Béîier ou de l’Agneau équinoxial, dont
le Dieu Lumière prend la forme au
printemps, et l’autre dans la Vierge
céleste , ou dans le signe qui préside
à sa naissance (i) ; ensorte qu’il paroît,
que l’Is'is mère du Soleil, à laquelle
étoit élevé le' temple de Sais , étoit
celle qn’Eratosthène place dans la
Constellation de la Vierge qui ouvroit
l’année. L’image symbolique de l’année
elle-même étoit une femme appelée
Isis , suivant Hor-Apollo grammairien
d’Egypte (2V C’étoit. en l’honneur
de cette même Vierge , image de la
substance pure et lumineuse , dont le
Soleil c.st émané , et qui enfantoit le
DieuLumitre, que se célébrait à Sais la
laineuse fête des lumières, sur laquelle
est calquée notre Chandeleur, ou notre
fête des lumières de la Purification.
Une nouvelle preuve encore, que le
Dieu Lumière, fils de la -Vierge Isis ,
est celui qui naît sous l’ascendant de
la Vierge céleste , c’est que les traditions
anciennes ont encore conservé le
souvenir, que le jeune Hürus , ou Dieu
Lumière, fils d’Isïs (3) , avoit été élevé
par Icare ou par le Bootès, qui accompagne
la Vierge céleste, lequel
monte avec elle, et la suit par-tout.
Nous avons fait déjà usage de cette remarque
dans notre chapitre sur Isis. .
Les Egyptiens ne sont pas les seuls,
qui célébrassent, au Solstice d’hiver ,:
fa naissance du Dieu Soleil, ou la
/grattde fête du"Solcil nouveau. Elle
étoit aussi connue des Romains , qui
cédé broient les fêtps solaires et les jeux
du Cirque au Solstice d’hiver, en honneur
de la naissance du Dieu Jour.
Ils la Jixoient au huitième jour avant
les Kaiendes dp janvier, ciest-à-dire ,
au 25 décembre, précisément au même
jour auquel les Chrétiens célèbrent la
(1) Procl, in T im ., p. 43.
(à) Hor. A p oil., 1 . 1. c. 3.
(3) Saltnasius, A n n . Clima t., p. Sgq,
Çfl gUn. B S E N<jt. h 18. 0. 25,
(S) MaorQbj.Sat, L. b Ç. 2 ï»t
naissance de leur Christ, ce futur jfe
parateur de la Nature dégradée, qui
doit ,k l’équinoxe de printemps rentrer
dans le séjour de sa gloire. ;
Servius commentant le vers 720 du
7e. livre de l’Enéïde, où le -Poète
parle du soleil nouveau, dit que proprement
le soleil est nouveau le 8 des Kaiendes
de janvier, c’est-à-dire le jour où les
Chrétiens fêtent leur dieu nouveau-né.
C’est à ce jour que Pline (4) fixe
Bruma ou le commencement de l'hiver,
et les fêtes Bmmalia. Les anciens,
dit JVJacrobe (5 ) , appelèrent ce Solstice
Bruma/e, du mot Bruma, qui tire
son origine delà brièveté des plus courts
jours. Ce sont la sans doute ces Solstices,
que Fauste Manichéen rcprochoit
aux Catholiques decélebrer (6): Beau-
sobre pré tend, (7) que ce Manichéen en
veut indirectement à la fête du Christ,
fixée au 2 5 décemb. dans tout l’occident,
Ce qu’il y a de certain , c’est que
dans lè temps de Léon I, (8) il y avoit
desdocteursqui disoient « que ce qui ren.
» doit la fête vénérable , étoit encore
» moins la naissance de J. C., que le re-
» tour, et; commeils s’exprimoient,qne
» la nouvelle naissance du Soleil (è) ».
C’est dans ce même jour, quel’oncélé.
broit à Rome la naissance du Soleil invincible,
natalis Solis invicti , comme
on peut le voir dans le calendrier Romain
, p ublié sous "le règne de Constantin
et de Julien (9).
Ce calendrier, qui contient l’indication
de toutes les h êtes payennes ondes
soi-disant payens , lesquelles sont souvent
annoncéespar le passage: successif
du soleil dans les ciifît rens signés, se trouve
imprimé dans l’Uranologie du P.Pe-
tau, T. 3 , p. 72.O11 y lit au VIII Kal.
jan. ces mots, N. invicti. C. M. XX1III,
ou Natalis invicti, naissance de l’invin-
' (6) Faust, apucl Attgust. L . 20.
(7) Tieausobr. T . 2. p. 691. ,
(8) Léo. Serin. 2 1 :-de Nativ. T)orn, p. 14&
1 9 ) Hyinu.:au Soleil, p. i55.
pibl»
sible. Le même P. Petau , dans les
notes sur l’hymne au Soleil de l’Empereur
Julien, insiste sur cette correspondance
de la nativité du Christ,
jour.pour jour, avec les anciennes fêtes
de la naissance du Soleil , et renvoyé
à son ouvrage , intitulé s/uctarium. Il
traduit ces deux lettres C. M. par Cir-
censes missi. Effectivement l’Empereur
Julien parle de fêtes Solaires célébrées
à cette époque du temps ,
[ou au moment où le Soleil remonte ,
et où les jours vont commencer a
croître. « Nous célébrons , dit-il, (1)
.» quelques jours avant le premier jour
j» de l’an (c) » de magnifiques jeux en
» l’honneur du Soleil, auquel nous don-
[» nons le titre d'Invincible. Que ne
1» puis-je avoir le bonheur de les eélé-
b brer souvent, ô Soleil, roi de l’unr-
j» vers , toi que de toute éternité le
p premier Dieu engendra de sa pure
E» substance, etc . ».
[ Le Père Petau observe, que les Roumains
donnoient aussi à leur Jupiter le
.titred invincible, çt on voit d’anciennes
pionnoies représentant un jeune enfant
Lsurlebouc, ousur lesigne danslequelle
Soleil commence sa course au Solstice,
lavée cette légende : Jovicrescentl ; ce
[qui ne peut convenir qu’auSoleil, ou au
B heu. invincible , qui prend dans , ce
joigne sa première croissance.
bJ'IIHI épithète à'ïnvictus d,onnéé au
Utieu Soleil ,, qui -paissoit au. Solstice
■ d hiver , est celle que les Perses don-
pioient au même Dieu, qu’ils honoroient
W M leB de Mi thra> « qu’ils faisaient
Irt! if- ‘ , unc gTQtte (2), comme les
ILbreticns l’ont fait naître dans une
je table , sous ie nom de Chr;sL
formes du culte rendu
H a ,.° ,ei 1 Celles des Pers es que
&pcapC kide semble, avoir plns.de
(attaché atlCe" 9'eit. Pourquoi nous noys
P tacherons à les développer, et | en
I Él} Ryirin. ad Sot. p. 292.
I ( l i '* 8‘ If,-tDi«1-<Wra!Tryph. p. I 1
I- Ü ) Tertûll, Apolog, ÿ ï j v 6 ; g
Relis- Univ, Tome H L
faire saisir les rapports avec la Religion
Chrétiene , qui semble être une branche
de la Religion de Zoroastre, comme
nous avons vu qu’en descendoit la Cosmogonie
Judaïque , avec laquelle le
Christianisme est si étroitement lié.
Les Pères de l’Eglise ou les Docteurs
Chrétiens ont reconnu eux-mêmes, que
de toutes les opinions , que les Payens
ayoient de leur Religion , la plus raisonnable
et la plus vraisemblable étoit
Celle, qui l’assimilojt à,1a Religion des
Perses ( d ) , et qui prétendoit qu’ils
n’adoroient , sous le nom de Christ
que le Dieu Soleil (3),, appelé .Mithra
qhez les Perses. Tertullien rapporte
tous les caractères de ressem blance, qu’il
y, avoit entre le* opinions et les pratiqués
religieuses décès deux sectes, savoir
celle de Mithra et cellede Christ. Saint
Justin (4) , Un des grands défenseurs
de la sagesse, du culte des Chrétiens,
ne manque pas. d’en faire voir la ressemblance
avec leculte de Mithra, soit Sour les, traditions sur la naissance de
litlrra et sur celle de,Christ, soit
pour les consécrations mystiques des
deux religions.. Ainsi , nous somme
autorisés par des sectateurs du Christ
à établjr un rapprochement, qu’ils
avoient fait eux-mêmes, parce qu’il
etoit très-natqrel , et à faire voir la
filiation_ou même l’identité des deux
cultes. Les auteurs payens l’avoient
appçrçnc-, et peut-être prouvée , dans
des ouvrages que nous n’avons plus,
et dont nous n’àvons que le résultat
dans le témoignage de Tertullien. Il ne
cite que les preuves que l’on tiroit de
l’usage .où les Chrétiens étoient deprier
vers leSoleil levapt, de célébrer lejour
du Soleil, et de l’appeler le jour du Seigneur
; épithète que les adorateurs du
Soleil donnoient à ce Dieu, Domine
Sol.L
a grande divinité des Perses étoit
Tertull. de Çoronâ , p, m .
<4) Justin. Apologet. 1. 2. p. 98,
cujn Tryph. p. 30$.