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supposent une période égalé en durée
au Soleil , à Vénus et a Mercure ( 1 )•
Cette supposition n’est „pas exacte... ,
Théon ( a ) dit que Saturne reste
deux ans et demi dans chaque signe ,
et- que la Lune , qui est à 1 autre extrémité
du système Planétaire , y reste
deux jours et demi ; Jupiter un an ;
Mars deux mois ; le Soleil un mois.
Vénus met huit mois ,■ et Mercure six
à achever sa révolution. Ces périodes,
quoiqu’inexactes, approchent davantage
de la réalité.
Anaximandre, Cratès, Métrodore pla-
çoient au sommet de l’Olympe le Soleil
, puis la Lune ; et au-dessous les
Planètes et les fixes. C'est une erreur,
uuînepeut se concevoir. On n’en trouve
d’exemple que chez les Parses (f).
De toutes ces distributions , c’est la
première qui fait la base de toutes les
fictions sacrées , et qui a été employée
dans les monumens religieux. Il a est
donc àpiopos de la bien retenir , d autant
plus que la Théorie des Planètes
entre pour beaucoup dans la Religion
des anciens-, qui les ont regardées,-,
connue les principaux instrumens du
temps J de la fatalité , et de ^organisation
de tous les corps sublunaires. Elles
se lioient à la Théorie des Deçans^,
auxquelles elles prêtoient leurs attributs
; et elles modilioient les influences
des autres corps célestes. Aussi Chere-
mon ; dans le passage fondamental ,
que nous avons cité plusieurs fois ,
nous dit expressément, que les Planètes
jouent un rôle important dans les fables
sacrées. Nous avons, eu nous-
mêmes plusieurs fois occasion d avoir
recours à la Théorie de leurs domiciles,
et de leurs exaltations , pour, expliquer
certaines fictions religieuses.. Nous allons
rassembler ici quelques exemples
des différentes formes , sous lesquelles
P H È R E ,
le Génie allégorique a reproduit le
système planétaire.
Plutarque (4) examinant les diverses
origines , que l’on supposoit à la fameuse
inscription du Temple d’Apollon
à Delphes, où on lisoit au frontispice
ce mot E l , ou un monosyllabe
composé de Y E p s i lo n et de 1 Io ta grec,
rapporte une explication tirée de 1 lisage,
qu’on fit autrefois des sept voyelles,
pour désigner le système Planétaire.
Il met le" Soleil à la seconde place
après la Lune, et il le fait représenter
parla seconde voyelle ou par 1 E p s i lo n ,
lettre initiale du root El. Et comme
Apollon est le même Dieu que le Soleil
, cette inscription pouvoit naturellement
se trouver sur son temple. Voici
comme il les range : A , la Lune. E ., le
Soleil. H , Mercure. I , Venus. U ,
Mars, t , Jupiter, n Saturne. Le-véritable
ordre est celui-ci : A , la ! * •
E, Mercure. H, Vénus. I , 1e Soleil.U,
Mars, r , Jupiter, n , Saturne. Mercure
se nomme aussi Planète d’Apollon; Ve-
nus, Planète de Jnnon , de Cybèle , et
d’Isis ; Mars, Planète d’Hercule^; et Ju-
D ’après ces observations , on pourroit
croire , que le temple ^ d’Apollon à
Delphes étant consacre au soleil ,
on avoit réuni les deux voyelles anec-
tées au Soleil et à Apollon , ou à sa
Planète ; c’est-à-dire que E , qm est la
voyelle de la planète d’Apollon , fut
uni à I , qui est celle du Soleil,, dont
Apollon est l'intelligence: ce qui donne
El. C’est ainsi que la voyelle du Soleil,
considéré comme le lien du système
Planétaire , fut , souvent unie a celles
qui représentent les Planètes extremss
A et n d’où, l’on fit hu>: , noin que
lui donne l’Oracle de Claros (6) , et qui
est souvent employé par les Gnostiques,
djins leur Théorie sur le temps , sur 1«
(i) Plut, de .Placit. J. 2 , e. xé, p. 88ÿ.
(z) Theon, p. i^x.
(3)_An^uetil. t. a , p. J°7-
(4 ) Plut, El apud. Delphi p. 386;
0 3 Achill. Tat. Isagög. p. 136.
(6) Macrob. Sat. 1- « ,
Soleil,
E T D E S E S
Soleil , sur les Sphères , et sur leurs
Eons (a),!. On les trouve souvent sur
leurs Abraxas, et ellesircndoient dans leur
système religieux la même idée, que celle
qui éfoit exprimée , dans fa religion
Mithriaque,[par lpssept portes, à travers
lesquelles vuyageoienjt les âmes ,! et par
les sept Anges des sept Eglises!, dans
l ’A-pqcalypse., Les sept voyelles étoient
les nombres caractéristiques de l'Eglise
chez les.Gnostiques(n).
Ces mêmes voyelles , combinées _de
diverses manières, devenoient autant de
formules deprières et d’invocations mystiques.
On jles prononçoit-en chantant,
et -le son qu’elles, rendoient tejioit lieu
des accords de la Lyre , et des instrumens
de musique chez les Egyp'tiens(3 );
elles formoient même entre elles une
espèce de gamme ou d’éclrolle musicale.
A ou la Lune répondoit au Si.
£ ou Mercure
H ou Vénus i;
1 oit le Soleil
0 ou Mars * ,
T ou Jupiter
tl ou Saturne.
Porphyre ( 4 ) rapporte tin orac’e
d'Apollon, ou du Dieu,sur le frontispice
du temple duquel étoit gravé le
fameux El , lequel oracle contient une
(i) Epiph. adv. Hæres. 1. i , c.
{ (a) Irénée , 1. i , - c . io.
(3) Deawtr. Phalcreus Sect. 71.
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indication de 1 ■’usage, qu’on de voit faire
ries .sept yoydies, pour invoquer les
Dieux désignés par ces memes voyelles.
jL’invocatioiji de Mercure, du Soleil , de
Vénus, de }a L^in# , et en général de
phaque Planète devoitj être prononcée
je jour ad e oté a chacune dé ces Divinités.
Ainsi le Lundi , on prononçoit
la voyelle A , affectée jà la Lune $ |e
jour du Soleil, la voyelle I , etc.
On trouve, dans lés mémoires de
l'Académie des .inscriptions et belles-
lettres (5 ), une dissertation savante sur
pette matière ; elle est du citoyen B an liè-
lerni -, qui nous- a* donné l ’explication
de seinblables-;formules ,* gravées tr'
sur un
monument antic
découvert à Mjl-
let.
.31.
Des Anglois , dans le siècle dernier,
trouvèrent à Miiet une pierre enchâssée
dans un des murs du Théâtre, sur laquelle
est gravée une inscription, rangée
sur plusieurs colonnes, dont chacune
offre une combinaison, différente
des sept voyelles, par lesquelles on représentait
le système des sept Sphères,
et la série des intelligences qui y prési-
doient. Il y manque deux colonnes. Le
Soleil y occujie la quatrième place, ou
la colonne du milieu : la lettre initiale
de la seconde ligne est I , voyelle
du Soleil .$ et initiale du mot IOTHAÈH.
Cette colonne'est surmontée d’un Disque
, d’où partent des rayons dans tous
les sens ( 6
(4) Euseb. Praep. Ev. 1. 5 , 'c . 14 , p. 2.C2.
(5) Acad. Inscrip. t. 41 , p. 5 i4—5*2..
(6) Ibid. p. 522, pl. 3.
De la Sphère. Tome III, Pp