Jupiter , ou la Planète du Jeudi, est
caractérisé par un foudre , sous lequel
est l’Aigle symbolique. A côté, est une
étoile, près de laquelle est l'oiseau de
Véuus , ou la Colombe ; c’est celle
du Vendredi. La troisième , de ce
groupe , 'Ou la plus éloignée , est le
vieux Saturne, qui a mie espèce de
béquille pour caractère. Enfin le septième
est le Soleil remarquable par
son buste rayonnant, et par le fouet
du conducteur cm monde.Tous les génies
figurés dans ce moment ont le bonnet
Phrygien.
Il psroît que lecandélabredes Hébreux
avait une autre distribution musicale,
col Le du Tetraohorde, dont parle Martien
Capelia (2) ; maison crut toujours
devoir rétablir des rapports harmoniques.
C’est qequi fait dire à Clément
d’AJexandrie, (2) que le Soleil répan-
don sa lumière dans les 6 corps lumineux
, cjui l’accompagnoient, suivant
les rapports d’une musique divine
; et à Pnilon (3) , comme nous l’avons
vu plus-haiit, que le Soleil placé
le quatrième, à égale distance du haut
et du basl, étoit le modérateur de cet
instrument musical et divin.
Telle fut l’origine de la flûte aux
sept tuyaux donnée à Pan ( 4 ) , ou
au génie symbolique , qui fïguroit le
Soleil ,.ame de l’univers, et foyer du feu
Ether universel, circule dans toutes
les,parties du monde, et qui entretient
son harmonie. Telle fut aucsi celle du
costume du fameux Atys de Phrygie,
adoré' dans les mêmes lieux, où 1 on cé-
lébroit les. mystères de Pepuzza , et
où- sont placées les villes nommées-
dans: {’Apocalypse. On donnoit au Sole
il, adoré.sous le nom d’Atvs, dit Ma.
crabe, (o)., la verge et la flûte, dont les
(ij Mart. Capell, dyNaptiis Philyl»
(21 Ctem. Slrom. l. 3. p.‘5 i8 .
(3> Pfcffe de vit Uoyfi. t. 8. p. Si8. :
(4) MacroV). S itur. I. r. c. 22. p. 263,
(fS) Il)î8,c. 2,1, p. 289.
(6j Pluiçuat, c, 27,
sept trous modifient inégalement l’air,
Pau , ou le Dieu moteur et ame de
l’Univers , qui inspirolt son souffle à la
flûte aux sept tuyaux, étoit peint,comme
le génie de l’Apocalypse , qu’entourent
sept chandeliers d’or , avec une,
figure lumineuse, bu plutôt, rouge et,
enflammée de la substance éthérée,
que repré entoit sa tête , Suivant P b 01-
nutus H ; laquelle renfermoit la partie
pensante du monde , ou le feu Ether,
qui le conduit ef le dirige avec sagesse.
On avoit réuui dans sa statue les’
attributs symboliques du Soleil, de la
Lune , et des astres, suivant Porplij-
re-, cité par.Eusèbe(7). L ’hymne d’Or-
phée le confond avec l’umveys et surtout
avec le. feu immortel qui l’anime,
Elle place autour de sou trône les lieu-.
res et les saisons (8). Elle le fait modérateur
des astres , et ame de l’harmonie
du monde. C'est lui , à qui on,
doit les visions. Il est maître du, mon,
de , et il y répand la lumière. C’està
lui , qu?on demande une heureuse
mort ; c’est-à- dire, c,es heureuses espérances,
qu’emportoient avec eux les
Initiés. ; : : '
La méthode de peindre les intelligences
motrices du monde, sous line
forme humaine , accompagnée d’iit-J
tributs allégoriques , est absolument
dans le goût des Orientaux, « Ils pei-
ji gnoient.,ditBasnage(9),Pan à figure
» de feu, le visage enflammé... tenant
sept cercles à sa main gauche > et ayant
des aîles aux épaules.
C’est effectivement ainsi, que.sa figure
est représentée dans Kirker (là)*
Eu Egypte , la statue symbolique du
Soleil (11) étoit pareillement représentée
, avec un manteau de icoti’eur de
flammes ; et te Dieu était en érictioui
(7) Euseb. p ræ p .E v au g .1.3- c. 11. p-
(8) Poetæ Græc. T., r. p. 804.
(9) B a sn a ? e , Hisr. des .Tiiüfs , f. 3*
(10) K i r k e r , CEdip. T . I.
(11) Piiçnlut, c. 27.
somme le Pan, dont parle Phornutus :
comme Pan, il étoit un bon génie, principe
d’oidre et de génération. Ce Dieu
dit Plûtarque, en parlant du Soleil,
ou d’Osiris , qu’on représentoit sous ces
traits, est comme le corps du bon principe’,
et comme L’enveloppe visible de
Ja Divinité ou de la substance intellect-
nielle. Lorsqn’ilsmvoquoient en Egypte
üsiris, dans leurs hymnes sacrés,, ils invoquaient
celui qui s’enveloppe, et qui se
cache d ans la substance du Soleil. Cequi
revient à l’idée de David. Posait in
ÿole tabernaculum suum. Le Soleil
étoit donc comme le corps de la-Di-
viuité , son image visible, pour, un
Spiritualiste, et la Divinité elle-même,
pour un Matérialiste , c.’est-à-dire ,
pour un grand nombre d’hommes.
Platon l’appelle l’image de Dieu»
son fils premier né.. Aussi Je Prophète
Jean dit - il ( 1 ) , que ce Génie lu-
ruiueux ressernbloit au fils de l’Hom-
mej. ou au Verbe rendu visible par un
Corps. Dans le chapitre 19, il fait encore
reparoître l’Homme Lumineux ,
dont les-yeux é.toient comme une flâne-
me,et. de la bouche duquel sortoit l’épée
à deux tranchant, et il lui donne le
nom de P~erbe de D ie u , de Roi des
Rois , de Seigneur des Seigneurs.
Philon , dans Eusthe {2)., nous ex- ^ 06 que signifioit cette image du
de Dieu ,• et il nous dit, que-c é-
toit la Lumière universelle et.invi-,
«Me -, source des Lumières sensibles
qui brillent dans le Soleil, la Lune, lès
Planèteset dans les antres Astres; il lui
donne le nom de Lumière universelle,
ou Panaugeia , qui perd une partie de
sa pureté etde sa < plendeur, en descendant
du monde intellectuel dans le
monde sensible ; c’e.st-à-dii'e , en s’ unissant
au corps tTiêrjje de l’Astre, que
Plutarque appelle la partie sensible de
(0 A.poc. L.sr. v.. 13. c. 19.. v. 11. 13.
Kust-b. Proep. Kv. 1. 11. c. 24. p. 548-
"tâj Cevirtiiusj p. i^ja.
la Divinité 011 de la substance, intellectuelle
du Bon Principe.,bu d’Gr.mqsd,
ou d’Osîris.
Cette Lumière intellectuelle , image
dtr Verbe de Dieu , suivant Philon ,
étoit désignée chez les Phéniciens vqj-
sins des Ht breux, par les .deux voyelles,
a- et a. (3) par lesquelles le Génie Lumineux
.de l’Apocalypse se désigne lui—
meme, Je suis, uu-it, a. et a. alpha
et-omega, les deux extrêmes, qui renferment
tout, le commencement et là
fin. 1
Ces deux: lettres étoient les deux
trémies dès sept voyelles , qui, dtyi-
gitoient les sept Planètes , et elles.cop-
tenoieut, eu, quelque sorte , dans leur
intervalle le Système Planétaire, dans
lequel étoit répandue la Lumière visible
, image de là Lumière intellectuelle
désignée par,«»•, nous dit Ce-
drénus. ,
A étoit la. voyelle de. la Lune , E celle
de Mercure , H celle de Vénus,
I celle du Soleil, O celle de MaTS ,
y celle de Jupiter pu d Iou n la
voyelle de Saturne. 4 -et „a, sont dont?
les deux ternies de l’espace , -que remplit
la Lumière Ethérée (4)- .Si: °q, y
joint la voyelle du Soleil, qui en est
je foyer , on aura Mu , nom mystique
du Dieu Lumière , honoré sous le 110m
rie Ba-cclms dans les sanctuaires, A(fçt lao,
le jeune. la», ou le Dieu Soleil, considéré
dans son enfance ou au Solstice
d’hiver, comme l’annonceiit les vers de
l’Oracle de Claros -, cités par.- Ma-
crobe ( J . C’étoit aussi le nom, par lequel
les Gn-ostiques et les (Basilidïons
désignaient le jeune. Dieu. Luujière,
■ Christ, comme , on peut le voir dans
la" collection de leur A brava s , et dans
-St. Epiphane Mm |]i plaçoientï*» dans
1e premier Ciel, on à la tête des sept
Cieux , comme ici le Génie Lumineux
(4) Jabtoii. Proie?- p. SS , etc-
(5) Macreb. Sat. 1. J. c. 18.p.a5i.
{6) Epîfh. 1- U * .# .