pojnt l’allégorie primitive , ou n’en
sont qu’une expression différente. Deux
Chevreaux naissans , par exemple , à
la place de deux enfans nouveaux nés;
une urne percée de trous , à la place
d’un homme penché sur une urne,
d’où sort un fleuve ; une femme à
queue de poisson à la place d’un Poisson.
Ces différences légères ne nuisent
en rien à l’explication allégorique, que
nous avons donnée des figures tracées
dans le Zodiaque.
Les Grecs, peu Astronomes, et à qui
les Egyptiens ne donnèrent pas la cief
de leur écriture sacrée, trompés par
quelques traits d’une différence apparente
, ont cru que la Sphère Egyptienne
différoit beaucoup de la leur.
Mais les différences , dont ils Bous parlent,
ne regardent pas le Zodiaque;
elles concernent seulement quelques
Constellations boréales. Macrobe établit
très-positivement l’identité du Zodiaque
Egyptien avec celui que les
Grecs et les Romains nous ont transmis.
Les mêmes dénominations se retrouvent
chez les Perses et chez les
Indiens.
Un accord aussi parfait, sur les noms
des douze signes du Zodiaque chez
tous ces peuples', prouve qu’ils ont une
origine commune , et qu’ils n’ont pas
changé ; j’ajoute , qu’ils n’ont pas dû
chapgef. En effet , les Egyptiens regardèrent
leur Zodiaque , non-seulement
tomme un Galendrier rural et
météorologique, mais comme la base
de toute leur Religion et de leur Astronomie.
Ils avoient des périodes So-
tbiaques de 1460 ans, liées elles-mêmes
à, des périodes plus longues encore; ils
avoient une longue suite d’observations
faites par leurs Prêtres , auxquelles
ils étoient eux-mêmes obligés
de comparer celles qu’ils faisoient habituellement.,
Ils avoient l’idée d’une (l)
période , qui ramenoit les fixes ef ton fs
la Sphère à un certain point, d’où tout
étoit parti (1) ; car nous avons vu plus
haut, qu’ils fixoient l’origiue des choses
à la Balance , qui, dans notre système,
étoit le premier signe de l’Equinoxe de
printemps, à l’époque où nous fixons
l’invention primitive de la Sphère.
Supposé qu’ils connussent par tradition
le point, d’où partoit la grande révolution
des fixes, c’est-à-dire ici l’époque
de l’invention de leur Zodiaque,
ils dévoient nécessairement conserver
ce Zodiaque dans son état primitif,
pour entendre les Observateurs qui les
avoient précédés , et pour être entendus
eux-mêmes des âges suivans; pour
CQnnoître quand la période seroit achevé
« , et rectifier les périodes particulières
liées à la grande. Créateurs do
l’Astronomie, et dépositaires de la clef
de ces symboles , ils les ont souvent
chargés de nouveaux caractères, suivant
le besoin et le génie des différens
âges ; mais sans altérer le sens primitif
; et de manière-que les caractères
du premier Zodiaque fissent toujours
la base principale des nouveaux emblèmes.
U n’en a pas été de même de
ceux à qui ils ont transmis leur Astréi
norme , sans leur communiquer leur
génie. Ceux-ci ont gardé le Zodiaque
dans l’état qu’ils l’ont, reçu , sans y rie*
changer. Ainsi nous avons nous-mêmes
conservé encore aujourd’hui aux signes
lesanciennesdénomiuations; ce quiadon-
né lieu àdeuxespècesde Zodiaques,l’un
par signesJ’autreparGonstellationsjcar
l’on distingue le signe du Bélier , de
la Constellation du Bélier, qui autrefois
n’étoit qu’une même chose. Nous
disons donc, le Soleil entre au signe du
Bélier , quoiqu’il ne soit qu’aux premiers
degrés de la Constellation des
Poissons. On sent parfaitement, Çu0
si nous avions reçu notre Astronomie,
lorsque l’Equinoxe étoit %U Taureau,
( l ) F.useb. Præp. E r . 1. 6. c. 11. p. 294.
nous dirions encore le jour de l’Equi- Astronomie, néanmoins ils ont toujours
noxe,Ie Soleil entre au Taureau. conservé des monumens , qui-leur re-
Les Perses , qui autrefois se scr- mettoient sous les yeux l’état du Ciel à
voient des lettres de l’Alphabet pour cette époque. Les Egyptiens, tommein-
Icaracfères numériques (1), marquent venteurs, ont conservé des fracesduZo-
,encore aujourd’hui par la lettre J i , ou diaque primitif, ou de celui qui faisoit
par 1 le signe du Taureau;'par B , ou partirleurannée solstitiale duCapricor-
par 2 celui des Gemeaux, etc. De même ne , lorsqu’il coïncidoit avec lé Solstice
‘nue les Egyptiens fuisoieuf commencer d’été, et nous avons d’eux un Zodiaque,
l’Univers à la Balance j et faisoient pur- imprimé dans le P. Kirker et. dans cet?
tir de ce point toutes les Sphères ; les ouvrage, où le. Capricorne est effecti-
Perses fixoient la création de toutes veinent appelé le premier signe , et
choses, et le départ des Sphères au c’est par lui, que commence la division
Taureau. Cette dernière création est des douze maisons du Soleil (g\ ' • f
d’une époque beaucoup plus récente ; la (En a vu, que la division du Zodiaque
plus ancienne de toutes patoît être celle dût partir originairement M Solstice
jdel’Egypte; c’est celledela Sphère pri- plutôt que d’un Equinoxe; et que ce
mitive.LeScholiaste de Ptolémée lui-- Solstice fût celui d’été, comme nous
même distingue plusieurs créations, et Pavons prouvé par l’ordre des Calen-?
entr’autres.ila primitive, celle qu’Es- driêrs anciens de Gérainns, de Ptole-
culape disoit avoir eu lieu sous la Ba- niée , etc. ainsi que par les'téinbigaa-
lance (2). On appeloit, comme nous ges de Plutarque et d’Hipparque J ’tm
l'avons vu ailleurs , création le renou- dans son ouvrage, de plOcitis Philo-
vellement de la nature au point équi- sophorum, l’autre dans ses Conimen-
noxial, La plus ancienne, qu’on eût taires sur Aratus. On a vu également,
chantée, étoit celle qui s’étoit faite', que les anciens., dans les Poèmes qu'ils
lorsque la Balance étoît à l’Equinoxe firent sur l’année et sur le voyage du
de,printemps, occupé bien des siècles Génie solaire, ou dVIercule dans les
[après par le Taureau, Génie créateur douze signes,; plaçoientson triomphe
I desanciennesThéogouies delà Perse,du sur le Lion solstitial à la tête de tons
[Japon, etc. l’Apis des Egyptiens, le ses travaux, Il est naturel de supposer,
Bacchus des Grecs, le Dieu des Acci- que les Egj'pfiens commencèrent-à ce
tains, le Taureau sacré des Cùnbres,. point leur division eu douze signes .
Les Chinois , qui ont reçu leur As- puisqu’on sait qu’ils y cdmmençoient
tronomie vraisemblablement au temps, leur année et leur- grande période. Voi-
oùle Solstice d’hiver répondoitau mi- là donc un Zodiaque Egyptien , fait
lien dn Verseau, fixent encore à ce dans un temps auquel le Cancer oc-
point le commencement de leur Zo- pupoit le Solstice d’été, et cependant
' diaque. Enfin, dans le Zodiaque In- en y fixe le commencement de la d’ivi-
dien des Transactions Philosophiques , gion an Capricorne; n’est-il pas évident,
il paroîtroit. que la Vierge occupoit le que c’est l’époque primordiale qu’on a
Solstice d’été. Quoique, tous ces peuples voulu perpétuer ? Ge Planisphère re*
sçussent bien , que les points solgtitiaux monte donc plus haut que le Zodiaque
ep équiuoxiaux ne répondoient plus Indien , qui place la Viergï au Solstice
i aux mêmes astérismes , auxquels ils ré- d'été ; et cela a dû être ainsi. Le Zo-
poudoient , quand ils reçurent leur diaque, qui rappelle la position de la
0 ) Chardin ; T . 5, p. 84. , ■ » Srhohast. TetnvUiM. Plolem.
(2) Scajig. 110t. adM an il: 1. 1. v. i z 5. (g) Gitjip> T . Z. part. 2. p. 206,
ReUg.Unw, Tome I II , X x