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deux temps et la moitié d’un temps,
et ensuite le jugement se fera.
L ’Apocalypse, c. 1.y ., suppose aussi
que la bête reçut le pouvoir de faire
la guerre 42 mois ; c'est-à-dire , un
temps ou un an , plus deux ans six
mois. Car en prenant un temps pour
un an, un temps, deux temps, et un demi-
temps font trois ans et demi , ou 42
mois , ou autrement, comme il est dit
ailleurs, c. 11. v. 3 rdouze cent soixante
jonrs. C’est à ce nombre que se réduisent
ces d ifférentes expressions mystiques
de la moitié de sept ans. Ën-
fin ce qui doit déterminer d’une manière
non équivoque la ressemblance
des tableaux , c’est que le chapitre suivant,
dansl’Apocalypse, nous présente
pour premier tableau l’image de l’Agneau
debout sur la montagne de Sion,
( c. 14. v. 1.) de cet Agneau triomphateur
de la Bête et du Dragon ; et que
l ’ouverture du chapitre de Daniel, qui
suit celui où l’on donne la même description
des quatre animaux , se fait aussi Ïiar l’apparition A'Arles, ou d’unBé-
ier debout devant les marets.
Cet Agneau est évidemment séries
placé sur la Baleine , et qui monte
avec elle, tandis qu’au-dessus de lui,
plus au nord , monte un autre monstre,
composé des attributs de l’Agneau
et du Serpent; c’est la fameuse tête de
Méduse. Ces tableaux , inséparables
dans la Sphère, ont aussi été réunis
ensemble dans l’Apocalypse. En prenant
une Sphère , on verra que lorsque
la tête du Bélier monte sur l’Horizon,
A r ie s se trouve placé entre la queue
de la Baleine, plus au midi que lui, et
Méduse plus au nord , qui montent
ensemble. Aussi la Sphère Persique,
qui, au premier décan, met le monstre
marin avec leTriangle, place au second
décan l’autre moitié du Triangle, avec
la tête de Méduse, appelée Caput Doemonis
, comme la nomment les Hébreux,
et avec eux une Bête, Dimi.
dium Bestioe. La Sphère Barbare à es
même décan pfacc avec le Triangle,
la tête et les cornes d’Arles. Ces
Cornes A? Aries , qui dans leur ascension
, s’unissent à la tête de Méduse
et à ses Serpens, ont donné, lieu
aux Peintres et aux Graveurs de représenter
Méduse avec des cornesde Bélier,
qui s’unissent à des Serpens , c’est-à-
dire, avec les attributsdel’Agneauunisà
ceux duDragon, comme on peut, le voir
sur cette Agathe - Onyx , dont nous
avons déjà parlé. C’est, cet emblème astrologique
, qui a été désigné dans l’Apocalypse
(1) par une seconde Bête,
qui avoit des cornes semblables à celles
de l’Agneau , et qui parloit comme le
Dragon. Elle exerce toute la puissance
de la première Bête en sa présence;
c’est-à-dire , qu’elle unit son influence
à celle de la Baleine , et se groupe
avec elle parmi les Constellations, qui
fixent le terme de l’année et l’arrivée
du Soleil dans Aries^ où la nature doit
être régénérée, et un nouvel ordre de
choses succéder à l’aucien, par l’action
du Soleil sur la terre, que ses rayonj
vont, rajeunir et féconder.
L ’Auteur ajoute , que cette Bêle fit
de grands prodiges , jusqu’à faire descendre
le feu du Ciel sur la terre devant
les hommes (2). Il semble la revêtir
de toute la force de la mage,
en lui donnant le pouvoir de guérir
la Bête, qui avoit é-té frappée d’un
coup d’épée , d’en animer l’image , de
la faire parler. Cette puissance magiqu®
avoit.étéattribuéeà Méduse, et en particulier
elle avoit l’art de faire tomber«
feu du.Ciel sur la terre. Cedrenus nous
dit que Persée , celui qui de son epes
frappa la Baleine , enseigna aux Perse»
la magie de Méduse (3) , en vertu ut
laquelle le je u descendait du Ciel- 'J*
(3) Ceûren. p. 22,
gottl ces traditions Persiques sur Per-
- s;.f sur Méduse, que l’auteur de l’A-
Ipociilypse a consacrées dans ce chapi-
Ifre lorsqu’ il nous dit, que le monstre
|à cornes de Bélier, et qui avoit, les at-
I tributs et le langage du Serpent, faisoit
I beaucoup de prodiges , et entre autres,
Iqu’il avoit fait descendre le feu du Ciel.
■ C’esfce feu sacré immortel, qu’orrallu-
Inioit à Romeetdanstout l’Ürientsurles
■ autels à 1 Equinoxe, au leverdeMéduse
■ et de Persée , et que les Mages entre-
Ifeiioientdaus leurs temples, le feu étant I la plus grande Divinité de la Perse. Delà
■ sans doute l’origine de cette hiidition
■ sur Méduse et sur la fonction qu’on I lui attribuoit.. Elle étoit placée sur ce
■ Bélier, dont l’image est encore repré-
Isentée dans une grotte en Egypte , et
I qui se trouve couché surun bûcher, que
Ides Prêtres allument , en tirant des' I rayons du Soleil, qu’ils touchent de
I l’extrémité du doigt, le feu éternel qui
■ doit le consumer. I C’étoit au printemps, que les tradi-
I fions Egyptiennes portoient que le feu
■ etleste avoit autrefois embrasé la ter-
Ire (1). C’étoit sur le second décan
IHArles, auquel correspondoit Méduse
■ ou Caput Cacodcemonis, comme nous
■ l’avons vu plus haut , que les anciens
I Astrologues composoient un sceau ma-
jgique, ou le Talisman solaire, marqué
I du nombre mystique 666. Ce sceau ,
I que chacun devoir porter sur soi, avoit
lia vertu merveilleuse de rendre heu-
Ireux en tout celui qui en étoit muni,
■ de le rendre redoutable , de lui faire
■ obtenir des Princes et des Rois tout ce
I qu’il souhaiteroit, de faire retrouver
■ *•* qu’on avoit. perdu , et d’attirer les
■ bénédictions du Ciel sur chacun, et sur
■ fout cç qui lui appartenoit. C’y toit-là
■ un grand secret- , disoient les Astro-
■ feues.
I Voici maintenant ce que dit l’Apo-
I Ca7 pse à l'occasion de Méduse , qui
I (’) %iph. aclv. Hrereses.
est placée au-dessus d'Arles , comme
luBaleine au-dessous , laquelle semble,
en quelque sorte , porter sur sa tête
ce Décan , ou, pour mieux dire , tout
Arles. Elle fera encore (2), que tous
les hommes petits et grands, riches et
pauvres, libres et esclaves , reçoivent
le caractère de la Bête dans leur maia
droile et sur le front ; et que personne
ne puisse acheter ni vendre, que celui
qui aura le caractère et le nom de la
Bête ou le nombre de son nom. C’est
ici. la sagesse. Que celui qui a [’ intelligence
compte le nombre de la Bête.
Ce nombre est 666. Que de ressemblance
dans les deux idées ! D’abord le
nombre est absolument le même. L ’Astrologue
dit. , c'est un grand secret.
I.’Apocalypse , c est ici la sagesse..
L ’Astrologue prétend, qu’avec ce signe
on réussit en tout. L’Apocalypse prétend
qu’on ne peut s’en passer , soit
qu’on veuille acheter , soit qu’on veuille
vendre. Il y a donc beaucoup d’apparence,
qucle sceau fameux, dontlcMys-
tagogue veut qu’on se serveetque leMa-
gicieu veut que chacun s’a p p lique, et qui
contient le nombre mystique 666, n’est
autre chose que lé Sigillum Astrologique
, marqué du nombre 666. On le
consacroit au moment où le Soleil dans
le Bélier s’unissoit aux deux Constellations
de la Baleine, ou du monstre
marin et de la Méduse Céleste , entre
lesquelles Ar les et le Soleil équinoxial
se trouvoient placés. Non-seulement-
l’identité du nombre , mais le lieu dii
Ciel auquel l’Astrologue l’appliquoit,et
qui est précisément le même où nous
avons fixé notre Sphère, depuis le moment
que nous expliquons les tableaux
de l’Apocalypse , à l’instant où la ré-'
volution s’achève, et où 1 univers va
être régénéré , favorise pleinement notre
conjecture. Un pareil accord seroit
bien difficile , s’il n’étoit pas fondé sur
la vérité elle-même ; et si ce n’étoit
(2) Apocal. ibid. v. 16.£
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