et des sciences en Egypte ; que cette
division étoit mystique et relative aux
Génies,qui présidoientà l’ordre cl umon-
de , c’est-à-dire , la base fondamentale
de leurs Mystèreset de leurreligion Astronomique
, et conséquemment le Calendrier
sacré , qui u’étoit pas connu
du peuple , et qui contenoit la clçf de
•leurs savans symboles. Ce que le P.
Kirker avoit conjecturé, se trouve être
vrai dans notre hypothèse Astronomique
sur la Mythologie ancienne. Ils
regardoienf ce signe comme la porte des
Dieux , et le commencement de leur
immortalité.
Nous pourrions faire usagede plusieurs
traditions onciennes.et de plusieurs opi-
liions religieuses, répand nés chez divers
peuples , qui semblent nous conduire à
donner cette priorité au Capricorne.
Les Chinois placent encore le sjnnbole
d’une corne, dans leur première Constellation
, et l’appellent kio ou la corne,
et le P. Gaubil appelle ce signe Side-
rum annales (i).
Le Zodiaque Indien , publié dans les
Transactions Philosophiques de 177a
(2), semble prouver aussi, d’une manière
assez naturelle, quoiqu’indirecte , que
le Capricorne a dû occuper primitivement
le Solstice d’été. Ce monument
est un quadrilatère , autour duquel
sont distribués les douze signes , de
manière qu’aux quatre augles se trouvent
la Vierge, le Sagittaire, les Poissons
et les Geme.mx ; et la Vierge.,
répétée uue seconde fois , se trouve
encore placée au centre du cadre , la
tête environnée de rayons. Nous imaginons
, que cé monument représente
l’état du Ciel, dans Page où la Vierge
occupoit le Solstice d’étc , et où l’Equinoxe
de printemps répnndoit aux
Gémeaux"; position qu’ont dû avoir les
Cieux , depuis l’invention de l'Astronomie
, comme l’a très-bien fait yoir
Bailly ; et voici comme nous pro- 1
eédons pour arriver à cette conclusion.
Ceux qui placèrent les douze signes,
dans l’ordre où ils sont dans ce
monument, où il n’y a point d’Equateur,
ni d’Eeliptique , dont l’intersection
puisse désiguer un commencement
du Zodiaque, durent naturellement pl;.
ceraux quatre angles du (Quadrilatère
les quatre signes, qui occupoient alors
les quatre points cardinaux de la Sphère.
Ils dûrent f rire du signe, qui occupoit
le Solstice d’été, le dernier des signes
ascendans et le premier des signes dess
cendans; le signe du Solstice d ’ hivers
dut être également le dernier des si?
gués descendaus, et le commencement
des signes ascendans. Or, c’est préci-,
sèment la place que la Vierge et les
Poissons | signes solstitiaux à cette
époque , occupent dans ce monument,
Tous les animaux sont représentés,
marchant dans la même direction , tels
que le Bélier , le Taureau , le Lion
et le commencement du mouvement de
haut en bas se fait à la Vierge, et
celui de bas en haut se fait aux Poissons.
La Vierge est donc le terme du
mouvement du Soleil en ascension,et
le point où il commence à descendre,
pour parcourir les autres signes. Elle
occupe donc, le Solstice d’été , ou le
trône du Soleil, et voilà pourquoi elle
est encore une fois répétée , et placée
au centre du Planisphère , comme la
Reine des Cieux. Elis est assise, attitude
symbolique du repus solstitial;
portant sa main à sa tête, c’est-à-dire,
désignant de Ja main la partie la plus
élevée des Cieux, qu’elle occupoit. Apres
ce signe solstitial , celui qui serjible
avoir été caractérisé avec 1e plus de
soin, danscemonumcut, c’est celui qui
se trouvoit alors à l’Equinoxe de printemps,
c ’est-à-dire , le signe des Gémeaux.
Dans ce Zodiaque, on ne voit
point les Gémeaux , mais à leur pince
est le symbole le plus expressif de l’e-
(1) Soulcie. T . 3. p. ÿ8, (a) T ransact. P uiiü s. vol. 62. an
«dite des jours et des nuits, ou d’un
Equinoxe. On y voit un jeune homme,
qui soutient deux globes divisés en deux
hémisphères égaux , l’un obscur , l’autre
lumineux, image naturelle de la
terre et du Ciel, représentés par ces
deux globes le jour de l’Equinoxe» : E l
medium luci atque umbris jam diaidit
orbem , dit Virgile, en parlant de la
Balance équinoxiale. Les autres signes
sont presque les mêmes que dans nos
Sphères | on y retrouve le vas aquarium
y on l’urne Egyptienne , l ’Pxy-
rinquè, ou Poisson épée, uni au Capricorne
, la Balance et l’Ecrevisse ;
mais l’une et l’autre sont éloignées des
points équinoxiaux et solstitiaux.
Les deux signés, où le génie symbolique
paroît plus à découvert dans ce
Zodiaque , sont 1°. la Vierge répétée
deux fois, ce qui suppose du dessein;
2°. le jeune homme qui porte les globes
moitié blancs, moitié noirs, placés à
co° de la Vierge, et qui nécessairement
occupe un Equinoxe, lorsqu’on suppose
la Vierge à un Solstice ; et je regarde
comme un nouveau trait de vraisemblance
, ajouté à ma conjecture , celui
qui résulte de cette position respective
des deux emblèmes les plus caractéristiques.
-
; Voilà donc encore un monument,
qui donne une position des Cieux fort
ancienne , et de beaucoup antérieure à
fépoque où la Balance et le Cancer
occupoient, l’une l’Equinoxe d’automne
, d’autre le Solstice d’été. Il paroît
donc , que ces deux emblèmes n’ont
pas été inventés originairement pour
désigner ces deux points cardinaux
de la Sphère , puisqu’ils étoient déjà
existans l’un et l’autre, bien des siècle*
svant de pouvoir occuper cette place,
donc ils avoient été inventés pour marquer
un autre Equinoxe et un autre
oolstice ; donc c’est à l’Equinoxe de
printemps et au Solstice d’hiver , qu’ils
« VluclvUist, du Ciel. T, 1. p. 169,
Meïiÿ. Unia, Tonie l i t .
dûrent être primitivement, pour qu’il
y ait eu une raison à leur institution,
et qu’ils aient fixé les époques Astronomiques
, dont ils présentent naturellement
l’idée.
Si nous faisons mouvoir les points
équinoxiaux , suivant l’ordre des signes
, ou en sens contraire au mouvement
de la précession, jusqu’à ce qu’un
de ces emblèmes ait la place qui lui
convient ;; alors toute la Sphère se
trouve t telle qu’elle a dû être , à
l’époque que je regarde comme celle
de l’invention du Zodiaque, Ct comme
le point du départ de l’année astrale,
produite par la révolution des fixes.
Cetétat primitif des Cieux, tel que je le
conçois, se trouve tracé dans uu monument
, ou pierre gravée , que Pluche (1)
a fait imprimer, sous.le nom d’Ann te
des Cieux.
En regardant comme Solstice le
point le plus élevé, de ce. cercle Zodiacal
, le Capricorne est le premier
des signes descendans , et le Sagittaire
le dernier dés signes ascendans ; de
maniéré que le Soleil, arrivé au point
culminant de sa route, se trouve au
commencement du Capricorne. Je ne
crois pas que ce monument ait été
’destiné à perpétuer la première position
du Zodiaque ', c’est plutôt un monument
Astrologique des derniers âges;
mais il est propre à donner à-peu-près
une idée de l’état du Zodiaque à l’époque
primitive , pourvu qu’on suppose
le Sagittaire un peu plus éloigné
qu’il ne l’est du sommet de la figure.
Ainsi , nous avons donné au Zodiaque
uue position , suivant Jaquelle les
emblèmes .tracés dans chaque -signe ,
présentent un sens , et où les noms des
douze signes ne .sont pas seulement
des noms, niais, des signes de choses,
comme dit Lucien, et ferment un Calendrier
Astronomique ct rural , qui
convient à la haute Egypte et à l’E-
' Y y '