que ce sont ces
noms mal interprétés , qu’on a pris
pour des noms d’hommes. Tels sont Ièy
noms de Callisto et de Megisto , ou de
très-belle et très-grande donnés à la
grande Ourse, dont on a fait la Nymphe
Cu-llisto,.etMeg!stû , fille de Cetée.
Si quelques peuples ont fait un changement
dans les noms des Constellations,
ce n’a été que dans le même
esprit, pour y substituer un emblème
évidemment relatif à leur siècle et
à leur climat. Nous voyons , par exemple
, que les Chaldéens ont supprimé
un des deux Poissons , celui qui est
sous le corps d’Andromède (3), Mais
à la place, ils y ont substitué une Hirondelle,
emblème naturel du retour
du printemps , que le lever de, cette
Constellation seinbloit ramener. Ou
sait, que le retour de cet oiseau de
(3) Tlieon ad-Arnt. Pl.cn. p, 13J,
passage est encore observé par les lia-
bitans de nos campagnes , comme une
époque de l’année rurale, et comme
le signe avant-coureur du printemps -
Jallimur, an Veris Proenuntia venitHirnndo,
Ovide, Fast. 1. 2. v. 853.
Ce Poète fixe ce retour sous les Poissons
,■ ou a la fin de PevrieT.
C’est ce que nous retrouvons dans le
Calendrier de Geminus (i).‘ Voici comment
commence lemoisrquirépondaux
Poissons : Pisccs sol percurrit diebas
30 ; die 2 , tempus est Hirundinem
apparere. Le Calendrier de Ptolémée
fixe au 2 5 de Mecbir, onde Février,
le lever de la tête d’Andromède , et au
28, 29 et 30 , le retour de l’Hirondelle
Hirundini advenive tempus
est (2'. C’est précisément l’intervalle
de jours, qu’il y à-entré le lever de la
tète d’Andromède , et celui du Poisson
1 boréal, qui est sous Andromède , et à
la placé duquel nous avons dit, que
les Chaldéens peignirent une Hirondelle,
Le séns de ces emblèmes Se présente
sans équivoque , et c’est ici le
lieu de dire rcomme Virgile : *db una
iiscè omnes. On donnoit même le nom
de vents de PHirondelle, aux vents qui
iouftloient dans eetté saison. Dans la
traduction latine d’un autre Calendrier
de Ptolémée , on lit ce qui suit , au
dixième jour avant les Calendes de
Mars : P ie 1 o- ante Cal. Léo occicTiC.
Aquilones CKelidonii appeüati inôi-
piunt et per quatriduum Jlant. Hi-
vunaines apparent. On retrouve La
même chose dans le Calendrier Romain,
tiré d’Ovide , de Columelle et
de Pline , donné par le Père Petau (3).
La peinture hiéroglyphique d’une
Hirondelle, dans cçtte partie du Ciel ,
pst un symbole si naturel et si intclli-
§7?, / que le sens de cet emblème a
neja été apperçu par Scaliger , ïh ejus
ftofipaeet , dit ce Savant en parlant du
Poisson boréal : Caput Hirundimim ei
ajjîngunt Chaldoei. Sed ego puto ab
eo , quod cùm sol est in extremo
Pisce , Hirundo iùcipit videri, quoe
veri proeludil ( Scaliger in Manil. I j .
v- 4 3 3 ).
En voilà plus qu’il n’en faut, pour
montrer l’origine de la substitution
faite d’une Hirondelle à la place d’un
Poisson, substitution qui est toujours-
une suite du génie allégorique (t) , qui le
prouve clairement, et qui démontre que
les figures tracées dans le Zodiaque et
dans les autres Constellations , n’y ont
pas été mises au hazard; qu’elles sont
comme le Calendrier hiéroglyphique
des anciens peuples ; qu’elles sent liées'
à leurs besoins et à leur climat ; et
qu’elles ont dû toutes signifier quelque
chose dans l’origine ., quoiqu’il nous
soit difficile aujourd’hui de pénétrer
le seins de tous ces symboles.
Il se présente ici naturellement une
objection ; c’est que , si le Zodiaque et
les Constellations ontété originairement
un Calendrier fait pour le climat d’Egypte
, le déplacement nécessaire, que-
ees symboles ont dû éprouver par une
suite de la précession , a dû , tous les
deux mille ans , faire changer ees emblèmes
, pour leur en faire substituer
d’autres , qui fussent. d’aCGord avec la
nature dans ces époques différentes ,
et conséquemment les symboles qui
nous restent .sont ceux des derniers
âges, et non point ceux du temps de-
l’institution primitive. Je réponds à
cela , que sûrement il y' a dû avoir des
clïangemeus faits dans les emblèmes'
Astronomiques, et nous trouvons1 souvent
dès ( différences , qui prouvent
qu’il y en h eu- Mais ces différences ne
se tnuiveiit pas dan^ le Zodiaque , et
n’ont pas dû, s’y trouver ; ou bien elles'
sont si légères qu’elles n’attaquent
(3 l Uranol. Pe ta v.p . S i -