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indépendamment de toutes ces traditions,!!
est certain, de toute certitude,que
c’est elle qui montoit à l’Orient, à minuit,
précisément au moment où l’on
fixe la naissance de Christ, et que c’est
la seule manière d’expliquer , comment
Christ, clans les allégories mystérieuses
de la Lumière, étoit supposé
naître d’une Vierge.
Nous avons fait voir de plus , que
cette même \ ierge, qui ouvrait l’année
divisée en douze mois,,avolt parmi ses
étoiles uneétoile appelée Janus. C'est le
nom du chef de la division duodécimale
chez les Romains, qui avoit pour attributs
caractéristiques la barque et les
clefs, enfiu tous les traits dePierre, chef
des douze Apôtres, ou du cortège de
Christ, cortège qui est absolument le
même que celui du Dieu Soleil, qui circule
dans les douze signes du Zodiaque,
et engendre l’année divisée en douze
mois. Chacun de ces mois est présidé par
un génie particulier; c’est un Ange chez
les Perses, un Apôtre chez les Chrétiens,
un des douze grands Dieux chez les
Egyptiens, chez les Grecs et les Romains.
Nous avons remarqué , que
cette même Vierge, qui ouvrait l’année
solaire, et par laquelle , chez les
Egyptiens, on représentait l’année sous
le nom d’Isis, avoit pour mère An na,
dont on a fait Ste. Aune, mère de la
Vierge, comme les Romains ont personnifié
le même-Etre allégorique, sous
le nom Perenna. Nous avons
encore suivi sa marche, dans ses rapports
avec sou fils , et nous avons vu,
qu’elle étoit absorbée dans les rayons
de sa gloire à l'époque même de l’année,
où nous fêtons sa réunion à son fils,
sons le nom d’Assomption, et qu’elle se
dégi.geoit des rayons du Soleil , au
moment où nous fêtons sa nativité, et
où les calendriers anciens marquent ,
cxoritur Virgp. Nous y avons joint
u n monument singulier , composé de
trente-six f..b!eaux , tons relatifs à la
Pçesse de l’année e t des saisons, à la mère
I V E R S E L L E .
du Dieu de la Lumière et de la cha.
leur. Ce monument se trouve sur une
des portes de Notre-Dame de Paris et
il atteste, que- la Déesse, à laquelle cette
Eglise est consacrée, est la Vierge Isij
ou celle des Constellations, autour de
laquelle est rangé tout le cortège symbolique
des 36 tableaux.
Ainsi la mère , le fils et le chef dés
douze sont encore dans la Sphère, et se
trouvent placés au point du Ciel, niti
ouvre la révolution solaire, à l’ instant
précis de minuit où commence le jour';
ensorte que Christ dans sa naissance,
soit pour l’heure , soit pour la forme
Astronomique qui y préside , n’a rien
qui ne. convienne au Soleil, et qui né
lui ait été appliqué. Donc jusqu’ici rien
ne différencie Christ du Soleil ou du réparateur,
qu’exigeoit le mal produit par
le Serpent.Passonsàlaréparationmôire.
Le Soleil supposé naissant le 2S Décembre,
ou entrant dans sa carrière le
jour même où l’on fixoit le commencement
de l’hiver , c’est-à-dire , le 8
ont. kal? Januar, devoit aussi Être
censé franchir le fameux passage, qui
sépare cette saison de la saison suivante;
ou l’hiver du printemps, et se soustraire
à l’empire des longues nuits et am
ténèbres de cette espèce de tombeau,
le 8 ant. kal. A p ril. , terme auquel
les calendriers anciens fixoient le commencement
de la nouvelle saison et le
rétablissement de l’ordre dans le monde
sublunaire. Effectivement, nous avons
vu , que, comme les anciens célébraient
le 8 ant. kal. Jan. une fête en l’hor-
neur du Soleil, qui étoit à cette épqqne
dans Une espèce d’enfance , ils en célébraient
aussi une autre , sous le nom
d'ffilaria , le 8 ant■ kal. April. ,en
honneur du Soleil, qui affranchissait
en ce jour l’univers de l’empire des
nuits. Or , c’est à pareil jour précisément
, à l’heure de minuit , c’est-à-
dire, trois mois.apri s , minute pour minute
, que les premiers Chrétiens^.?#
leurs traditions les plus anciennes svf’
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f c o s e n t I que Christ est sorti du tom-
leàu tout, radieux , et qu’il a affranchi
■ ’univers de l’empire da Prince des tc-
fcèbres i n détruit le mal produit par le
■ Serpent. C’est-à-dire, que Christ, chez
Bes Chrétiens, fait spirituellement la
■ même chose, quefai t le Soleil physique-
K jgjRa a a même moment, et il triom-
|phe du même monstre; j’ajouterai sous
Ha même forme , puisque le Soleil en-
|troit alors dan A r ie s ou dans l’Agneau.
| l ly a bien de l’app rencé, que foute
Icette spiritualité est c- Iquée surlaPhv-
|sique, ou plutôt qu’elle n’est que de la
■ Physique dégùiséesous une ferme spirituelle
et abstraite. Les Anciens appelaient
Seigneur le Soleil : les Chrétiens
■ appellent son jour 1e jour du Seigneur.
■ LeSoLil fra-ebissoit alors sous le Bé-
| lier le fameux passage, qui sépare l’em-
Ipire de la Lumière et du Bien de celui
■ îles ténèbres et du mal. On appelle la
■ fête de la Résurrection la fête du pas-
Bsage du Seigneur, et on la fixoit pri-
■ nativement au 25 mars invari.Elément.
■ Depuis elle est devenue mobile , mais
■ toujours néanmoins liée nécessairement
■ à l’Equinoxe et au passage du Soleil
■ versl’enipirc des jours-et vers.le trône de.
■ sa gloire. On a vu l’oi;igine des tradi-
■ tions, qui fixent à cette même époque ,
■ soit la création primitive , soit lu ré-
■ piiration , soit le second avènement,
■ et le rétablissement d’un nouvel ordre iPes' choses.
I Nous avons Fait remarquer , que ces
■ mêmes fêtes équinoxiales étaient, sous
■ le mêmesvmbole de l’A gneau ou u Bc-
■ üer, é tablies dep uis lo n g-te m ps en Egy p-
Hte, en Perse, en Judée, sous le nom (le
■ l’immolation de l ’Agneau , e tc. en nié;
■ moire ide la grande révolution opérée
■ dans lanature par 1 action du leu céles-
■ te.Nonsy avons opposé la cérémonie, qui
■ se pratique encore aujourd’hui à Jé-
■ lusaliin, où l’Ëvêque., en'Sortant du
■ tombeau de Chri.-t., imite la descente
■ du feu c,leste sur la terre ,-e.t entonne
jjie resurrexil ; et nous avons fait remarquer
, que toutes nos ceremonies
nous1 rappellent l’idée d’un renouvellement
de toutes choses , et sur-tout
le triomphe du feu nouveau et de la
Lumière nouvelle. .
Nous avons fait voir, que l’Agneau
Pascal n’étoit pas un symbole arbitraire,
et qu’ou avoit eu sur l’Agneau
les mêmes principes théologiques, qu’on
avoit eus anciennement sur le Boeuf, et
qui soùt encore perpétués eu Orient :
que le Taureau, ayant autrefois occupé
l ’équinoxe de printemps , comme
nous l’avons prouvé dans notre explication
du monument deMithra, sous
lui la nature s’étoit régénérée , et son
sang en avoit réparé les malheurs ,
comme lit ensuite le sang de l’Agneau,
qui le rem plaça à l’équinoxe. Nonsavons
dit, que lechangementd anima! symbolique
étoit unesuite nécessaire de la procession
des équinoxes et du changement
du signe céleste, sous lequel le Dieu Soleil
franchissoit le fameux passage et réparoi
t le mal de la nature ; enfin, que
si Christ réparateur est appelé l’A-
gr eau , qui répare le mal produit par
ce Serpent , c’est qu’effectivement le
Soleil , au moment où il répare la nature
, est uni à l’Agneau équinoxial;
, et qu'ainsi Christ , s’il est elfective-
meut le. Soleil;; a dû nécessairement
être figuré par l’Agneau , comme il
lest .réellement chez les Chrétiens, qui
ne sont sauvés que par l’Agneau, et qui
n’entrent dans le royaume de la Lumière,
que par la porte d e l’Agneau,don t
le sang leur om re l’entrée. Ainsi Christ
triomphe à la même époque que le. Soleil,
sousla même fbrr- ' que le Soleil, et
cela, parce que Ch list et le Soleil re sont
qu unetnémechose.Nous ivonsrapporié
tous les passages de l’Apocalypse sur
l’Agneau, et nous avons fait voir, que
l’initiation de Christ n’est autre t hose,
qu’une initiation aux mystèresde la Lumière.
triomphante ,sous; le signe de
l’Agneau , lieu de l’exaltation du Soleil
, et que les Chré tiens sont appelés,