siqute , qui ne change en tien nos explications
sur Inaction des deux principes.,
lumière et ténèbres, qui se.combattent
ici-bas j et qui, toujours en opposition
entre, eux-, produisent l’un le. bien,
l’antre lq mal, d’après les dogrties de
Zoraastrç, rapportés, par Frideaux ,
dans'son Histpire des Juifs ( .1 ).
Les Docteurs Chrétiens ont préféré
le dogme , qui fait le,bon principe seul
éternel, sans s’embarrasser d’expliquer
comment unprinçipe bonpar essence,
a pu produire un* principe source de
tout le mal de là HâtureTCV cette nuance
de métaphysique près, les Docteurs
des différentes sectes de cette Religion
ont admis les deux principes , qui jfont
l’ame de toutes les théologies. I)ieu ,
dit Lactanee (-2 ), voulant former ce
inonde, qui devoif être, composé de.
choses, tout-à-fiit Contraires , Commença
par créer deux sources dç.cès
mêmes choses, lesquelles sont dans. Une
opposition et dans une guerre continuelle.
Ce sont deux esprits, l’un bon ,
l ’autre méchant. Le premier est comme
la main droite de Dieu, et l’autre
comme sa gauche. Ces deux esprits sont
je ÏEftls. dp.Pipa et Satan. On .se rap- iejlt ra , que le Fils prit la forme de
jAgneau,., c'est-à-dire , la forme symbolique.
du signe d"stries ; et le second,
celle du Serpent ou du signe d’Au-
tomre; que l’un s’appelle Dieu de lumière.,
et l’autre Prince des ténèbres.
Çes observations trouveront leur place
ci-après. On se rappellera aussi que ,
dans la Fable, de la passion du Dieu
jLumière , que nous expliquerons bientôt,
c’est à droite que l’auteur de cette
légende place le bon Larron, et que
e;est à gauehe qu’il place le mauvais.
Si l’on veut epnnoître la source de
cette fiction sur la .droite et sur la
gauche , on la trouver 1 dans le dogme
ÎPyth agorie en sur les.deux principes,
(1) Prideaux , Hist. dfes Juifs, T. 1, 1. 4 ,
p. 3«H. w
éa) T,;u1ai:c. Insfil. f. a c. 9.
( 3 ) Ùe Isid. p. 370.
que nous avons vu rapportés par Plu- '
turque , dans le fameux passage qui
contient la théorie ancienne de ces deux
principes. On. y lit , ( 3 ) que les -Py-
. tbagoriciens donnent plusieurs noms à
chacun de ces principes; qu’ils donnent
au bon principe les noms d’unité , de
fini, de repos , de droit, d’impair ,
de qüarré , d’égal, de droite et de lumineux;
et au mauvais principe, ceux
de dyade , d’infini, d’agitation perpétuelle,
de courbe ; d’irrégulier en dimensions,
d’inégal, de gauche et de ténébreux.
Je rapporte ce dogme de la
philosophie ancienne, pour- que l’on
p.iis-e roco'-moîlre la source dans laquelle
les Docteurs Chrétiens, et les
Auteurs de leur Légende ont puisé
les traits de leur fiction sacrée ».et
qu’on soit bien convaincu, que tesFables
des Chrétieps ne sont pas aussi étrangères,
qu’on pourroit : le croire , à la
Théologie qu’011 .appelle payeune.
Bardesane (4 ), philosophe Syrien»
chef d’une secte Chrétienne, admettait I
aussi deux principes et deux racines de I
toutes choses, l’une bonne et l’autrè I
mauyaisp. H appeloit les propriétés et I
les opérations cju bon principe , le I
bien,la lumière, le miséricordieux, la I
droite, la paix , le juste; et celle du I
mauvais principe , ,,le mal, les téiiè- I
bres, lagauche, le cruel, l’impie , i’iiir I
juste.
Cessez, dit Basilide ( 5 ) , autre chef I
de secte ( h ) , de vous amuser de la I
vaine et curieuse recherche des diverses I
opinions'des hommes, sur la cause et I
sur l’origine du bien et du mal. Fixa- I
minons plutôt ce que les Barbares ont I
pensé là-dessus ; car ipu lques-uns de I
ces Philosophes ont dit, qu’il y a deux I
principes de toutes choses., et que c’est I
d’eux que procèdent les biens et les I
maux. Ils fcnt ces principes éternels, I
et sans commencement, et ils appel- I
(4 ) Beansohre , T . 2 ,p . 133^
( 5 ) Ib id , T . 1 , 1. i c y 3 ,'p . 40.
ïïag. Basilid. Aet. Dîspu-t.p. loi.
lent l’un la Lumière, et’ l’autre les
Ténèbres. Ces deux principes subsistaient
à part ; chacun d’eux menoit la
vie qu’il vouloit et qui lui convenoit.
L ’un et l’autre étaient contens de leur
partage, parce que chacun aime ce qui
lui est propre, et que rien ne peut se
persuader qu’il soit lé mal même.
Origène ( 1) place aussi dans lemônde
des puissances contraires, qui sont rangées,
les unes sous l’empire du bon
principe, et les autres sous celui du
mauvais, et qui sont sans cesse occupées
de se contrarier. Il appelle ces
dernières les Anges du Diable, Ce sont
les Dews dé la Cosmogonie des Perses,
qui se rangent sous les drapeaux d’Ah-
riman, comme les bons génies combattent
sous ceux d’Orrnusd. Suivant le
même Origène ( 2 ) , le dragon, dont
le mauvais principe prit la forme , êtoft
attaché à la matière et aux ténèbres
qu’ci le produit..
Je ne pousserai pas plus loin ces détails
sur l’ancienneté et sur l’universalité
du dogme des deux principes dans
toutes les théologies , et sur-tout eu
Orient , ou la Cosmogonie dés Hébreux
a été: connue, et où les fictions sacrées ;
des différentes sectes Chrétiennes ont
pris naissance. Ceux qui voudront acquérir
une connoissàncé plus étendue
du caractère de la Théologie Orientale,
et des Cosmogonies de ces pays et de
ces siècles là , pourront lire le sajvant
ouvrage dé M. Hyde sur la religion, des,
Perses (3) , et l’excellent Traité de
Beausobre sur le Manichéisme, ainsi
ue les ouvrages d’Epiphanè sur les
iverses hérésies des premiers siècles du
Christianisme. Nous ajouterons seulement
une observation importante pour
la matière que nous traitons, c’est que
«es idée» tbéologiques n’étoient pas ren-
(D Orig. Coin, in Math, p. 454.
(2) Idem. Coin, in Johaiu p. 10,
(3) R y j e de vet. P ers .Rel c, 21, 23,
(4) Baausobre, T , 2. p , 298.
dues dans.le style ordinaire de la dissertation;
ruais qu’elles seproduisoient sous,
la forme de romans, souvent les plus bi-
sarres et les. plus monstrueux. Tout y
prenoit, comme dans les poèmes anciens
que nous avons expliqués , un corps
du mouvement, de la vie , un langage
et un caractère véritablement dramatique
, comme dans la Genèse. Nous
avons déjà indiqué cette clef dans Je
cinquième chapitre de notre second
livre , et nous avons apporté pour
preuve une longue suite dp passages
tirés des livres Zends, ou de la Cosmogonie
des Perses. ,On en trouvera aussi
des exemples dans Beausobre (4),. dans
les actes de la Dispute de Cascar (S),
et dans Epipbane (6), La Genèse est,
un roman Cosmogonique, de ce genre,
dans lequel 011 représente les entreprises
du Chef des Ténèbres contre le
Chef de la Lumière, dont il vient gâter
l’ouvra ge ; comme Abriman ,j alo ux vient
corrompre les productions d’Ormusd,
dans la.Cosmogonie des Perses. Ce sont
ces fictions .théologiques , qui ont enfanté
le fimeux oeuf aeZoroastre, dont
nous avons donné ailleurs l’explication
(7) , et qui fait partie de la doc-,
trine secrète dés Mages sur P-ciion des,
deux Principes et sui leurs comb, f;S dans
le monde (o). Nous renvoyons le lecteur,
à cet endroit de notre ouvr.ge ,
parce qu’il pourra comparer le dogme
Cosmogonique caché sous ce symbole,
avec le système Cosmogonique des'Hç-.
breux et c}es Toscans dont noiis parle- .
rons bientôt, Nous ajoute] ons seuie-;
ment à cp que nyus avons dit., qup
le premier tableau qui nous: est présenté
dans ce symbole religieux c’est leçon-,
trasté delà lumière et des ténèbres, tel
qu’il existe dans le monde, figuré par
cet oeuf, où ils partagent entr’eux la
(5) A c l. A rch. p. io.
(6) Epipli. AdV. Hær. c. 66.
(7) Ci dess. 1.2 . ch. 5 .
(8) Plut, delsid. p. 369.
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