sous l’horizon occidental* de manière à
fairecomurencerla nuif.Alors je vis,que
Sirius était la première, et la pins belle
étoile, qui parût à l’horizon oriental, et
qu’il avoit puGonséquemment, par son
lever Acronvque, fixer ledépart de l’année
solstitiale et delà période.
Onne doit pas s'étonner, que nous f’a?-
sions commencer le soir une année et
wne période ( i ) , puisqu’il est vrai que
les anciens peuples commencèrent à
compter par nuits , avant de compter
par jours, Les Egyptiens entr’autres
furent dans cet usage, comme il pa-
roît par Isidore (2). Cette "manière de,
compter leur fut commune avec les
Athéniens ( 3 ) , avec les Lacédémoniens,
avec plusieurs peuples d’Italie,
avec les Gaulois , les Germains et tous
les peuples duNord. Jules-César diten
particulier des Gaulois, qu’ils comptent
par nuits,.et qu’ils marquent le jour de
leur naissance, le commencement des
mois et des années, comme si le jour sui-
voitlanuit. Moïse compte également par
le soir les jours delà Création. En voilà
plus qu’il n’en faut, pour justiliernotre
supposition , et prouver l’antiquité et
l’universalité de cet usage..
Sirius se levoit donc le soir, presque
au midide l’Egypte, ayant 7S0 environ
d’ amplitude , avec un arc sénii-dinrne
d’environ une heure et demie ; et après
une courte apparition, il se replongeoit
sous l ’horizon. C’étoit donc l’étoile du
fleuve puisqu’ellesembloit neparoître,
que pour annoncer le débordement, et
ne sa fonction une fois remplie , elle
isparoissoit peu d’heuresaprès, àcause
de la grande déclinaison qu’elle avoit
alors. Elle venoit, à l’approche de la
nuit, avertir le peuple Egyptien de se
tenir sur ses gardes; c’étoit le fidèle moniteur*
qui tous les ans , à la meme épo- 1
1) H y d e a e vêt. Fers. Eelig. p. 213.
2) 1 Tsid: Ôr'tgL’ 1. 5. c. ïo.
(3) Mncrob. Sàt. 1.' r. c. 3: pi 171.
(4) Hor. Apoîlo. c. tirerai. Cæs. c. 31.
(5 ) Plut, de Isid. p. 355.
que, renouvelloit ses avertisseméns.
La ressembianeedeses fonctionsavee
les services, q ne rend à ’l’homme le chien
fidèle * qui'veille à sa garde, put la faire
comparer à cetanimal; on l’apela donc
l’astre-chien , ou aççMvw (4) , nom
qu’elle conserve encore aujourd’hui, et
l’on peignit dans les étoiles de cette
Constellation l’image symbolique du
chien. Les Egyptiens en firent leur
Mercure Anubis, ou leur Génie à tête de
cliien. Plutarque, parlant deceMercure,
appuie l’interprétation , que nous donnons
à ce symbole , et l’origine allégorique
que nous lui supposons(S); Sirius,
dans notre système , dut donc être la
première Constellation extrazodiacale
observée, et tenir la première place parmi
les étoiles Génies. Plutarque, dans
le même ouvrage , confirme encore çet.te
conséquence, lorsqu’il nous dit ; l‘ Qu’O-
>? romaze parsema le Ciel d’étoiles, et
qu’il leur donna Sirius pour chef (6)..
Nousyoyonspareillement,danslePlanis-
phère des4marbres de Farnèse , Sirius,
dontla tête est ornée de plusieursrayons
lumineux, qui semblent caractériser le,
roi des Constellations. Les Ethiopiens,,
au rapport de Plutarque , rendoientau;
chien tous leshonneurs, qu’on rçndàun
Roi, et lui en donnoient le titre (7). Le
chien , à qni on rendoit ce culte religieux
, est le même, sans doute , qu’on
adoroit en Egypte , comme le symbole,
vivant du Chien céleste ; et le titre de
roi* qn’on lui donnoit ic i, lui apparte-
noit, comme au Génie , qui étoit cense
avoir présidé au commencement de la
grande période et donné l’impulsion a
toute la Sphère.
On ne doit pas être étonné, que nous
empruntions ici de l’Ethiopie desargu-
mens en fayeurde l’Astronomie EgJP"
tienne-, car nous sommes persuades, que
6)Plut. 3e Tsid. p . 370. (y) Ce passage Je Plutarque pourroit .aussi
se rapporter au temps ou Sirius' fixe il ,süil j
quinoxe deprin temps: par son coucher, s°
le Solstice d’été par son lever kéliaque.
R E L I G I O N u n
r’est de l’Ethiopie, que sont sortis les
inventeurs tle l’Astronomie établis en.
Egvpte. La latitude de 23°, que nous,
avons supposée pour le lever de birms,
je jour du Solstice d’été , lorsque leCa-
I V E R S E L L E. 349.
vel argument., qui semble indiquer la
priorité de Sirius , sa qualité de Génie ,
qui présida au commencement de l’année
astrale, produite par la précession,
et établir la liaison de cette Coustella-
Je 10U1 no mmmm--------uwww- ,
nr corne occupoit ce point, répond au
Imites de l'Egypte et de l’Ethiopie.
Nous devrions'peut-étre attribuer* plu-
1(-)t à l’Ethiopie qu’à.l’Egypte , l’invention
des Sciences Astronomiques; mais
nous avnnsnommé les Egyptiens,parce
nU’ils sont plu s connus, et qu’ils on t laisse
le plus de monumens dans les derniers
gges. Mais quand il est question de fixer
l’époque de l’invention du Zodiaque,
on doit toujours en.teridre par l’Egypte,,
bipartie, qui est au-dessus de Thèbes ,
laquelle étoit proprement l’ancienne
Egypte (1). Car c’étoit vers Sy enne.qu’é-
toit. véritablement la primitive Egypte.
(2) ; lesprovincesinféri.eures, ainsique la,
basse Kgjpte, étoient moins anciennes.
Les Egyptiens eux-mêmés appeloient
celle-ci un don du Nil (3).
Quoi qu’il en soit, nous supposons
que l’Astronomie est née sur les rives
du Nil, à 23° environ de latitude,. et,
quelque dénomination qu’on donne aux
liabitans de çe climat, il n’en résulté aucune
différence pour les preuves physiques*
qui entrent dans notre, système,
Lucien fait naître les Sciences astrono-
- miques en Ethiopie, (4 ) , et delà descendre
en Egvpte (u )' Cette opinion de Lucien
s’accorde parfaitement avec la la-;
titude, que nous supposons au lieu qui
fut le berceau de l’Astronomie, et que
détermine le lever de Sirius, à l’epoque
de l’invention du Zodiaque.. Cet. Au--
teur pensoit aussi, que lessignes etoient
hiéroglyphiques. Le nom même de.
signes y cTi/xsict, cju’on leur a toujours
donné., annonce assez des symboles, des
affiches ou des annonces^
On trouve Sirius réuni avec le Capricorne
dans d’anciens monumens ; nou-
(1) Plut. adv. Stojc. p. 1064. C
(2) Arist. Meteor. 1. i . c. 14.
f'j'h ltarnit t o r.. 5.
tion avec le Capricorne, qui oecupoit le
Solstice d’été, à l’époque de 1 invention
du Zodiaque. Peut-être au reste aussi
est-ce commeParanatellon qu’il figure.
Après la première ébauche de mon
système , je sentis que l’étude des antiquités
Egyptiennes, qui jusques-là n’é-
toit point entréedansîe plan demes travaux,
me devenoit nécessaire. Le premier
ouvrage que je consultai fut 1OE-
dipe du savant Père Kirker, où l’Astronomie
se trouve jointe à une profonde
érudition. Quelle fut ma surprise ,
quand je trouvai* dans cet ouvrage (5 ),
un Planisphère Egyptien , qui plaeoit,
à la tête de la.division du Zodiaque*
le même signe que celui que j’avois imaginé
avoir du originairement oceuper-
cette place? j’y retrouvois non-sefnle-
ment le Capricorne , mais encore le Génie
Sirius , Seth ou Sothi ; le Mercure
à tête de chien, dont leleverfixoit l’entrée
du Soleil au signe solstitial d’été
et le point de départ des Cieux, comme
nous l’avons vu plus haut. La case ou
la division céleste, qui réunit ces deux
symboles , est désignée par le nom de
Regnum Sothiacum , ou d’empire de
Sothi; dénomination de Sinus, e t ;de
laquelle même la période Sotbiaque, ou
le Cycleçaniculaire, a prissonnqm.Le
Capticoi-ne y a la queue de Poisson ,
comme celui denosSpheres, et ces deux
symboles, le Caper etde Chien, le signe
du Z o d iaq u e ,et i’astrcParanatellon, q u i
fixoitl’entrée dtiSoleildans ce signe, s’y
trouvent unis. On voitnienie le.Mercure
cynocéphale, ou à. têt e de chien, qui con duit
enlesse,ce Capricorne amphibie. Au
premier coup-d’oeil, je crus voir dans
ce monument une démonstration com-
(4) Tak ian rte Astrolsip. 98A,
Q) CEdip. Æjyp t, h a. pars a. P- ao6.
liftai
l l l
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