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blême d’une Vache, (i) qui se tënoit
sur ses quatre pieds dans le premier
âge, sur trois dans le second , sur deux
dans le troisième , et qui aujourd’hui,
dans le quatrième, ne se-tient plus que
sur un pied. Ces quatre pieds éf oient
la vérité, la pénitence , la charité et
l’aumône. Elle perd un de ses pieds à
la fin de chaque âge , jusqu’à ce qu’en-
fin , après avoir perdu le dernier * elle
les recouvre tous et recommence le
cercle , qu’elle a déjà parcouru. On
voit évidemment , que c’est, la fable
grecque des quatre âges, figurés par
quatre métaux , rendue par une autre
*ntage ; mais que le but moral est absolument
le même. La distribution des
âges de la période fictive, et la fixation
de la durée de chaque âge a été imaginée
dans le même dessin , et on a exprimé
par la progression des nombres,
. la même idée de dégradation, qu’on
avoit rendue par quatre métaux , et par
la fiction de la vache aux quatre jambes
, qu’elle perdoit successivement.
C’est un troisième symbole , qui fut
employé, sans doute, par ceux qui ren-
doient toutes leurs idées mystiques par
des nomhrcs , comme fit Pythagore,
dont la Tétrade et. la Décade entrent
dans la composition de cette Période,
comme nous le verrons. Pour nous assurer
, que les quatre nombres, qui expriment
la durée des quatre âges, sont
tous quatre fictifs, et tendent au meme
hut ; savoir, d’exprimer la dégradation
périodique des mondes ou des restitutions
successives, prenons pour élément
de nos calculs la période Chaldaique,
dont nous avons fait voir l’origine. 11
est clair , qu’en regardant cette- période
comme celle de la durée de notre
monde, ou du dernier âge, et qu’en éta-
îdissant une progression des quatre âges,
qui marche comme celle des nombres
(i) Sonnerai. Voy. aux Indes, T. r. p. 281.
(2jX.e Sentit. Mém. Acad. 1772. T. 11. p. 190.
Abraham R o g e r , moeurs des Bramines.
N I V E R S E L L E .
naturels 1 , 2 , 3 , 4 , ou comme lef
pieds de la vache 1 , 2 , 3 , 4 , nous de.
vons avoir précisément les mêmes
nombres assignés par les Indiens à h
durée de chacun dès âges, si leur but
mystique a été effectivement de1 rendre
par des nombres la même idée de
dégradation , qu’expriment- le symbole
de là vache , et la fiction des métaus.
Donc le dernier ou le quatrième âge
étant...................._ • • ■ • 4 3 2>°M
Celui d’avant, qui doit être
double, sera de . . . • • 864,000
Celui qui avoit précédé
celui-là, ayant été triple ou
comme trois, égalera . • . 1,296,000
Enfin le premier de tous,
ayant dû être quadruple pouï
garder la progression, sera. • 1,728,000 ;
Ces quatre âges additiônfiés donnent '
4.320.000 pour leur somme, ou le nombre
, qui exprime la durée totale de)
la période Indienne. Non - seulement
la somme est la m êm e , mais la duree
de chacun des âges est aussi également -
la même. Car les Indiens supposent, )
que leur grandepériodeéstde 4,320,000,
et qu’elle se partage eu quatre périodes
ou âges,dont trois sont déjà éconkes(2j,,
La i re, disent-ils, a duré 1,728,00031«,
La seconde . . . » . 1,296,000
La troisième . . . . 864,000
La quatrième durera.. 432,000
On voit, que ces quatre nombres
sont absolument les mêmes que ceux
que nous avons trouvés en établissant
une progression de quatre termes , qui
suivit celle des nombres naturels■ i,*>
3 , 4 , et dont, le premier ternie w ï "
iément générateur fut la période Chai-
daïque , ou l’année de restitution,
432.000 ans. Car étant décuplée, elle |
donne 4,320,000 , et -sous-divisée ensuite,
dans une progression décroissante
part. s. ch. 5. p. 179.
X,e Père Besehi, 0 ramm. Tauiunq“ '
r e l i g i o n u I de quatre termes , pour exprimer la
■ dégradation morale et physique , elle
I a produit nécessairement les quatre
■ nombres Indiens. La progression est
I trop frappantes, et correspond trop visi-
■ fleurent à celle des jambes de la vache,
I ,.t à celle de l’altération des métaux ,
I pour qu’on puisse se méprendre sur le
■ dessin de ceux qui créèrent ces nom-
| lires fictifs, et il y a une unité de but
■ trop marquée dans tous les quatre nom-
I i,res, pour qu’on puisse se permettre
I de les séparer; de réjetter comme fa-
! buleux les uns , parce qu’ils sont trop
I grands (1) pour se prêter aux fédue-
! Sons systématiques , et de rendre à la
■ chronologie les autres, parce qu’ils s’y
H prêteroient, mieux. Cetartifice suranné,
I employé autrefois par Anianus et l a-
■ nadorussùrla périodeCbaldaique,pour
■ opérer de syncronisroes imaginaires, a
B été/' rejette. Avec raison par le Syn-
B celle (2) , qui savoit, ainsi qu Ensèbe,
B que ces grandes périodes renfermoient
B de véritables années , mais qu’elles-
B mêmes étoient. fictives , et le fruit de
B l’imagination des Astrologues (3), qui
B créèrent des périodes qui pussent em-
B ' brasser plusieurs fois la restitution des
B fixesau pointe! Cirées; ce qu’expriment
B effectivement, les périodes Chaldaique
B et Indienne, dont l’une contient douze,
B et l’autre i2odecesrestitntionsdesfixes.
Les synchronismes âpparens, qui ré-
B sulteroient de ces méthodes arbitraires,
■ qui changent de clef à chaque instant,
■ suivant le besoin du. système, ne peu-
B vent en imposer à .tout homme, qui sait
■ qu’on est sûr. d’avoir toujours les mê-
I: mes quotiens à-peu-près , quelque dif-
1 1hri'nce prodigieuse qui se trouve entre
l i plusieurs nombres à diviser ou à ré-
llduir.e , toutes les fois qu’on se permet
I I de choisir le diviseur, qui nous accorn-
1 1 (i)Voy. Bailly, Astr.Iiulienne, Disc, prélim.
I tsecoiide partie , p. 80 . etc. et 104, etc.
[ (a) Syncelle , p. 34.
I (3; Syncelle , p. 17.40. 4ii>ibid. p. 32. 35.
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mode le mieux. Il ne suffit pas qu’on
ait quelques fois donné le nom d’année
à une saison , à un mois , et même au
jour ; il faut encore qu’on nous garantisse
par des autorité-s sures, que les
années à réduire spnt de cette nature-là.
C’est-ce que né font pas les auteurs de
ces réductions (4), qui supposent que
la chose est , uniquement parce qu’elle
pourroit être; et qui ne le supposent.,
qu’autant qu’il est nécessaire pour réduire
un ou deux nombres, et abandonnent
bientôt la première supposition ,
quand d’autres nombres se refusent à
la réduction. Ou nous parle ici d’années
, et cela, chez un peuple , qui savoit
très-bien les distinguer des jours
et des mois. Donc on 11e peut se permettre
d’y voir autre chose que des
années ; aussi n’y avons-nous vu que
cela. Les quatre nombres, qui expriment
la durée de chaque âge , et par
leur- somme celle de la période totale,
sont liés enti’eux , et comme un ouvrage
fondu du même jet.
Nous n’avons point dû les séparer , et
nous fie l’avons point fait. Nous n’avons
pas même créé une nouvelle théorie
différente pour les Indiens, de celle que
nous avions établie auparavant pour la
pé ri'pde Clialdaïque.T ou t«-t parti d’une
première impulsion; et les divisions de
la période Indienne se sont engendrées
auSsi naturellement, que les Sosses, les
Néres et les Sares Cbaldaïques , qui la
composent. Nous n’avons fait qu’y
ajouter une progression la plus simple,
celle des quatre premiers nombres
naturels , et celle qui nous est indiquée
par le but moral de la fiction des différées
âges ; but qui se manifeste si
clairement et chez les Indiens , et chez
les Grecs et-les Romains. En lin mSt,
il ne nous a pas été plus libre de rien
et 78.
(4) Y o y . B a i lly , Astron. Indienne , Disc,
prélim. p. 94. et suiv.
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