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fête étoit accompagnée d’une, autre
appelée défaite de Typhon , dans laquelle
on tuoit le Crocodile , symbole
du mauvais principe (i).
C’est sous lq régne d’un certain
Prince, ,;;ippelé Çrios ou Bélier , qu’arriva
la défaite de Python,, jeune brigand
d’Eubée, dont les Poètes, dit-on ,
firent un Dragon, tué par Apollon, pour
avoir attaqué son Temple. On voit
que cette tradition allégorique , rapportée
par Pausanias. G?) , nous ramène
toujours à A r ie s , on au signe,,sous
lequel le Dieu Lumière triompha du
Serpent du Pôle , qui en automne ra-
menojt 1rs ténèbres tous les ans. Ce
phénomène astronomique a été- rendu
par mille fables, mille contes diflé-
rens.
Les Perses également , à la fin de
leur année , quelques jours avant l’Equinoxe
du printemps (3) , détruisent
les productions du mauvais principe,-
Âhriman , et marquent tout de rouge ,
comme fâisoient les Israélites à la cérémonie
dû passage de,l’Agneau. Ils em-
ployenÇ les Tâhsmazis, qui dqjvent dé-
tournerl’effel de la morsure des Scorpions,
anéantir la force de leur venin (4).
On sait que le Scorpion céleste, dont ces
Talismans portoient l’empreinte, étoit
le signe de Typhon et d’Ahriman.
Ainsi on.voit,.què par-tout on re-,
trouve des cérémonies , des fêtes et des:
traditions , qui annoncent la commémoration
de la destruction du mauvais
principe , de ,ses Génies et de ses oeuvres
, qu’anéantit le principe Lumière jj
en retournant à l’Agneau Equinoxial,,
par le saneduqnel l’Apocalypse.y. t-i.
d it, que Michel et' ses Anges, vainquirent
le Dragon et ses Anges i qui [se
trouvèrent plus foibles, et qui-depuis ce
temps-là ne parurent plus; au Ciel.
( j) K lrk e r . {E d ip iT v 2. -par* 2. p. ?6o.
etc
(2) Pausan. in P hôcirlsy p .’ 322,
(3) Anquetil, Zend. A ve st. T . 2. p. Sjj.
N I V E R S E L t E.
C’est-à-dire, que du moment où le jour
reprit son empire sur les nuits, et lebi'en
sur le mal et l’hiver , les Génies, à l’influence
desquels on devait les ténèbres
, et le mal périodique de la terre
û’eurent plus aucune action , et qu’Qr-
musd les enchaîna.
Ou voit dans la Théologie des Perses
, ou dans le Boundèsh (5 ):, Ahri-
man a vec ses Génies, qui, sous la forme
d’un Dragon , veut combattre la Lumière
; et qui ensuite vaincu santé du
Ciel en terre, au mois Farvardin , mi
équinoxial ( Hyd. p. 140. ) et court du
côté du midi, où il brise le monde, et
porte les ténèbres et le ravage (e).
L ’Apocalypse , (6) après le combat
de Michel et de ses Anges contre le
Dragon , dit que celui-ci fut précipité
en terre , et alla faire la guerre aux
autres eniàns, qui gardent lesconunan-
demens de Dieu. Il invite les Cieux,et
peux qui y habitent, à se réjouir. Que
de ressemblance dans les deux Thco-
logi.es !
, ,Le Dragon Céleste à ce moment n’a
enpore que la tête prè s du bord orienta
l, et ne >se lève qu’a près la Vierge.
Le reste de son immense corps est à
Eoecident, et touche lés montagnesvefs
le nord , au-dessus de la mer, où il
ne se plonge pas , parce qu’il est toujours
; sur l’Horizon ; mais alors il
est danà le plus grand degré de, dépression
possible. Aussi dit-on, qu’il est
précipité.du Ciel , et qu’il s’arrête sur
les’bords de la, mer. Il se trouve tout
entier rejeté hors ;du méridien vers le
bord occidental.'Voilà son .apparence
Astronomique* Qtiantà son,état.Physique
, if est sarisinfluence-, puisque le
mal de. l’hiver et les ténèbres vont être
détruits , pàr le retour du: Soleil dans
l’hémisphère supérieur.
(4) H yd.Rel. Fers . p. 25p. >
(5) Zend. A v e s l.-T ; ,2 .'p . 301 et
{(,) Apocalyp, c. 12. v. 9.
R E L I G I O ü Ù N I V E R S E L L t .
On l’appelle le grand Dragon (i) ,
parce qu’il est excessivement grand’"
dit, Théoa. Virgile l’appelle Maximus
Jngùis (2). Germanicus Cæsar (3) ,j
j\lirabile Monstrum , Immanis Ser-
■ pens, Hygin. fabl. 30. Immanis Draco,
J’yphonis filiu s. Le même Auteur ,
]iv. 2, nous dit de cette Constellation
du Dragon ■, hic vasto corpore osten-
ditur, inter duas Arctos. Son corps comprend
l’étendue de sept signes, comme
le remarque M. Hyde (4) ; c’est-à-dire,
qu’étant très-près du Pôje , où les divisions
des signes , ou plutôt les cercles
de latitude qui les fixent viennent
se réunir r il en occupe sept. Il n’est
donc pas étonnant, qu’une Constellation
aussi étendue soit représentée par
l’auteur de l’Apocalypse , V. 3. et 4,
comme un grand Dragon à sept têtes;
qui entraînoit avec sa queue la troisième
partie des Etoiles de la Constellation,
qui alors tombent toutes vers le
couchant .Peut-être même que les sept
têtes représentent les sept signes qu’il
comprend ; d’autres y pourroient voir
s® sept principales Etoiles., qu’ont remarquées
les Astronomes Arabes (ƒ ) ,
qui en but appelé cinq les cinq Dromadaires
( 5 ) , et les deux autres les
■ (1) Tlieon1. Comm. ad A rat. p. 113.
(2) Virgll, Georgi. 3.
($ Geaùn. Cæs, c. 2.
deux Loups , suivant Bayer , tab. 3.
D’ autres y verront, aussi une allusiôn à
son. influençe.sur les sept Sphèrps , semblable
à. celle çles sept cornes de l’Agneau.
Il règne toujours beaucoup d’arbitraire
dans ces. explications de détail
; 'heureusement elles ne font rien
aux grandsfraifs, que nous vonîons saisir
, ainsi qu’aûx-rapports des‘masses
■ générales et de l’ensemble de tout l’ouvrage
, avec la Théologie et l’Astrologie
ancienne. C’est dans lesCieux, que
l’auteur voit cette femme ; et la Vierge
dès Constellations s’appelle par-tout
ntipSpÉi/tr vpay/H , ou Vierge du Ciel ou
Céleste. C’est dàns les CièuX qu’il voit
le grand Dragon : et cèlui du Pôle
s’appelle aussi Aptuiar *£mios , Dragon
Céleste. Nous voyons: donc ce qu’on
nous montre, et dans le lieu où l’Hiérophante
appelle nos regards: C’est ûûe
remarque que l’on ne doit jamais oublier
, et qui doit .donner uri nouveau
degré de vraisèiriblâncè au choix: des
moyens dê‘solution , que nous employons
pour expliquer les, tableaux
mystiques du Ciel Apocalyptique , qui
se trouve être le même que le Ciel Astrologique.
’
(4) Hyde , Comment, ad u ltig/beig.p. 13.
(5) Cæsius , p. i j2 .